Cultures marines n°311 - 81

production

Entreprise

Marion LARRONDE-LARRETCHE

M. L.-L.

Le revêtement
anti-adhérent est en silicone ;
sans biocide, il ne pollue pas.

Du flotteur pour
maintenir la filière
à la roue pour
la relever, Cocci
Luciano commercialise tout le matériel pour élever
les moules en eau
profonde.

Au moins dix ans que les Italiens de
Cocci Luciano n'avaient pas exposé
dans un salon conchylicole français.
Ils sont revenus cette année, début
septembre à Vannes. « Le marché
français a du potentiel, on a de la
demande, alors pourquoi pas être
présents », résume Giacomo Cocci,
le directeur.
L'entreprise joue sur plusieurs
tableaux, son credo principal restant
l'équipement pour la conchyliculture
en eau profonde. Les filières mytilicoles plus précisément puisque
« quasi 100 % de la mytiliculture
en Italie se fait sur filières », rappelle
Giacomo Cocci, alors qu'il y a « très
peu d'élevage d'huîtres ».
Plusieurs méthodes sont employées dans la Péninsule : lignes
simples, doubles, de surface, submergées, ou encore semi-submergées. « Nous sommes bien avancés
en Italie sur toutes ces techniques
puisque cela fait des années que
nous travaillons de cette façon.
Nous proposons tout le matériel
nécessaire pour ces différentes
méthodes et accueillons régulièrement des conchyliculteurs
étrangers qui viennent apprendre
ces technologies, des Russes, des
Ukrainiens, par exemple. »

L'entreprise commercialise donc
les filières, les flotteurs pour soutenir les filières, les roues motorisées
ou les treuils pour relever les filières,
etc. Les flotteurs Cocci peuvent
être remplis à l'air comprimé ou
avec du polyuréthane expansif.
Ces derniers ont l'avantage de
mieux résister à la pression de l'eau
quand ils sont immergés mais ils
sont aussi beaucoup plus onéreux.
« Nous sommes là pour conseiller
les clients qui démarrent, souligne
David Judicone, le commercial
de l'entreprise. En France, sur la
façade atlantique, à cause des
vagues, le meilleur choix est souvent la version semi-submersible
avec des flotteurs immergés qui
aident la ligne à rester stable. »
Au-delà du matériel immergé ou
embarqué nécessaire à l'élevage
en eau profonde, Cocci Luciano
fabrique aussi des machines pour
le conditionnement et l'emballage
de coquillages. Comme une calibreuse qui affiche 25 000 huîtres
à l'heure et qui peut, au choix,
dénombrer ou encore calibrer les
huîtres en fonction du poids ou de
la forme.
M. L.-L.

f Des paniers australiens chez Intermas

f Mulot : une ensacheuse qui dose les bigorneaux

Intermas s'est lancé dans la fabrication de paniers australiens. Le produit
proposé est une structure ouverte à plat qui prend donc moins de place au
moment du stockage (photo ci-dessous). Une fois monté, le panier mesure
70 cm de long, il existe en mailles de 8 et 16 mm. Les clips qui permettent de
l'accrocher sont composés de deux parties, une souple et une rigide. « Ils
résistent très bien au milieu
atlantique », affirme Christian
Guyomar, technico-commercial de l'entreprise. Intermas
fabrique par ailleurs depuis
six mois ses propres tubes
pour fermer ses propres
poches. Ceux-ci existent
en quatre couleurs : rouge,
jaune, bleu et blanc.

Les ostréiculteurs remplissent leurs
poches de bigorneaux pour nettoyer
les algues ? Le fabricant charentais
Mulot propose une ensacheuse qui
remplit les poches d'huîtres, et de
bigorneaux ! « C'est une amélioration
de notre machine qui correspond
à un besoin réel », explique Patrice
Mulot, le directeur. Cela se fait de
façon automatique et la dose à délivrer
est réglable selon les besoins. Cette
nouvelle fonctionnalité a été intégrée
à l'ensacheuse présentée au salon
de Vannes (photo ci-contre) mais elle
pourrait aussi être vendue en option
sur des machines existantes.
Cultures MARINES n°311- novembre 2017

M. L.-L.

L'étui anti-prédation n'est pas
la seule innovation de Polyway.
L'entreprise se lance également
dans la conception de bouchots
pour la mytiliculture. L'idée est, cette
fois, de s'affranchir du bois exotique
pour aller vers des essences comme
l'épicéa provenant de forêts certifiées FSC (gérées durablement) et
de revêtir ce bois, de moins bonne
qualité que l'exotique, par une enveloppe en composite.
Celle-ci augmente la rigidité du
pieu, le protège et accroît ainsi sa
durée de vie. « On gagne aussi un
peu de poids », ajoute le directeur
de Polyway. Ce poteau sera décliné
en plusieurs versions, de 2 à 6-7
mètres de haut. « On s'adaptera
aux besoins. »
Là encore, des tests sont nécessaires pour valider le système, et
vérifier que ce pieu nouvelle génération se comporte correctement
avec les marées, les tempêtes et le
poids des moules.

Marion Larronde-Larretche

Les mytiliculteurs déplorent de
grosses pertes à cause des prédateurs de type étoiles de mer ou bigorneaux perceurs. Stéphane Soulard, directeur général de Polyway,
tente de trouver une solution. « Ça
fait quelques années que ça me
travaille. Nous avons imaginé un
étui en composite, revêtu d'une
matière anti-adhérente. »
Le dit étui vient coiffer n'importe
quel bouchot déjà en place. « On
peut faire différentes formes, différentes tailles. » Une fois immergé,
le revêtement, qui est « inerte, sans
biocide, ne pollue pas », empêche
les étoiles ou bigorneaux de s'accrocher grâce à sa base en silicone. Le
prototype donne « satisfaction » à
son concepteur mais des tests grandeur nature sont encore nécessaires
avant la validation réelle du système.
Une première évaluation devrait
être réalisée en partenariat avec
l'Océarium du Croisic qui possède
un bouchot en aquarium. Si ces
essais sont concluants, l'étape
suivante se fera en conditions réelles. « On ne
parle pas de prix
parce qu'on n'en
est pas rendu à ce
niveau-là encore,
explique Stéphane Soulard.
Pour l'instant,
on essaye de
valider la technique. »

Cocci Luciano, spécialiste des filières

M. L.-L.

Un étui anti-étoiles chez Polyway

Table des matières de la publication Cultures marines n°311