Cultures marines n°268 - (Page 10)

grand angle Actualité L’assemblée générale de l’association Ostréiculteur traditionnel (OT) s’est tenue le 18 juin au Tourdu-Parc dans le Morbihan. Une vingtaine d’adhérents ont fait le voyage, et tout particulièrement une délégation de six professionnels arcachonnais. Malgré plusieurs absents de marque, Normands et Méditerranéens en particulier, les retrouvailles ont donné l’occasion de belles réjouissances sur le port de Vannes, le temps d’une dégustation d’huîtres. Des huîtres nées en mer, bien sûr, et non pas celles produites en écloserie. « Nous recensons aujourd’hui 75 adhérents, mais ce qui compte c’est la visibilité qu’a pris notre association depuis sa création en 2007 et l’élan de sympathie qui l’entoure », explique Benoît Le Joubioux, le président d’OT, tout heureux de pouvoir exprimer sa position à des journalistes du Parisien ou encore de Thalassa. « Nous voulons que l’huître traditionnelle soit affichée et reconnue comme celle qui est née en mer. Une meilleure clarté sur l’étiquetage des produits est indispensable. C’est notre revendication prioritaire », martèle le producteur. Levée d’un tabou La sanctuarisation des élevages traditionnels constitue une deuxième étape à franchir. « Ce ne sera pas évident », reconnaît-il. Toutefois, le fait qu’un moratoire sur les tri- Bertrand Tardiveau Les ostréiculteurs traditionnels exigent plus de clarté À l’occasion d’un apéritif à la fois convivial et militant, plusieurs adhérents de l’association OT ont donné à goûter des huîtres nées en mer au public du port de Vannes. ploïdes ait été débattu en décembre dernier à l’occasion de l’assemblée générale de l’interprofession, constitue déjà la levée d’un tabou et une première victoire (lire page 9). Il y a enfin un combat juridique, plus long et plus difficile à mener, mais aussi plus hasardeux : « Nous souhaitons connaître l’exacte vérité sur la production des triploïdes, reprend Benoît Le Joubioux. Dans ce domaine, c’est l’opacité la plus absolue. Comme les écloseries ne font pas des produits directement consommables, elles ne sont pas soumises au contrôle de la direc- tion de l’Alimentation. Par ailleurs, d’un brevet à l’autre, on semble s’apercevoir que la stérilité des triploïdes n’est pas assurée à 100 %, et que le milieu naturel peut en être ainsi gravement affecté. » La procédure menée devant le tribunal administratif par une dizaine de producteurs OT contre l’Ifremer, l’État et le Comité national de la conchyliculture suit son cours. Le grief retenu : le développement de biotechnologies sans en avoir mesuré préalablement les conséquences. L’expertise judiciaire devrait se prononcer prochainement, attendu que les ostréiculteurs ont enfin établi la somme estimée du préjudice financier qui a été subi. Inutile d’en préciser le montant selon Benoît Le Joubioux pour qui cette démarche reste « une action symbolique visant à dévoiler les raisons de cet affaiblissement de l’espèce souvent invoqué pour expliquer les mortalités à répétition ». La prochaine assemblée générale d’OT devrait être organisée l’an prochain à Marennes Oléron, un bassin naisseur où l’audience de l’association demeure encore assez faible. Bertrand TARDIVEAU Un championnat européen des écaillers Le Comité national de la conchyliculture (CNC) organise, depuis 1999 sous sa forme actuelle, le championnat de France des écaillers. Cette année, le souhait est de passer au maillon supérieur en programmant un championnat d’Europe des écaillers, à Paris, en octobre. « Il existe déjà des compétitions de ce type, indique Goulven Brest, l’ancien président du CNC, mais ce sont des épreuves ouvertes à tous. Là, nous voudrions que ce soit la finale des meilleurs écaillers de chaque pays. » Le championnat de France des écaillers sera par ailleurs délocalisé cette année. Il a été pendant long- 10 temps organisé lors du salon de l’agriculture à Paris. Depuis trois ans il était couplé à la Fête de l’huître qui se tenait fin septembre ou début octobre, juste avant le début de la saison. Cette année, le concours aura lieu à Marseille, le mercredi 25 septembre, dans le cadre de l’événement Septembre en mer, lié à Marseille - Provence 2013, capitale européenne de la culture. D i x c a n d i d a t s o n t d é j à é té sélectionnés lors des championnats régionaux : Olivier Thiebeaud (Le Bouchon du Ferret) pour l’Aquitaine, Jean-Michel Vitre (Marée Doloise 2) pour la Bretagne, Jordan Goube en Charente, Amar Bouzeraïd Cultures MARINES n°268 - juillet-août 2013 (L’Excelsior) pour la région est, Rabah Gouechoud (La Lorraine), Francisco Pires (L’Huîtrier) ainsi que Suveetharan Ananthakrishnan (L’Écailler du bistrot) pour l’Île-de-France et enfin James Leduc (Toinou), Ludovic Guichard (Toinou) et Nicolas Vullo (Coquillages Henry) pour la région Paca. Les trois candidats arrivés en tête lors du championnat en Rhône - Alpes n’étaient pas encore connus à l’heure où nous mettions sous presse. Ils participeront eux aussi à cette finale nationale. Marion LARRONDE-LARRETCHE f Un Marocain champion d’ouverture d’huîtres en Espagne Avec un temps record de 5 minutes et 14 secondes, Nabil Rezzouki a gagné le titre de champion d’Espagne d’ouverture d’huîtres (il y en avait 36 pour cette épreuve). Ce Casablancais de 33 ans avait déjà emporté le trophée en 2010. Nabil Rezzouki est responsable depuis 2009 du pôle huîtres et champagne de la société française Sorlut, qui possède plusieurs magasins en Espagne, notamment à Madrid.

Table des matières de la publication Cultures marines n°268

Cultures marines n°268