Aires Marines Protégées n°44 le marin du 2 mai 2019 - 1

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n°44
Notre dossier
L'année du saumon
p. 2-3

À la carte
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La reconquête du saumon
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Alevin

Œufs

RIVIÈRE

Tacon
Tacon

Antifouling : chacun est responsable

ESTUAIRE

Smolt

Géniteurs
MER

Adultes

Colonisation du saumon
dans les rivières et fleuves de France
Linéaire colonisé (état actuel)
Linéaire colonisé (état historique)

Laurent Mignaux / Terra

Linéaire non colonisé ou sans données

Des alternatives sont en développement pour éviter le recours aux peintures antifouling traditionnelles.

Des tests réalisés dans le Parc naturel
marin d'Iroise et en laboratoire ont
permis d'évaluer des techniques
alternatives aux antifoulings classiques
pendant deux ans. C'est une première !

e fouling, la colonisation des coques de
navires par les organismes vivants, nuit aux
qualités marines des embarcations. Pour lutter contre cette prolifération, des revêtements
qui contiennent des biocides - littéralement,
des tueurs du vivant - ont été développés. Leur
utilisation est aujourd'hui très encadrée : seules dix
molécules sont autorisées, mais l'impact des antifoulings sur le milieu n'est pas sans conséquence : 1 g
de biocide contamine 10 000 m3 d'eau.
« Le département du Finistère, au travers son docu-

ment stratégique « Livre Bleu du nautisme », souhaite promouvoir un nautisme et une plaisance
durable, c'était donc une évidence de collaborer avec
l'AFB dans le cadre de son programme «Éconaviguer
dans une aire marine protégée » et d'entamer une
réflexion et des tests sur les alternatives aux peintures
antifoulings actuelles », pointe Pascal Bénard, en
charge de la plaisance au sein de l'agence de développement et d'attractivité Finistère 360°.
Pour la première fois, ces tests ont été réalisés à la
fois en laboratoire et en mer, sur des plaques immergées et sur les coques de bateaux de plaisanciers
volontaires. « Nous avons suivi vingt bateaux, basés
au Conquet et à Douarnenez. La mission des agents
du Parc marin était de filmer la carène des bateaux et
de prendre en photo les plaques immergées tous les
mois, explique Valérie Yeuc'h, ingénieure d'études à
Labocea. Cela nous a permis de mesurer la vitesse de
colonisation du fouling et de conclure sur l'efficacité
des techniques testées. »

Parallèlement, des tests de toxicité et de relargage
des molécules ont été menés dans les laboratoires
l'Université Bretagne Sud, en lien avec Labocea.
L'étude a duré deux ans, à la fois pour prendre en
compte les variations climatiques d'une année sur
l'autre, et pour tester les produits donnés comme
étant efficaces sur plusieurs saisons. À l'issue de ce
travail, des fiches pour chaque produit ont pu être
rédigées. « Ces fiches reprennent une équation à
quatre variables : l'efficacité du produit, la praticité de
sa mise en œuvre, sa toxicité pour l'environnement et
son coût, souligne Pascal Bénard. Le principal enseignement, c'est qu'il n'y a pas de solution miracle :
aucun dispositif n'est entièrement neutre pour l'environnement. C'est à chacun de mettre le curseur où il
le souhaite, puisque chaque produit testé est légal et
normé. Mais, aujourd'hui, on peut décider en toute
connaissance de cause.»
Synthèse des tests sur le site : www.aires-marines.fr

http://www.aires-marines.fr

Aires Marines Protégées n°44 le marin du 2 mai 2019

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