Cultures marines n° 308 - 17

normandie - mer du nord

Actualité

Ingrid Godard

La journée conchylicole a peu mobilisé

La faible participation des conchyliculteurs a déçu les organisateurs,
heureusement les institutionnels avaient fait le déplacement.

venue la veille. Une déception pour
les organisateurs de cette journée
dédiée aux enjeux de la profession à
court et long termes.
La matinée était une présentation
générale des acteurs et des dossiers
en cours. « Nous voulions expliquer
concrètement les compétences
de chacun, débriefe le président du
CRC, Louis Teyssier, et notre rôle de
structure professionnelle souvent

aux enchères
L'hôtel des ventes de Caen a
organisé le 27 juin une vente aux
enchères d'huîtres en poches, de
matériel et de véhicules ostréicoles. 3 671 poches d'huîtres ont
été mises aux enchères sur les
parcs conchylicoles de Meuvaines
et Ver-sur-Mer dont 10 % d'huîtres
de 30 mois et 90 % d'huîtres commercialisables.
Sur le parc de Géfosses-Fontenay et de Grandcamp-Maisy,
8 713 poches d'huîtres ont été
vendues, dont 40 % d'huîtres de
30 mois et 60 % d'huîtres commercialisables. Les poches devaient
être retirées du parc dès l'adjudication des lots, il fallait donc venir
en tracteur.

mal connue de nos collègues. »
Après la pause déjeuner, les rangs
s'étaient encore éclaircis dans
l'amphithéâtre pour les trois débats
de l'après-midi.
C'est la coopérative d'insémination de la race bovine normande
qui était l'invitée. Un pas de côté
qui fait écho au débat sur le rachat
du brevet des tétraploïdes, débat
cher à Louis Teyssier. Un échange
« d'arrière-garde, pour les uns, il fallait se poser la question il y a 20 ans
donc le CNC est mort et n'a plus les
moyens d'agir », affirment les autres
« L'interprofession est boiteuse et il
faut laisser faire le privé », affirment
les autres sans convaincre. Un autre
temps d'échanges était dédié aux
marges et aux gammes premium.
Entre l'investissement exigé pour
cette journée et la fréquentation le
jour J, les organisateurs s'interrogent
sur l'opportunité de continuer de
telles rencontres.

f Foire aux huîtres

Ingrid GODARD
I. G.

Pour la troisième année consécutive, le comité régional conchylicole de Normandie et des Hautsde-France a organisé le 16 mai
une journée conchylicole dans les
locaux de l'espace culturel d'AgonCoutainville. Malgré plus de 350
invitations envoyées aux professionnels, seule une quarantaine
a fait le déplacement. Plusieurs
inter venants ont annulé leur

f Plus de 10 000 poches

Un vrai succès pour cette nouvelle
édition de la foire aux huîtres à
Blainville-sur-Mer le 5 juin. Les
étals d'huîtres, moules, crustacés
et bulots ont été dévalisés. Les
professionnels de la commune et
de nombreux bénévoles s'étaient
largement mobilisés pour organiser ce rassemblement festif.

Valoriser les huîtres grâce à l'affinage normand
« Si les effets du trompage
étaient qualifiés, cette technique
pourrait prétendre à la reconnaissance d'un processus d'affinage
au sens des accords interprofessionnels, assure Julien Lafosse,
ostréiculteur et président de l'IGP.
Un vrai plus en termes de commercialisation et d'image auprès
de nos consommateurs. »
Benoît Chaumard, étudiant en
master 2 Aquacaen a été recruté par
le Smel pour mettre en évidence
l'effet du trompage et définir les

parcours nécessaires pour valider
cette méthode. Gouville-sur-Mer,
Blainville-sur-Mer et Saint-Vaastla-Hougue sont les trois sites choisis
pour placer les lots. « Les huîtres
sont placées à trois niveaux d'immersion et le Smel contrôle ces
critères à différentes bathymétries
pour éventuellement définir une
cartographie idoine des zones
d'affinage », conclut Jean-Marc
Jacquette, chargé de mission au
CRC.
I. G.

f Pêche de loisir :
477 contrôles

I. G.

Pour valoriser au mieux les huîtres à
l'expédition, le CRC de Normandie
souhaite que le terme affinage
puisse être associé à ses productions ostréicoles. Pour cela il a fait
appel au Smel (Synergie mer et littoral) pour appuyer scientifiquement
cette demande avec le soutien de
la région Normandie et du département de la Manche.
En Normandie, depuis toujours,
les expéditeurs pratiquent le trompage, une technique qui augmente
la dureté de la coquille et la force
du muscle et confère une meilleure
tenue à l'huître au cours de l'expédition et de la vente.
« Cette technique consiste
à placer les huîtres, avant leur
commercialisation, au plus haut
de l'estran, dans des zones découvertes par la marée de manière
prolongée, précise Jean-Louis Blin,
responsable de la conchyliculture
au Smel. Cette étape permet d'habituer les huîtres à rester hors de
l'eau afin qu'elles résistent mieux
à l'exondation. » La conséquence
du trompage est souvent évoquée
et constatée par les ostréiculteurs
mais l'effet n'a jamais été vérifié
scientifiquement.

Jean-Louis Blin, Julien Lafosse et Jean-Marc Jacquette, (de gauche à droite)
souhaitent faire de l'affinage normand un signe de qualité.

Sur la côte ouest de la Manche,
du 25 au 29 mai, les gendarmeries
départementales et maritimes,
l'unité littorale des Affaires maritimes, l'Office national de la chasse
et de la faune sauvage et l'Agence
française pour l'eau et la biodiversité ont procédé à 477 contrôles,
donnant lieu à 26 procès-verbaux
pour infraction, souvent liés à la
pêche de la palourde.
La vérification s'appliquait sur la
bonne application de la réglementation liée aux tailles minimales
de captures, ainsi qu'aux zones
autorisées, aux espèces et aux
quotas. « Le non-respect des
zones interdites à la pêche à
pied, des tailles et des quantités
réglementaires constitue un délit
passible d'une amende pouvant
atteindre, selon la gravité de
l'infraction, 22 500 euros », précise la préfecture.

Cultures MARINES n°308 - juillet-août 2017

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