Cultures marines n° 308 - 10

grand angle

Actualité

La Tremblade : peu de visiteurs mais de bons contacts

La Charente-Maritime est « le
premier centre conchylicole en
Europe », a rappelé Laurence
Osta-Amigo, mairesse de La Tremblade - Ronce-Les-Bains, lors de
l'inauguration du 45e salon national
du matériel ostréicole, mytilicole,
cultures marines et pêche, loisirs
de mer. Un rendez-vous qualifié
d'« événement majeur » pour le
canton par Fabienne Aucouturier,
élue au département. Toujours estil que le salon de La Tremblade, ce
n'est plus ce que ça a été.
Un pneumatique flambant
neuf à droite à l'entrée de la place
Faure-Marchand, un hors-bord
d'occasion quelques mètres plus
loin. Une Peugeot 3008 à gauche.
Les abords du salon donnent le
la. Il faut donc faire quelques pas
de plus pour découvrir les stands
professionnels, pour apercevoir le
détroc' coupelles de Conchy services ou les boosters pourtant très
colorés de Yad marine. De moins
en moins de stands professionnels
d'une année sur l'autre, des visiteurs peu fréquents, pas besoin de
refaire l'histoire. Et pourtant, certains exposants sont très satisfaits
des contacts établis.

« Les exposants ont vu passer des clients, constate Jacques Frétillère, organisateur du salon. C'est le principal. »

« On a eu du monde ce matin »,
commente-on ainsi chez Yad marine, le deuxième jour du salon. « Il
y a eu peu de monde mais j'ai eu
des contacts de qualité », ajoute
Charles Bertrand, de la société
éponyme. « J'ai bien travaillé hier,
reprend encore Stéphane Soulard,
dirigeant de Polyway. C'était pas
mal pour un premier jour. J'ai enregistré des commandes fermes,
c'est bien. » « C'était beaucoup
mieux que l'année dernière »,
raconte encore le fabricant de
machines Joël Hardouin.
Baptême du feu pour Natacha Despres, directrice générale
d'ABCDrive, qui souhaite investir
le marché conchylicole avec ses

distributeurs automatiques (lire
aussi page 37). Pari réussi pour une
première avec deux commandes
fermes et au moins cinq qui vont
sans doute se concrétiser. « On a
eu très peu de monde mais de
très bons contacts, analyse-t-elle.
Nous sommes très contents du
salon. »
D'autres exposants sont moins
éloquents. L'organisation du salon
sur trois jours, le week-end, pose
toujours problème à un certain
nombre. Des habitués de longue
date avait d'ailleurs boudé l'événement cette année. Ils regrettent
d'avoir à faire travailler leurs salariés
le samedi et/ou le dimanche et
surtout ils estiment que les conchy-

liculteurs seraient plus nombreux
à se déplacer en semaine. Le fait
d'organiser ce salon en mai a aussi
fait grincer des dents. Juste avant
l'été, juste avant une période très
critique pour les ostréiculteurs et
les mytiliculteurs, cela semblait peu
approprié. Mais avec les contraintes
des jours fériés, des vacances scolaires, des marées et des élections,
les organisateurs du salon avaient
un choix de date très restreint.
Pour l'année prochaine, Jacques
Frétillère, président du comité
Foire et salon, assure que l'événement se tiendra en avril. Sur trois
jours ? Le week-end ? « Oh oui. »
Marion LARRONDE-LARRETCHE

Un événement grand public autour du coquillage

Jean Prou, chercheur à l'Ifremer
proche de son départ en retraite, a
intégré cette année le comité Foire
et salon. Et il a plein de projets pour
la suite des événements. Le comité
a ainsi déposé en mai une demande
de subvention européenne pour un
grand programme « événementiel
culturel et identitaire » à destination du grand public, sur le thème
du coquillage.
Dès cette année, six conférences
ont été organisées pendant les trois
jours du salon. Certaines ayant eu
plus de succès que d'autres. Pour
l'année prochaine, l'idée serait de
proposer pas moins de trente à

Marion Larronde-Larretche

La 45e édition du salon de La
Tremblade n'a pas rameuté
les foules. Les exposants
professionnels y étaient aussi
peu nombreux. Mais certains
ont fait des aﬀaires. « C'est
le principal », commente
Jacques Frétillère, président
du comité d'organisation.

quarante conférences ou débats.
« Le coquillage sera l'axe structurant du projet et a pour objectif de
révéler et de diffuser les cultures
qui lui sont liées tant dans les aspects environnementaux, sociaux,
économiques, réglementaires
que dans ses dimensions locales,
régionales, nationales et internationales. »

Des sujets spéciﬁques
pour des publics ciblés
Jean Prou compte ainsi développer le partage des savoirs, des

Cultures MARINES n°308 - juillet-août 2017

savoir-faire, des « savoir-dire »,
de « savoir-être » ou encore des
« savoir- consommer ». Ces événements pourront prendre la forme de
conférences, d'interviews, de tables
rondes, de débats, de films, d'expositions ou encore de démonstrations
ou concours gastronomiques. Ils
sont dans leur majorité destinés
au tout-venant mais certains sujets
spécifiques « pourraient néanmoins s'adresser à des publics plus
ciblés » tels que les professionnels,
des associations, des écoliers.
Le projet s'inscrit dans la fiche
action du DLAL n° 7 : valoriser les
métiers et les savoir-faire locaux

et « les professionnels doivent
être les premiers bénéficiaires du
projet. Augmenter la visibilité de
la profession et de ses acteurs,
c'est aussi asseoir et développer durablement les valeurs du
territoire ». Si le salon tel qu'on le
connaît aujourd'hui restera l'année
prochaine sur le même schéma :
trois jours, à La Tremblade ; le projet
porté par Jean Prou vise à investir
d'autres lieux répartis sur le territoire
du groupe d'action local pêche et
aquaculture de Marennes - Oléron
et s'organisera sans doute sur un laps
de temps rallongé.
M. L.-L.

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