Cultures marines n°311 - 20

international

Actualité

L'Ifremer se rapproche
de son homologue irlandais

L a C o m m i s s i o n e u ro p é e n n e
prévoyait d'assouplir les règles
concernant l'importation d'aliments
du Japon, mais le Parlement a dit
non. L'Europe contrôle de près les
produits exportés depuis douze
préfectures japonaises exposées
aux retombées radioactives après la
catastrophe nucléaire de 2011.
Les règles ont déjà été modifiées
plusieurs fois depuis et la Commission proposait de revoir à la
baisse les contrôles pour le riz et ses
produits dérivés ainsi que pour sept
espèces de poissons, des crustacés
et des mollusques (palourdes et
moules) issus des préfectures de
Miyagi, Iwate, Gunma, Ibaraki, Chiba
et Tochigi. Cette décision était motivée par des analyses rassurantes
fournies par les autorités japonaises
au cours des trois dernières années.
Avec la proposition de la Commission, il n'y aurait plus d'obligation
de prélever et d'analyser des échantillons de ces produits lors de leur
entrée dans l'Union, ni d'obligation
pour les autorités japonaises d'attester du respect des limites maximales

Six ans après
le tsunami,
les aliments du Japon
nécessitent encore
d'être contrôlés selon
le Parlement
européen.

de contamination radioactive.
Six ans après l'accident nucléaire,
les députés européens estiment
que les risques sont encore trop
importants. Il est « très difficile de
vérifier si les mesures proposées
sont suffisantes pour protéger la
santé des citoyens de l'Union »,
indique le Parlement européen.
Il ajoute par ailleurs que Tepco a
officiellement demandé au gouvernement japonais l'autorisation
de déverser dans l'océan Pacifique
près d'un million de tonnes d'eau
hautement radioactive utilisée
pour refroidir les réacteurs endommagés de la centrale nucléaire. Le
Parlement européen craint que si le
gouvernement donne son feu vert,
cela puisse avoir « des incidences
extrêmement négatives sur les
niveaux de sécurité alimentaire des
produits de la pêche provenant du
large de la côte du Japon ».
Le Parlement a demandé à la Commission de soumettre une nouvelle
proposition d'ici la fin 2017.
Marion LARRONDE-LARRETCHE

La production conchylicole russe
en forte croissance
Après plusieurs années de stagnation, la production russe de produits
de la mer a atteint un record en 2015,
devenu obsolète dès l'année suivante avec une nouvelle augmentation de 5 % des volumes produits
avec 4,755 millions de tonnes. La
production d'huîtres et de moules,
notamment dans les régions de la
mer d'Azov et de la mer Noire, est
loin d'être étrangère à ces hausses
de chiffres. La croissance s'est poursuivie en 2017 avec une nouvelle
augmentation de 19 % depuis le
début de cette année et comparée

Cultures MARINES n°311 - novembre 2017

à la même période de 2016. Ilia
Chestakov, président de l'agence
fédérale de la pêche, a ainsi expliqué
à l'agence de presse russe Tass miseptembre, que la dynamique de
croissance était « bonne » et que
« dans les années à venir, la Russie
pourra entièrement substituer sa
production aux importations ».
À noter que la France n'est plus en
mesure d'exporter ses coquillages
en Russie depuis l'embargo imposé
par l'Union européenne sur les produits alimentaires.
M. L.-L.

L'Ifremer et son alter ego irlandais,
le Marine Institute, ont signé en
septembre un accord-cadre de partenariat. « L'objectif est de renforcer
sur le long terme les coopérations
entre les deux organismes sur leurs
champs de recherche communs,
indique le communiqué de l'Ifremer. Cette collaboration pourra se
traduire sous forme d'expertises
conjointes, d'échanges de personnel, de publications scientifiques,
ou encore de réponses communes
à des appels d'offres européens. »
Un partenariat renforcé autour de la
pêche et de l'aquaculture durable est
une des trois priorités de cet accord.
Il existe déjà des projets communs
aux deux centres de recherche, le
plus souvent sur le thème de l'obserFrançois Jacq (à gauche),
président de l'Ifremer,
et Peter Heffernan, directeur
général du Marine Institute.

vation océanographique. Mais la
conchyliculture n'est pas en reste
et le programme Vivaldi (« Cultures
marines » n° 310) en est un exemple.
Le Marine Institute est une agence
gouvernementale fondée en 1991.
Son champ d'actions couvre la recherche marine, le développement
technologique et l'innovation.
M. L.-L.

Ifremer

Les importations japonaises
toujours autant contrôlées

Algérie : le bon élan de l'aquaculture
Le gouvernement algérien a lancé un
programme national pour le développement de l'aquaculture en 2014.
Abderrahmane Abed, directeur de la
pêche et des ressources halieutiques
de la province de Chlef, entre Oran et
Alger, se félicitait fin septembre sur
le site de l'agence de presse Algérie
presse service, de la concrétisation de
six projets aquacoles, dont quatre
déjà en phase de mise en service et
deux en cours de montage.
La première opération de pêche
de daurade royale a eu lieu miseptembre sur le site d'Oued
Goussine qui a été ensemencé
en juillet 2016. Les prévisions de
production visent 600 tonnes de
daurade et moules pour chacun
des projets, soit un total de 3 000 à
4 000 tonnes à l'horizon 2020.

Le programme national passait
notamment par des crédits à taux
zéro pouvant atteindre 170 millions de dinars (58 millions d'euros)
par projet et la possibilité de
rembourser 24 mois après l'entrée
en production. La direction des
pêches aurait par ailleurs consenti
un assouplissement des contraintes
légales et administratives, notamment en matière de foncier. La
disponibilité de bases de vie pour
abriter les opérations de tri, stockage ou encore la commercialisation de la production aquacole est,
toujours selon l'Algérie presse service,
une des contraintes majeures rencontrées par les investisseurs dans
ce domaine.
M. L.-L.

f La Corée du Sud booste ses exportations d'huîtres vers le Japon
Les exportations de produits de la mer sud-coréennes ont augmenté de
11 % sur les neuf premiers mois de l'année par rapport à la même période
en 2016, rapporte l'agence de presse locale Yonhap. Une forte demande
en feuilles d'algue et en thon explique en grande partie cette évolution.
Les huîtres tirent aussi leur épingle du jeu. Les expéditions vers le Japon,
premier marché de produits de la mer sud-coréens, se sont accrues de 10 %
sur un an pour s'élever à 590 millions de dollars sur la période de janvier
à septembre grâce aux ventes de feuilles d'algue, thon et huîtres.

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