Cultures marines n°300 - 15

environnement Actualité Plus qu'un décret d'application et la Bretagne sera à la manœuvre pour piloter l'ensemble de la politique de l'eau dans sa circonscription d'ici la fin de l'année. C'est la seule région de France à avoir demandé, pour le moment, cette nouvelle compétence. Rien d'étonnant à cela, dans la mesure où le territoire a été confronté à d'importants problèmes de qualité des eaux. Souvenons-nous des nombreuses condamnations de la France par l'Union européenne pour la piètre qualité de ses eaux bretonnes. Cette nouvelle casquette endossée par la région ne va pas se traduire par un chamboulement dans la myriade d'acteurs du secteur, ni dans le suivi de la qualité des eaux conchylicoles. La direction départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) garde la main, avec l'Ifremer pour la réalisation des prélèvements de contrôle. En revanche, la coordination devrait s'améliorer. Dans les autres régions, c'est l'État qui met en application la directive-cadre européenne sur l'eau avec les schémas départementaux d'aménagement et de gestion de l'eau (Sdage) au niveau du bassin versant. En Bretagne, ce sera la région qui pilotera cela à travers le plan breton pour l'eau. Ce plan devrait être finalisé d'ici la fin de l'année et fournir les grandes orientations à respecter. Marion Larronde-Larretche Bretagne : la région va orchestrer sa politique de l'eau La région Bretagne est la seule à avoir demandé la compétence en matière de politique de l'eau. Des entreprises ﬁnancées sous conditions L a p re m i è re d 'e n t re e l l e s : atteindre 61 % de masses d'eau de bonne qualité d'ici 2021, aujourd'hui, nous en sommes à 40 %. La deuxième : impliquer les entreprises. Ainsi, toutes les sociétés qui obtiennent des financements publics pourraient les voir conditionnés, par exemple à la mise en place d'un système de recyclage des eaux. Pour y parvenir, chaque préfet pourra jouer la carte du plan stratégique de chaque bassin, qui doit être finalisé fin 2017. Même si la région prend les commandes des opérations, cela ne va pas se faire au détriment de l'État, et de son agence de l'eau, qui reste un financeur incontournable (88 millions d'euros en 2015). Quelques évolutions tout de même au niveau de l'agence de l'eau. La délégation du Morbihan et de l'Ille-et-Vilaine fusionne avec celle du Finistère et des Côtes- d'Armor pour n'avoir qu'un seul interlocuteur implanté à SaintBrieuc, au lieu d'en avoir un en Bretagne et un second dans les Pays de la Loire. En revanche, l'agence de l'eau craint que cette ré-organisation crée une période de flottement dans les services et stoppe les projets d'assainissement, rénovations et installations, que l'agence finance avec des taux préférentiels, valables jusqu'en 2018. Julie LALLOUËT-GEFFROY Le Royaume-Uni dit non aux microbilles f Explosion d'algues vertes Dans le sillage de l'interdiction votée par la France en juillet dans le cadre de l'adoption de la loi sur la biodiversité, le Royaume-Uni est en passe d'interdire les microbilles de plastique dans les cosmétiques. Le ministère britannique de l'Environnement, de l'Alimentation et des Affaires rurales a en effet confirmé son intention de bannir les microbilles en plastique des produits cosmétiques d'ici à fin 2017. Alors que ces particules mettent en danger la faune marine (« Cultures marines » n° 294), le Royaume-Uni en consomme encore 680 tonnes par an, selon les experts britanniques. « Mettre du plastique dans La saison 2016 avait bien commencé : l'arrivée des algues vertes sur les plages bretonnes a été très tardive grâce à de nombreux jours de houle cet hiver qui ont bien dispersé les algues restantes de l'an dernier. Il n'y avait ainsi presque rien au printemps : quatre fois moins d'algues par rapport à la moyenne pluriannuelle (2002-2015). Mais en juin, leur présence a explosé, et encore en juillet, se situant 25 à 30 % au-dessus de la moyenne. La cause soupçonnée : la forte pluviosité de juin a dû accélérer le débit des cours d'eau, donc augmenter l'apport en nitrates. Le beau temps qui a suivi a limité les débits, donc les apports, avec une nette baisse d'algues en août. des produits nettoyants pour le visage et des gommages corporels est tout à fait inutile alors que des alternatives inoffensives existent. Il s'agit de la prochaine étape dans la lutte contre les microplastiques dans nos océans [...], et je me réjouis de travailler sur ce sujet avec les représentants de l'industrie et des associations de protection de l'environnement », a commenté Andrea Leadsom, secrétaire d'État chargée de l'Environnement. Les États-Unis avaient été précurseurs sur ce sujet en adoptant, en décembre 2015, le MicrobeadFree Waters Act interdisant « la fabrication et l'introduction dans le commerce entre les États de cosmétiques rincés dans lesquels des microbilles de plastique ont été volontairement incluses ». Le texte définit les microbilles de plastique comme « toute particule solide de plastique d'une taille inférieure à 5 millimètres et destinée à exfolier ou à nettoyer le corps humain en tout ou partie » et précise explicitement que les dentifrices sont à ranger dans la catégorie des « cosmétiques rincés » visés par l'interdiction. Mélanie CHARTIER en Bretagne Cultures MARINES n°300 - octobre 2016 15

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