Cultures marines n°268 - (Page 18)

bretagne sud Actualité Accompagné par des représentants de plusieurs syndicats ostréicoles et du comité départemental de la pêche à pied, le président du comité régional de la conchyliculture (CRC) de Bretagne Sud, Hervé Jenot, a été reçu le 12 juin par Jean-François Savy, le préfet du Morbihan. Une nouvelle menace de déclassement sanitaire en catégorie B des eaux du golfe du Morbihan a été évitée de peu. Alors que la préfecture relève les efforts accomplis et prévoit de renouveler sa décision chaque mois, les professionnels ne cessent d’alerter les élus et acteurs locaux pour que soit menée une action forte sur les pollutions bactériologiques localisées et les problèmes d’assainissement. Parmi les élus, certains font valoir des problèmes de réseaux et raccordements qu’il s’agit de régler au cas par cas. f Interdiction sur les palourdes près de Quiberon Les analyses effectuées le 13 juin 2013 par le laboratoire national de référence microbiologique de La Trinité-sur-Mer ont révélé une présence importante de bactérie Escherichia coli, à Saint-Colomban près de Plouharnel, au fond de la baie de Quiberon. Un arrêté préfectoral a immédiatement été pris interdisant la pêche récréative et professionnelle, le ramassage, la commercialisation et la mise à la consommation humaine des palourdes. f La mer se cultive tout l’été Forte du succès de la précédente édition, l’opération La mer se cultive, la mer nous cultive a été reconduite depuis le début du printemps et pour la troisième année consécutive par le comité départemental du tourisme du Morbihan. Visites d’entreprises, spectacles, créations artistiques et animations diverses sont proposées jusqu’à la fin de l’été afin de donner à découvrir toutes les richesses des métiers de la mer. L’ostréicultrice sarzeautine Marion Eudé et l’halioculteur groisillon Erwan Tonnerre participent avec bien d’autres professionnels conchylicoles aux réjouissances. 18 Pays bigouden : les algues peinent à percer La perspective de développement de l’algoculture dans le pays bigouden (Finistère) ne gêne aucunement le pionnier qu’est André Berthou. L’algoculteur est juste perplexe. Développé par Jo Thaëron, Jacques Prat et Philippe Legorjus, le projet Algolesko a revu ses ambitions en diminuant de 200 à 150 ha la surface cultivée de Sacharina latissima au large de Loctudy. Cette nouvelle exploitation a surmonté la méfiance des pêcheurs et franchi avec succès le cap de l’enquête publique. Reste encore à recevoir l’aval de la commission cultures marines qui doit se réunir le 4 juillet. L’ensemencement devrait alors démarrer à l’automne sur une première tranche de 50 ha. Non loin de là, près du port de Kérity, avec 1,5 ha de concessions situées dans l’anse du Men Meur, André Berthou fait figure d’artisan. Il travaille surtout du wakamé (Undaria pinnatifada) à hauteur de 1,5 tonne par an. Depuis peu, il cultive également les algues Alaria essculenta et Sacharina latissima. « Du fait de la mauvaise météo et du manque de lumière, la pousse a été très mauvaise cette Bertrand Tardiveau pour les eaux du Morbihan En une marée, André Berthou a ramassé 95 sacs de 15 kg d’Himanthalia elongata, avec des prix de 0,35 à 0,50 euro le kg humide. année », indique l’algoculteur, qui réalise en prime chaque année la cueillette d’une quinzaine tonnes et autant de variétés d’algues, sur estran à marée descendante. En juin, c’est plutôt la période des algues crépues utilisées par l’industrie agroalimentaire pour l’extraction des carraghénanes (Chondrus crispus, Mastorcapus stellatus), des algues de décoration pour les poissonniers et les restaurateurs (Ascophyllum), mais aussi des haricots de mer (Himanthalia elongata). « D’une manière générale, j’enregistre une baisse notable de mes commandes même si la demande reste très forte sur la nori et la dulse, assure André Berthou. Les importants volumes qu’Algolesko souhaite produire pourraient manquer de débouchés. » Les intéressés assurent qu’en stabilisant une offre de 1 500 tonnes annuelles d’algues, des marchés plus importants que ceux exploités actuellement seront accessibles, y compris à l’export. Bertrand TARDIVEAU Le lotissement mytilicole de Pénestin en vue La réalisation d’un lotissement mytilicole à Loscolo sur la commune de Pénestin a été débloquée. Ce projet réunit depuis une dizaine d’années pas moins de six professionnels, ainsi que le groupement des producteurs mytilicoles de Pénestin (GPMP). « Il s’agit de déplacer nos chantiers plus en aval de l’estuaire de la Vilaine, afin de pouvoir pomper sur un secteur moins soumis à la déssalure des eaux et à l’envasement », indique Yvonnick Boceno, président de l’association du hameau mytilicole de Loscolo (AHML). Reconnu comme présentant un intérêt collectif par la communauté d’agglomération Cap Atlantique, le projet a été récemment attaqué par l’association des amis du pays entre Mès et Vilaine devant le tribunal administratif. Aux motifs qu’il romprait avec la nécessité réglementaire d’une urbanisation en continuité et qu’il menaçerait le classement en site remarquable de la falaise de Loscolo. Le tribunal a donné raison aux mytiliculteurs qui attendent une décision du préfet avant la fin de l’année. Cultures MARINES n°268 - juillet-août 2013 Yvonnick Boceno (à gauche) et Bernard Tobie espèrent que le lotissement mytilicole de Loscolo sera opérationnel en 2015. B. T. f Pas de déclassement La première tranche du lotissement pourrait être livrée en 2015. Il reste encore à affecter près d’un tiers de la zone, alors que certains professionnels regrettent que le projet n’ait pas prévu de chantiers secs, des ateliers de maintenance et de stockage. B. ,T. f Les bouchots de Damgan à l’épreuve Prévoyant la mise en exploitation de 14 hectares pour produire chaque année environ 400 tonnes de moules (« Cultures marines » n°259), le projet d’implantation de bouchots à 2 km au large de Damgan est susceptible de connaître plusieurs rebondissements au cours de l’été. Les conchyliculteurs ont commandé auprès du cabinet DHI, une étude d’impact reprenant tous les facteurs de courantologie et de sédimentation. Cette étude doit être présentée au comité d’estuaire de la Vilaine début juillet. Surtout composés de riverains, les opposants au projet prévoient de se réunir fin juillet pour dénoncer les risques d’envasement du littoral damganais.

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