Cultures marines n°313 - 21

poitou-charentes

Actualité

Des saisonniers sans logement

David Labardin

Le bâtiment des anciennes pêcheries du Château d'Oléron a été squatté
par plusieurs travailleurs bulgares.

lorsque la mairie leur a mis un terrain à disposition avec toilettes, les
ostréiculteurs ayant pris en charge
la redevance des déchets.
Ailleurs, les camions s'installent
souvent à côté des entreprises, ce
qui arrange les ostréiculteurs pour
éviter les cambriolages. Mais on
en trouve aussi sur le parking de la
cité de l'huître à Marennes, sur l'aire
de camping-cars de BourcefrancLe Chapus ou dans les rues de SaintJust-Luzac. À court terme, la communauté de communes du bassin
de Marennes envisage d'ouvrir une
grande aire de camping-cars qui
pourrait être utilisée par les saisonniers ostréicoles en hiver.
Reste que selon Pascal Massicot,
président de la communauté de
communes de l'île d'Oléron, la
collectivité n'a pas vocation à agir

directement : « Il appartient plutôt
aux professionnels de s'organiser,
et nous pourrons jouer le rôle de
facilitateur. »
Finalement, la solution pourrait
venir du comité de bassin d'emploi
Marennes - Oléron. Son président,
Philippe Lutz, souhaite réunir les
différents partenaires pour trouver
des hébergements pouvant être
utilisés par des saisonniers en été,
puis par des travailleurs de la vigne
en automne et enfin par des saisonniers ostréicoles en hiver. « Mais
il faudra un engagement des professionnels et une volonté politique afin de trouver des terrains
ou réhabiliter des bâtiments. En
tout cas, on ne peut pas les laisser
se débrouiller », explique-t-il.

f Le pont restera gratuit

Alors que le conseil départemental devait se prononcer fin
décembre sur l'opportunité d'instaurer un péage sur le pont de l'île
d'Oléron, le président Dominique
Bussereau a annoncé quelques
semaines plus tôt que ce vote
n'aurait pas lieu, faute de majorité
sur la question. Une décision qui
a provoqué la colère des maires
oléronais, majoritairement favorables à ce péage pour financer
l'entretien des espaces naturels
et le développement des transports doux. Les élus insulaires,
qui rencontreront Dominique
Bussereau au cours du premier
trimestre, comptent demander
au département de financer
directement ces actions.

David LABARDIN

2,5 tonnes d'huîtres saisies par les gendarmes
jurés du CRC. L'affaire avait commencé six mois plus tôt sur le port
de Bourcefranc-Le Chapus, quand
des ostréiculteurs s'étaient étonnés

de voir des huîtres régulièrement
débarquées depuis un bateau de
plaisance.
D. L.

f Mortalités des naissains

D. L.

Quelques jours avant Noël, le
21 décembre, les gendarmes de
la brigade nautique de Royan ont
mis la main sur 2,5 tonnes d'huîtres
destinées au marché noir. Les coquillages étaient stockés à L'Éguillesur-Seudre dans les claires d'un
ostréiculteur à la retraite. Il opérait
avec quatre complices extérieurs à
la profession.
Au fil des auditions, il est apparu
que ces huîtres étaient pêchées sur
des parcs « abandonnés », selon
les dires du septuagénaire. Une
affirmation qui doit encore être
vérifiée. Les lots étaient ensuite
vendus au détail, sans doute à
l'extérieur du département, mais
aussi à un ostréiculteur impliqué
dans le trafic. « Tout cela sans aucun
contrôle sanitaire », précise Francis
Bédis, le responsable des gardes

Les gardes jurés de la profession ont mené les opérations de surveillance
avec les gendarmes.

Le 8 février, les conchyliculteurs
voteront dans les sept circonscriptions (Oléron, bassin de
Marennes, presqu'île d'Arvert) qui
ne se sont pas mises d'accord sur
le nom de leurs représentants
au sein du CRC. Dans la foulée,
les professionnels désigneront
leur bureau, puis leur nouveau
président. Si le Fourasien Daniel
Coirier, actuel vice-président, fait
figure de favori, un autre candidat vient de se déclarer : Mickaël Viaud, adjoint aux Affaires
maritimes à la mairie de Dolus
d'Oléron.

D. L.

Si la saison ostréicole était autrefois
culturelle dans les communes de
bord de mer, la donne a bien changé depuis quelques années. Aujourd'hui, les entreprises éprouvent
les pires difficultés à recruter, et
le retour des forums de l'emploi
ostréicole, fin octobre, n'a pas
réglé le problème. Le phénomène
pousse de nombreux professionnels à embaucher des travailleurs
bulgares, polonais, ou de jeunes
routards français. Mais pour le logement, personne n'a véritablement
pensé à eux.
Certains réussissent à s'organiser,
comme cette famille polonaise
re c r u t é e p a r l 'é t a b l i s s e m e n t
Gaboriau (Dolus) qui a loué une
maison. D'autres s'installent là où ils
peuvent, quitte à causer quelques
désagréments. Au Château d'Oléron, par exemple, la propriétaire des
anciennes pêcheries, un bâtiment
désaffecté à proximité du viaduc,
a fini par appeler les gendarmes.
« Il y avait un groupe de huit Bulgares, ils vivaient là, dans le noir,
dans l'humidité, sous des toiles
de tentes. Les pouvoirs publics
ferment les yeux, ce sont des
conditions de vie déplorables »,
rapporte-t-elle.
Sans aller jusque-là, ce sont
plutôt les rassemblements de
camions aménagés, souvent avec
des chiens, qui posent question.
Un problème résolu à La Tremblade

f Deux candidats pour le CRC

Selon l'observatoire ostréicole
du littoral charentais, l'année
2017 a été marquée par une
hausse des mortalités du naissain. En 1re année, les pertes ont
été plus élevées que la normale
(63 % contre 55 %). Cependant,
pour la première fois depuis 2008
et l'apparition des surmortalités,
un parc est presque exempt de
mortalités : celui de Mérignac,
situé à l'est du bassin (7 % de
pertes). En parallèle, les mortalités sont en baisse pour les huîtres
de 2e et de 3e années. Elles ont
diminué de moitié par rapport à
la normale.
Cultures MARINES n°313 - février 2018

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