Cultures marines n°268 - (Page 20)

poitou-charentes Actualité Plus de vingt partenaires, dont le CRC, se sont réunis pour financer deux jours de prises de vue du littoral charentais avec un hélicoptère, les 24 et 25 mai. Les vidéos enregistrées seront à la disposition gratuite du CRC, du groupement qualité Marennes Oléron, des huîtres de Charente Maritime, des mytiliculteurs pour des actions de communication et de promotion du métier et des produits. Les rushes ont été coordonnés par Jacques Barinet, journaliste dont les reportages sont diffusés par M6. Le CRC donnera tout renseignement pour l’utilisation de ces vidéos. f Inquiétude autour du schéma aquacole Le schéma régional aquacole continue à faire réagir. Après Saint-Denis-d’Oléron, la commune de Saint-Georges-d’Oléron a voté à l’unanimité une motion contre le schéma considérant qu’il constitue « une confiscation totale de l’espace au profit d’un seul secteur économique, celui de l’aquaculture ». Laurent Champeau rappelle que le schéma consiste à un recensement des sites et qu’il n’y a aucun projet derrière, à part la Maleconche. À ce propos, le nouveau projet de filières (lire ci-contre) semble rencontrer la même opposition de la part des mairies de Saint-Denis, La Brée et Saint-Georges et des associations, l’Aplimap et l’Unan 17. Les arguments avancés par le CRC ne semblent pas les avoir convaincus. f Sportives, les Marennes Oléron ! Les huîtres Marennes Oléron étaient partenaires de la coupe du monde de stand-up paddle, un mélange de surf, de planche à voile et de k ayak , dont la première étape européenne se déroulait du 7 au 9 juin sur l’île d’Oléron. Une dégustation a été proposée lors de la cérémonie d’ouverture au Fort Louvois à Bourcefranc, le 7 au soir. Les participants et les organisateurs de cet événement ont pu goûter les seules huîtres françaises bénéficiant d’une indication géographique protégée (IGP) et de deux labels rouges. 20 Filières de la Maleconche : le nouveau projet Présenté aux élus de la communauté de communes de l’île d’Oléron le 30 mai, le nouveau projet de filières dans l’anse de la Maleconche diffère de façon significative du premier, toujours bloqué au tribunal administratif. « Ce nouveau projet prend en compte les arguments des opposants, explique Laurent Champeau, directeur du CRC. Un audit environnemental complet a été mené et nous avons suivi les préconisations du bureau Luxmarina, qui a conduit l’étude d’impact. » La superficie du champ passe de 387 hectares à 252 hectares. Deux chenaux de navigation de 200 mètres de large, un dans le sens longitudinal et un dans le sens latéral, permettent la circulation des usagers du plan d’eau. Le champ lui-même est resserré puisque les allées entre les lignes ne font plus que 80 mètres au lieu de 100 mètres. Le nombre de filières immergées reste le même : 313. Le nouveau champ intègre 15 % de réserve pour les jeunes ostréiculteurs qui voudraient prendre des concessions, au lieu de 5 % dans le projet précédent. En investissement, le budget est de 2,5 millions d’euros, avec une réalisation étalée sur 5 ans. CRC de Poitou-Charentes vu du ciel La superficie du projet de filières a été réduite de 387 à 252 hectares. « Les investigations supplémentaires ont été menées par la société Parlier Environnement sur les sols, la faune et la flore, précise Laurent Champeau, pour réaliser un point zéro avant la pose des filières. Sur le plan environnemental, il n’y aura pas de compétition trophique puisqu’à chaque filière, il y a abandon d’une équivalence de production sur l’estran. » Le projet prévoit un nettoyage de la plage des Saumonards si cela s’avérait nécessaire et la mise en place d’une filière de récupération des déchets. Le CRC veut promouvoir une politique de mise en commun des moyens pour limiter les navigations sur le site. Une charte écologique sera signée par les attributaires de filières. Le projet prévoit enfin une visite de sécurité annuelle des installations. Le suivi environnemental se fera à quatre niveaux, au fond, sur l’estran, ornithologique et biologique sur un cycle de 5 ans. Un suivi socio-économique est également prévu. « L’étude d’impact montre qu’il n’y a pas de risque identifié de pollution, au contraire, les filières peuvent générer des effets positifs sur l’environnement », termine Laurent Champeau. Yves GAUBERT Île de Ré : conflit sur l’aménagement d’un marais Jeunes ostréiculteurs, Lila et Pierre Pincot ont acheté en octobre 2009 l’ancien établissement d’élevage et de dégustation Mercier, à la pointe du Grouin sur l’île de Ré. Mais la tempête Xynthia en février 2010 a sinistré le bâtiment et les infrastructures. L’entreprise exploitait deux hectares du Conservatoire du littoral (CDL) et celui-ci avait proposé au couple d’exploiter deux hectares de plus d’un marais abandonné. Après accord avec le CDL et la Dréal (direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement), les ostréiculteurs obtiennent une convention d’autorisation d’exploiter les deux marais. Un avis favorable est donné pour la réhabilitation des claires et pour le permis de construire nécessaire à la réfection du bâtiment. À la mi-juin 2012, les travaux de restructuration des claires c o m m e n c e n t . « M a i s, d é b u t octobre 2012, nous recevons un Cultures MARINES n°268 - juillet-août 2013 procès-verbal de la Dréal à la demande du CDL pour malfaçon sans nous consulter, ni nous rencontrer sur le terrain, alors que les travaux sont conformes à l’autorisation ministérielle, indique Lila Pincot. À la suite, nos deux conventions d’autorisations d’exploiter nous sont retirées et le permis de construire est refusé via le ministère contre l’avis favorable de la commission préfectorale des sites. » Le couple a investi 200 000 euros dans l’achat de l’établissement et les travaux de rénovation. Lila Pincot ne comprend pas ce qui leur est reproché : « Des claires d’une profondeur excédant 10 centimètres ? Une clôture qui existait déjà ? Deux places de parking ? » Responsable de la délégation centre atlantique du Conservatoire du littoral, Bruno Toison a une version différente : « Nous étions prêts à soutenir ces jeunes ostréiculteurs, nous nous étions mis d’accord sur Yves Gaubert f Le littoral charentais Pierre et Lila Pincot ne peuvent pas exploiter leur établissement. un plan de travaux. Mais quand nous sommes allés sur le terrain, les travaux n’avaient rien à voir avec les plans, une digue beaucoup plus large que prévu, une profondeur de creusement du double. L’inspecteur des sites a donc verbalisé. » L’affaire est dans les mains de la justice qui tranchera. Y. G.

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