Cultures marines n°300 - 32

charente-maritime Dossier Les mytiliculteurs s'inquiètent pour leur avenir Victimes de mortalités records cette année, les mytiliculteurs charentais constatent les dégâts. « C'est une demi-saison », lâche Benoît Durivaud, vice-président du CRC en charge des moules. Le bilan est le même dans la baie de l'Aiguillon, à Fouras, à Châtelaillon, ou sur l'île d'Oléron, avec des pertes comprises entre 50 % et 70 %. Faute de stocks suffisants, les expéditions se sont arrêtées entre août et septembre. Elles se prolongent d'ordinaire jusqu'en décembre ou janvier. Une situation qui inquiète fortement la profession car une nouvelle année noire serait difficilement supportable. « Beaucoup n'auraient plus envie de continuer. Déjà, ceux qui approchent de la retraite commencent à baisser les bras, et certains se posent la question de changer d'activité en se tournant vers la vente directe. Mais vu le marché des moules, tout le monde ne pourra pas y aller. » En arrière-plan, il y a bien sûr la question de la qualité de l'eau. Probablement le cœur du problème. Après les manifestations de 2014, la préfecture a bien lancé un plan d'actions, mais il faudra David Labardin Une nouvelle année noire et certains baisseront les bras, partiront en retraite, d'autres réfléchissent déjà à la vente directe. Benoît Durivaud du temps avant d'en constater les résultats. Un facteur également ciblé par le conseil économique, social et environnemental (Ceser) de l'Aquitaine - Limousin - PoitouCharentes, fin août, lors d'une réunion au Château-d'Oléron. Les sédiments des ports, les effluents industriels et médicamenteux, les pesticides, ou encore les débordements des stations d'épuration, avaient été cités parmi les causes de la mortalité des coquillages. Le Ceser regrette aussi le manque de synthèses permettant de mieux interpréter les études scientifiques existantes. Ces dernières années, plusieurs mytiliculteurs ont même quitté la Charente-Maritime pour rejoindre d e s s e c t e u r s p l u s é p a rg n é s, comme Pénestin (Morbihan) ou La Turballe (Loire-Atlantique). Un phénomène isolé, certes, mais qui en dit long sur l'inquiétude des professionnels. Certains commencent même à regarder du côté de l'Irlande. « De plus en plus, on observe un sentiment de fuite », déplore Benoît Durivaud. Un nouveau patron aux cultures marines de la DDTM 32 Cultures MARINES n°300 - octobre 2016 le lycée de la mer et du littoral, à Bourcefranc-Le Chapus, comme gestionnaire. Alors domicilié à Marennes, Hugues Guislain y est resté jusqu'à aujourd'hui, bien que ses fonctions l'aient ensuite amené à Rochefort, au Conservatoire du littoral, ou à La Rochelle, à l'Énim. semaine suivante au comité régional des pêches maritimes et des élevages marins. Au programme également, des rencontres avec les services de l'État, avec des représentants du parc marin, sans oublier les associations d'usagers du domaine public maritime. « C'était une prise de contact, un échange constructif. Nous avons abordé les sujets à lancer en priorité », commente Gérald Viaud, président du CRC. Le schéma des structures, priorité numéro un Très attaché à poursuivre la bonne entente avec la profession, il insiste sur la « concertation », plus que jamais nécessaire « pour fixer ensemble les régulations ». Parmi ses premiers dossiers, Hugues Guislain va s'occuper de la mise en place du schéma des structures, du classement sanitaire des zones de production, et du suivi des mortalités (huîtres et moules). Dans le cadre de sa prise de fonction, il s'est rendu le 16 septembre au comité régional de la conchyliculture. Même chose la D. L. Plus de six mois après le départ de Jean-François Bauve, son successeur est arrivé à Marennes. Hugues Guislain, 55 ans, officiait jusque-là à l'Établissement national des invalides de la Marine (Énim), la sécurité sociale des marins. Depuis le 12 septembre, il est la tête de l'unité des cultures marines et pêche de la direction départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) de Marennes. Il prend la direction d'une quinzaine d'agents au cœur du plus grand pôle de production français. Un poste que ce natif du Nord convoitait ardemment, ravi de retourner sur le terrain. « Ces dernières années, je m'en étais un peu éloigné pour raisons professionnelles », explique-t-il. Au sein de la fonction publique, Hugues Guislain a commencé sa carrière à l'Office national des forêts, dans celle de Rambouillet, avant de rejoindre la direction départementale de l'Agriculture et de la Forêt (DDAF). C'est en 1994 qu'il arrive en Charente-Maritime pour intégrer Venus de l'Énim, Hugues Guislain remplace Jean-François Bauve à la tête de l'unité cultures marines.

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