Cultures marines n°309 - 18

poitou-charentes

Actualité

Engagé depuis plus de 40 ans
dans l'organisation du salon
conchylicole de La Tremblade,
Maurice Quantin, co-président
de l'événement, est décédé le
2 juillet à l'âge de 86 ans. « C'était
un Trembladais de toujours,
quelqu'un que tout le monde
connaissait. Un homme très
attachant », témoigne l'ostréiculteur Yves Papin. Au début
des années 1970, tous les deux
ont fait partie des précurseurs
qui ont donné naissance au premier salon. L'autre co-président,
Jacques Frétillère, évoque un
homme « entier et très engagé ». De nombreux Trembladais
sont venus lui rendre un dernier
hommage.

f Un mytiliculteur hélitreuillé
Enfoncé dans la vase jusqu'à
la taille depuis vingt minutes
au large de Charron, un jeune
mytiliculteur d'une vingtaine
d'années a appelé les secours,
le samedi 12 août, vers 13 h. Il a
été hélitreuillé par un Dragon 17
de la Sécurité civile et ramené à
terre indemne.

f Hausse des mortalités

pour les première année
Dans son dernier bulletin, le
Creaa note une hausse des
mortalités pour les huîtres de
première année : 60,5 % contre
35,5 % sur la période 19942016. Des mortalités qui se sont
déclenchées lors de la deuxième
maline de mai, à la suite d'une
hausse de la température de
l'eau, et qui se sont arrêtées pour
l'essentiel au début du mois de
juin. En 2 e et en 3 e année, en
revanche, les pertes se limitent
à 4,3 % et 1,6 % du cheptel, avec
une nette baisse par rapport
aux années de référence (8,2 %
et 6 %).

L'export victime de son succès
Si les conchyliculteurs du bassin
de Marennes - Oléron peuvent se
réjouir de l'essor des exportations, la
tendance pose quelques problèmes
à l'administration. Dans les bureaux
marennais, le nombre de certificats
vétérinaires délivrés par la direction
départementale de la protection
des populations (DDPP) est passé de
1 200 à 10 000 en cinq ans. Une masse
de travail considérable, puisque ces
certificats sont désormais réalisés en
deux heures, contre 48 avant 2012.
Le problème est d'autant plus
visible les lundis et jeudis lorsque les
restaurateurs asiatiques passent leur
commande auprès des professionnels locaux. Alors, pour mieux répartir
le travail, le directeur de la DDPP, JeanLuc Ambroise, a annoncé mi-juillet
vouloir rallonger le traitement des
dossiers à 21 heures, soit un dépôt
des demandes le vendredi avant
14 h pour une délivrance le lundi
matin. Une mesure applicable dès
le 31 juillet. Mais c'était sans compter
sur la mobilisation des ostréiculteurs,
inquiets pour la pérennité de leurs
relations commerciales.
Lors d'une réunion, tenue le 21 juillet, Laurent Vedrenne, directeur de
l'établissement bourcefrançais de la
maison Gillardeau (50 % du chiffre
d'affaires à l'export) explique qu'il est

« impossible de procéder ainsi car
les commandes nous arrivent dans
la nuit à cause du décalage horaire ». Même son de cloche auprès
de l'ostréiculteur Jacques Cocollos
(Bourcefranc) : « Les commandes
arrivent dans le week-end pour
une expédition le lundi. Alors tout
bloquer le vendredi à 14 h, ce n'est
pas réaliste, nos clients n'arrêtent
pas de travailler entre le vendredi
et le lundi. »
Des doléances qui semblent avoir
été entendues puisque ce changement d'organisation a été repoussé
et les deux parties ont prévu de
se revoir pour trouver un compromis. Quelques pistes ont déjà été

évoquées, comme l'embauche de
nouveaux agents à la DDPP, ou la
possibilité de délivrer les certificats
l'après-midi (au moins les lundis)
pour mieux répartir le travail des
agents. Un dossier très important
pour le bassin de Marennes - Oléron, comme l'explique Gérald Viaud,
président du CRC : « L'exportation
d'huîtres véhicule une image de
luxe à la française, alors il va falloir mettre en place des moyens
supplémentaires. L'export, on met
des années à le construire, mais on
peut aussi tout perdre très rapidement. »
David LABARDIN

David Labardin

f Décès de Maurice Quantin

Les certificats délivrés par la DDPP de Marennes représentent environ
4 000 tonnes exportées chaque année.

Maleconche, les opposants toujours mobilisés
Bien malin qui peut prédire l'issue
du projet de filières conchylicoles
de la Maleconche. Une chose est
sûre : les opposants ne sont pas près
de déposer les armes. Six ans après
le début de la mobilisation, Noëlle
Demyk, présidente de l'Aplimap
(1), a remobilisé ses troupes lors de
l'assemblée générale du 12 juillet

à Saint-Georges-d'Oléron. « Il faut
continuer à convaincre : le premier
écueil serait de croire que ce que
nous avons fait est suffisant », a-telle martelé. L'annulation de l'arrêté
préfectoral autorisant la pose de
313 filières dans l'anse de la Maleconche n'a pas découragé le CRC
qui pourrait déposer un nouveau

projet. Mais une nouvelle fois,
Noëlle Demyk a exhorté ses adhérents à s'impliquer davantage.
Par ailleurs, les discussions se
sont longuement portées sur les
bateaux conchylicoles travaillant
sur zone, là où se mêlent filières
installées de longue date et filières
mises en place juste avant les différentes actions en justice. « L'arrêté
concernait l'ensemble du projet, à
savoir les 313 filières. Du moment
qu'il a été annulé, nous considérons qu'elles sont toutes illégales,
ce n'est pas à nous de faire le tri »,
a expliqué Noëlle Demyk. L'association, qui invoque l'entrave à la navigation et le risque d'envasement
des plages, réclame une localisation
moins en prise avec les activités
touristiques.
D. L.

Tout juste retraité de la station
Ifremer de La Tremblade, dont
il était directeur, Jean Prou a été
médaillé de l'ordre du mérite maritime. Natif de Nantes, le chercheur s'est impliqué cette année
dans l'organisation du salon
conchylicole de La Tremblade
et vient d'accepter la présidence
du conseil économique et social
de la communauté d'agglomération Royan Atlantique.

D. L.

f Jean Prou décoré

L'association bloque le projet conchylicole depuis 2011.

Cultures MARINES n°309 - septembre 2017

(1) Association pour la préservation
du littoral de la Maleconche et des
pertuis Charentais.

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