Cultures marines n°312 - 18

bretagne sud

Actualité

dans le golfe du Morbihan
Dix pêcheurs à pied professionnels ont été condamnés le
20 novembre par le tribunal de
grande instance de Vannes pour
avoir ramassé illégalement des
palourdes dans la zone protégée
entourant l'Île de Tascon au sudest du golfe du Morbihan. Ils
ont écopé d' amendes allant de
1 000 à 5 000 euros, avec pour
certains une confiscation de leur
matériel. Tous ont échappé à la
suspension de leur licence professionnelle. Toutefois, le comité des
pêches du Morbihan s'est porté
partie civile dans chacun des dossiers, obtenant des peines allant de
180 à 3 000 euros de dommages et
intérêts car, selon le tribunal, « il y a
un préjudice pour la ressource et
donc un préjudice commercial ».

B. T.

Yvan Noblet a repris en début d'année avec sa compagne Sandrine Le
Mao, l'établissement ostréicole familial situé sur le port de Belon. L'endroit
est réputé pour abriter le restaurant
Chez Jacky qui a beaucoup fait pour
la réputation des huîtres du cru.
« Jacky, c'était mon père, raconte
le professionnel âgé de 37 ans. Il
est décédé quand j'avais 5 ans. Ma
mère, Sylviane, a pris en charge la
responsabilité de l'entreprise et
j'ai grandi avec la conviction qu'un
jour je reprendrai le flambeau. »
Brevet de technicien aquacole
obtenu au lycée de Bréhoulou à
Fouesnant, il fait ses gammes à
Cancale puis s'expatrie vers l'Irlande
où il travaille pendant trois ans pour
l'entreprise Sea Breeze, basée dans
le Donegal. C'est là qu'il rencontre
celle qui deviendra sa compagne :
Sandrine Le Mao.
Entre-temps, Yvan Noblet a pris
goût à la voile de compétition,
une passion transmise par Patrick
Morvan, coureur au large de métier,
devenu le compagnon de sa
mère en même temps qu'un père
d'adoption, un mentor. « En 2003,
Patrick est venu me chercher
pour se lancer dans la classe mini.
On trouve un sponsor et c'est
finalement moi qui me lance dans
l'aventure, sourit l'ostréiculteur.

f Les huîtres Mahé
tissent leur toile
Natostrea, c'est le nom du site de
vente en ligne dernièrement mis
en place par Antoine Mahé, installé à Larmor-Baden. Revendiquant
l'appellation huître née en mer
et l'appartenance à l'association
Ostréiculteur traditionnel, le professionnel propose la bourriche de
trois douzaines de n° 3 au prix de
22,16 euros, avec des frais d'expédition (Chronopost) qui s'élèvent
toutefois à près de 20 euros.

Yvan, encadré de sa compagne Sandrine et de sa mère Sylviane, espère
atteindre les 35 tonnes ; bien loin des 60 tonnes de plates que relevait son père
à sa naissance.

Après la transat en mini, j'intègre la
classe 40 pieds et je participe à la
Route du rhum 2006, où je prends
la 5e position. »
Il décroche la 3e place lors de sa
deuxième participation à la course,
mais la fin du contrat de sponsoring
et la naissance de ses deux filles
l'incitent à se poser. Tout en lançant
son propre chantier de construction
de voiliers en composite sur les rives
du Belon, il reprend peu à peu la
main sur l'exploitation familiale pour
créer avec sa femme l'EARL les Viviers
du Belon.
« Avec 2,5 hectares de concessions situées en amont sur la

rivière, dont un tiers reste consacré
à l'élevage à plat, nous produisons
environ 20 tonnes de creuses mais
aussi de plates », indique l'éleveur.
Des huîtres qui naissent en écloserie,
et qui sont diploïdes ou triploïdes.
« Comptant parmi les pionniers
de la dégustation d'huîtres en Bretagne, nous pouvons passer ainsi
8 à 10 tonnes de produits chaque
saison », reprend Yvan Noblet qui
entend garder une dimension artisanale tout en défendant les projets
d'élevage en pleine mer, l'avenir de la
profession selon lui.
Bertrand TARDIVEAU

Thaëron : une activité lissée sur toute l'année
Implantée à Riec-sur-Belon depuis
1879, la maison Thaëron, reprise en
2014 par la 5e génération, aborde
sereinement la période des fêtes.
« Mon père Josick Thaëron et son
frère Jean ont réussi à diversifier
notre activité. Nous sommes donc
peu dépendants de la fin d'année,
à peine un quart de notre chiffre
d'affaires », souligne Amélie BlévinThaëron. Elle préside l'entreprise qui
compte 60 salariés pour un chiffre
d'affaires global de 18 millions

B. T.

f Dinophysis persiste
Dinophysis a encore frappé sur la
Bretagne sud durant la première
quinzaine de novembre, déclenchant des interdictions intermittentes sur la pêche, le ramassage,
le transport, la purification, l'expédition, le stockage, la distribution
et la commercialisation de tous les
coquillages de la baie de Vilaine à
la baie de Quiberon en passant par
Hoëdic Houat et Belle-Île. L'espace
allant de la Laïta à Étel a également
été touché. Les huîtres n'ont pas
été concernées par ces mesures
en raison d'analyses sanitaires
satisfaisantes.

Bertrand Tardiveau

Retour sur le Belon pour Yvan Noblet

f Dix pêcheurs condamnés

Cultures MARINES n°312 - décembre 2017 - janvier 2018

d'euros, dont environ 4 millions
réalisés à l'export.
Atteignant 600 tonnes dont à
peine 10 % d'Ostrea edulis, la production est principalement assurée
en baie de Morlaix avant affinage
et conditionnement sur les rives du
Belon. L'entreprise mise dorénavant
sur le négoce.
Avec les moules d'abord pour
environ 1 000 tonnes par an ; mais
aussi les coques, palourdes, vernis,
bigorneaux et bulots ; et les crus-

L'huître facile
à ouvrir
développée par
Thaëron
est délicatement
meulée sur le côté
avant de recevoir
un sceau de paraffine
alimentaire.

tacés, homards bleus et tourteaux
essentiellement. « Lorsqu'une
branche se porte moins bien,
on peut se reposer sur la santé
d'une autre, résume Amélie Blévin-Thaëron. L'étranger représente
environ 1 400 tonnes de produits
commercialisés, surtout vers
l'Europe, un peu vers l'Asie. »
Continuant de miser sur l'huître
facile à ouvrir, une innovation maison, Thaëron vient de doubler la
capacité de son atelier de cuisson
implanté sur le port de Lorient Keroman pour répondre à la demande
sur les produits faciles à consommer.
L'entreprise a ouvert en 2015 un restaurant à Paris, dans le 9e arrondissement, pour promouvoir les produits
de la mer, en particulier ceux des
parcs à huîtres dont Yohann, le frère
d'Amélie, garde la responsabilité. La
tradition familiale se poursuit.
B. T.

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