Cultures marines n°307 - 17

poitou-charentes

Actualité

Le banc de La Casse déclassé

commence bien

protection des populations (DDPP),
lors d'une réunion organisée à
Bourcefranc face à une centaine de
professionnels.
Ainsi, deux solutions s'offrent à
eux : obtenir un agrément de purification (consommation autorisée
après 48 heures de purification
pour les huîtres, 24 heures pour les
moules) ou alors placer les coquillages dans une zone A pendant
14 jours. Bon nombre de conchyliculteurs devraient évidemment
choisir cette solution.
M algré tout, « le transfer t
implique davantage de manutention », précise Gérald Viaud,
président du CRC de Poitou-Charentes. Selon lui, ces déclassements

David LABARDIN

f Les filières de la Maleconche
pourraient être retoquées

Le secteur Ors - La Casse, à proximité du port du Château-d'Oléron,
a été déclassé en B.

Tensions avec les pêcheurs à pied

Jusqu'à
200 pêcheurs
à pied affluent
dans les périodes
d'affluence,
à la pointe
de Daire.

tionner les poches pour garnir leurs
paniers.
Dernier exemple en date : le site
de la pointe de Daire à Bourcefranc - Le Chapus. Un secteur facilement accessible qui était jusque-là
réservé à une poignée d'initiés.
Mais la rumeur s'est vite répandue, et aujourd'hui, des dizaines de
véhicules s'y rendent tous les jours.
On compte jusqu'à 200 personnes
pendant les périodes d'affluence
(vacances scolaires, grandes

L'essor de la pêche à pied ne fait pas
que des heureux. Très courus, les
spots de Fouras, Port-des-Barques
ou de l'île Madame, pour ne citer
que les plus emblématiques,
illustrent les conflits d'usage qui
opposent pêcheurs à pied et
ostréiculteurs. Des professionnels
qui se plaignent du non-respect
de la réglementation interdisant à
quiconque de s'approcher à moins
de 25 mètres de leurs concessions.
On voit même des pêcheurs sec-

Alors que les premiers lots sont
commercialisés depuis début
mai, les mytiliculteurs charentais
n'observent toujours que de
faibles mortalités. « Il y a des
pertes mais elles ne sont pas
significatives. Rien à voir avec
l'année dernière quand nous
avions déjà 50 % de pertes
en début de saison », indique
Benoît Durivaud, vice-président
en charge des moules au CRC.
Sachant que la qualité est au
rendez-vous, lui et ses collègues
vont essayer de reconquérir les
marchés perdus l'année dernière.
En effet, bon nombre de restaurateurs se sont tournés vers des
moules de la mer Adriatique.

sont « inquiétants » car ils révèlent
une dégradation du milieu. « Soit
on s'en satisfait, soit on recherche
les sources de contamination. Il
faut faire en sorte d'éliminer ce
problème à la source », ajoutet-il. S'agissant du traitement des
eaux pluviales, par exemple, La
Tremblade fait figure de bon élève
avec plusieurs stations de lagunage
inaugurées ces dernières années.
« Il y a beaucoup de programmes
engagés dans le département,
mais ce qu'il faut maintenant,
c'est un mouvement d'ensemble,
et une vraie prise de conscience »,
reprend le président du CRC.

En Charente-Maritime, le nouveau
classement sanitaire des zones
de production n'apporte pas que
des bonnes nouvelles. Si certaines
retrouvent la classification A (SaintTrojan-les-Bains, Ouest du pertuis
d'Antioche, baie d'Yves), d'autres
sont désormais déclassés en B.
Parmi elles : La Moulinatte, La Flotte,
et surtout Ors - La Casse.
Rassemblant plus de 500 concessionnaires, parfois venus des autres
bassins ostréicoles, ce secteur est
avant tout connu grâce à l'emblématique banc de La Casse, au large
du Château-d'Oléron. On y trouve
300 hectares de parcs réputés pour
le demi-élevage, mais surtout pour
la finition. Les tables sont uniquement accessibles en chaland, et les
huîtres y passent entre quatre et six
mois en fin de cycle. « Quasiment
des spéciales sur parc », expliquait,
il y a peu, Éric Laclau, responsable
adjoint de l'unité cultures marines à
la DDTM de Marennes.
I c i c o m m e d a n s l e s a u t re s
zones classées en B, les ostréiculteurs n'auront pas forcément
à purifier leurs coquillages. C'est
en substance ce qu'a expliqué
Virginie Bruyere, cheffe de service
à la direction départementale de la

f Moules : la saison

marées), dont beaucoup de
visiteurs venus des départements
limitrophes (Gironde, Dordogne,
Deux-Sèvres).
Conséquence : les accrochages
se multiplient et la profession n'a
eu d'autre choix que d'intervenir.
« Le risque, c'est que la situation
finisse par dégénérer », confie
Francis Bedis, garde juré du CRC.
Des gardes jurés supplémentaires
ont donc été dépêchés sur place
pour demander aux pêcheurs à
pied de quitter les lieux.
Mais ces derniers ne l'entendent
pas de cette oreille : certains sont
allés jusqu'à écrire au maire, au
CRC, à la DDTM, et on a même vu
circuler une pétition contre l'un
des gardes jurés. Une situation que
regrette évidemment Francis Bedis.
« L'idée n'est pas de dire que ne
voulons plus de touristes, mais
simplement de faire respecter la
loi », explique-t-il.
D. L.

Au moment de boucler ces
pages, nous attendions la décision du tribunal administratif de
Poitiers, fin mai, au sujet des
filières de la Maleconche mais les
réquisitions du rapporteur public
n'auguraient rien de bon. Lors de
l'audience du 4 mai, le magistrat
a plaidé pour l'annulation du
deuxième projet porté par la
profession. En cause : l'assimilation des filières à des mouillages
de bateaux, lesquels nécessitent
une étude d'impact.
Porteur du projet, le CRC de
Poitou-Charentes rappelle que
les services de l'État ont pourtant
toujours estimé le contraire. Le
projet porte sur l'implantation de
313 filières sur 250 hectares dans
l'anse de la Maleconche, entre
l'île d'Oléron et le fort Boyard.

f La sous-préfète s'en va
En fonction depuis septembre 2013, Magali Selles, souspréfète de Rochefort (et donc du
bassin Marennes - Oléron), vient
de quitter son poste pour celui
de vice-présidente du tribunal
administratif de Toulouse.
Laurent Champeau, directeur
d u C R C , d re s s e l e b i l a n d e
quatre années de collaboration :
« Des relations très faciles, très
constructives. Si je ne devais
citer qu'un seul dossier, je
mentionnerais la charte des
dégustations dans les cabanes
que nous avions établie avec
elle et la DDTM. »
Cultures MARINES n°307 - juin 2017

Table des matières de la publication Cultures marines n°307