Cultures marines n° 308 - 8

grand angle

Actualité

À l'heure où nous mettions sous
presse, Gérald Viaud était toujours
président du Comité national de
la conchyliculture. Mais personne
ne pouvait dire jusqu'à quand.
Plusieurs présidents de comités
régionaux réclament sa démission.
Gérald Viaud, lui, s'accroche à son
poste : « J'ai été élu démocratiquement pour quatre ans. Il n'y a rien
dans le règlement intérieur pour
me faire démissionner. »
Pourtant, lors du conseil exceptionnel du CNC du 1 er juin, les
27 membres présents (sur 51 titulaires) ont été sollicités pour un vote
de confiance envers leur président.
Seize se sont prononcés contre, six
pour, il y a eu quatre bulletins blancs
et un nul. « On ne respecte pas les
règles », déplore Gérald Viaud.
L'ex-secrétaire d'État aux Transports, à la Mer et à la Pêche, Alain
Vidalies, avait exigé la tenue d'un

Marion Larronde-Larretche

CNC : Gérald Viaud désavoué

Le vote de confiance ne lui a pas été favorable mais Gérald Viaud refuse
de démissionner : « Je m'en réfère au ministre. »

conseil exceptionnel avec pour
ordre du jour la gouvernance du
Comité national. « Il ne devait pas y
avoir de vote, désapprouve Gérald

Viaud. C'est d'ailleurs pour ça que
les gens ne sont pas venus. »
Malgré les protestations du
président du CNC, un vote a quand

même eu lieu, orchestré par la
direction des Pêches maritimes
et de l'Aquaculture. Un vote dont
le résultat n'était donc pas en
faveur du président du CNC. La
suite logique semble ainsi être la
démission forcée de Gérald Viaud
exigée par son ministre de tutelle
puis la nomination d'un nouveau
président et une modification du
règlement intérieur du CNC pour
permettre un fonctionnement collégial de cette présidence.
Mais le lundi 19 juin, au lendemain du second tour des
législatives, Gérald Viaud n'avait
toujours reçu aucune directive de
sa tutelle. « J'attends un retour du
ministère, expliquait-il. Puisque le
ministre m'a nommé, s'il souhaite
me dénommer, qu'il le fasse. En
attendant, je reste au CNC. »
Marion LARRONDE-LARRETCHE

Retour au ministère de l'Agriculture

La conchyliculture réuniﬁée
Sénateur du Cantal depuis
2008, Jacques Mézard s'est ainsi
vu confier la mission de mettre
en œuvre la politique du gouve r n e m e n t d a n s l e d o m a i n e
de l'agriculture, des industries
agroalimentaires, de la forêt et
du bois, des pêches maritimes et
de l'aquaculture. En lien avec ses
homologues dédiés à l'économie
et aux solidarités et à la santé, il
a aussi en charge l'alimentation.
Passé après le remaniement ministériel à la Cohésion des territoires,

c'est Stéphane Travert, tout juste
réélu député de la Manche sous
l'étiquette En marche qui a pris
son relais. Chargé des affaires maritimes au sein du conseil régional
de Basse-Normandie où il avait été
élu en 2010, il a été réélu en 2015
au conseil régional de Normandie
et siégeait au sein de la commission agriculture et pêche.
Le retour de la pêche et de
l'aquaculture dans le giron du
ministère de l'Agriculture émane
d'une demande forte du Comité
national des pêches maritimes
et des élevages marins. « Nous
sommes satisfaits », a ainsi commenté Gérard Romiti, son président. Mais quid de l'aquaculture
et de la conchyliculture ?
Bien que souvent qualifiés de
paysans de la mer, les éleveurs
de coquillages se retrouvent sur
certains dossiers en conflit avec
les agriculteurs. Notamment sur
les questions de politique de
l'eau. Dépendre d'un ministère qui
défend à la fois les paysans de la
mer et de la terre n'apparaît donc
pas forcément comme la meilleure
des solutions.
A contrario, si certains déplorent
q u e l 'é c o n o m i e m a r i t i m e s e
retrouve morcelée dans ce nouveau gouvernement d'Édouard

Cultures MARINES n°308 - juillet-août 2017

Philippe puisque la mer n'a pas
été affichée en tant que telle dans
les attributions ministérielles, la
conchyliculture, elle, est réunifiée.
Par tagée auparavant entre la
tutelle de l'écologie d'une part, et
celle de l'alimentation d'autre part,
l'aquaculture ne dépend donc
plus aujourd'hui que d'un seul
ministère. Le ministère de l'Agriculture avec Frédéric Michel comme
conseiller pêche. Également
nommé conseiller diplomatique
auprès de Stéphane Travert, il était
depuis septembre 2016 en charge
des affaires européennes au ministère de l'Agriculture et auparavant
auprès du Premier ministre. Trois

Certainement
plus au fait
des questions
maritimes que le
sénateur
du Cantal,
Stéphane Travert
a été nommé
ministre de
l'Agriculture et
de l'Alimentation
après le
remaniement
ministériel.

autres membres de ce cabinet
ont également été désignés :
Serge Lhermitte se consacrera aux
filières et aux entreprises, Hanane
Boutayeb à l'enseignement agricole et à la recherche et Davy Liger
aux affaires sanitaires.
Certaines attributions de ce
nouveau gouvernement doivent
encore être confirmées par décret.
Ainsi, à l'heure où nous mettions
sous presse, Brune Poirson avait
été nommée secrétaire d'État
rattachée au ministère de Nicolas
Hulot mais n'avait pas encore
d'attribution spécifique et pourrait
être en charge de la mer.
M. L.-L.

Ingrid Godard

Le secrétaire d'État chargé des
Transpor ts, de la Mer et de la
Pêche, Alain Vidalies, a été remplacé dans le nouveau gouvernement d'Édouard Philippe par
Élisabeth Borne, ministre chargée
des Transports. Des transports
tout court. Au gré des gouvernements successifs, la pêche et a
fortiori l'aquaculture se retrouvent
tantôt sous la tutelle du ministère
de l'Agriculture tantôt sous celui
de l'Écologie. Alain Vidalies était
rattaché au ministère de l'Environnement, de l'Énergie et de la Mer,
l'aquaculture dépend dorénavant
du ministère de l'Agriculture et de
l'Alimentation.

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