Cultures marines n°314 - 15

international

Actualité

Maroc : une production toujours balbutiante

Difﬁcultés d'accès au foncier
Tous s'accordent à dire que les
atouts du Maroc en ce domaine
sont indéniables, que la volonté
politique est là et la demande en
poisson sur le marché national « en
progression soutenue », note le
quotidien économique du Maroc,
L'Économiste. D'autres pays méditerranéens voisins du Maroc (Tunisie, Espagne, Turquie...) voient,
eux, leur production aquacole
croître depuis plusieurs décennies.

un audit de la cour des comptes

Un ambitieux plan de développement de l'aquaculture marocaine
visait une production nationale de
200 000 tonnes à l'horizon 2020.
Les volumes se situaient pourtant
autour de 510 tonnes en 2016, 72 %
d'huîtres produites dans la baie de
Dakhla et la lagune de Oualidia et
26 % de bar. Une petite production
d'algues existe aussi dans la lagune
de Marchicha.
Le secteur aquacole marocain
compte aujourd'hui vingt fermes
actives pour 250 employés. Une
vingtaine de projets reste d'actualité pour une production de plus
de 3 000 tonnes et une écloserie de coquillages. L'objectif de
200 000 tonnes semble toutefois
bien inaccessible.

f Sécurité alimentaire :

La production aquacole marocaine s'est élevée à 510 tonnes en 2016,
dont 72 % d'huîtres.

Les problèmes, au royaume chérifien, viendraient des contraintes :
les difficultés d'accès au foncier, la
faible appropriation des techniques
d'élevage, le manque d'implication
des acteurs financiers et l'absence
de coordination des intervenants sur
le littoral. Abdelaziz Ghouibi, journaliste à L'Économiste, a aussi noté trois
obstacles au développement de
l'aquaculture dans son pays : l'assurance particulièrement onéreuse au
Maroc, le manque d'investissement
dans le secteur et le régime fiscal
des produits d'aquaculture qui sont

exonérés de T VA sans droit de
déduction. « De ce fait, explique-til, toute taxe réglée en amont sur
les achats constitue une charge
supplémentaire au coût de production, car elle n'est ni récupérée,
ni répercutée sur le consommateur
final. » La loi de finances 2018 corrige
en partie le tir et une société d'assurances propose une nouvelle offre
dédiée à l'aquaculture. Ne manque
plus que des mesures incitatives
pour l'investissement.
Marion LARRONDE-LARRETCHE

La cour des comptes européenne
réalise actuellement un audit
sur la politique de l'Union
européenne en matière de
sécurité alimentaire. Cet
examen cherche à savoir si le
modèle de l'Union est solide
en ce domaine et s'il permet de
protéger efficacement contre les
risques chimiques les produits
alimentaires consommés sur
le Vieux continent. L'audit sera
donc centré sur le système de
contrôle des risques chimiques,
c 'est-à- dire les substances
toxiques qui apparaissent
naturellement ou sont ajoutées
au cours de la production ou
de la manutention des denrées
alimentaires. Des substances
toxiques telles que les agents
de nettoyage, les pesticides,
certains métaux. « L'un des
principaux objectifs de l'Union
européenne est de veiller à
ce que les aliments que nous
consommons soient sûrs », a
déclaré Janusz Wojciechowski,
membre de la cour des comptes
européenne responsable de
l'audit. Son rapport devrait être
rendu public à la fin de l'année.

f Marée noire en mer
de Chine

Après plus d'une décennie de stagnation, l'aquaculture européenne
montre en effet des signes de
reprise et la Commission s'en félicite.
De nombreux gouvernements
ont pris des mesures pour réduire
les formalités administratives, note-

« Avec 4 % de croissance en
volume et 8 % en valeur entre 2014
et 2015, et des bénéfices supérieurs à 400 millions d'euros, le
secteur génère plus de valeur que
jamais auparavant », souligne fièrement la Commission européenne.

Les nombreuses petites fermes aquacoles bien planifiées à l'échelle régionale seraient une des clefs du succès.

t-elle encore. « L'aquaculture peut
fournir de la nourriture locale et
des emplois locaux d'une manière
respectueuse de l'environnement,
a déclaré le commissaire européen
chargé de l'Environnement, des
Affaires maritimes et de la Pêche,
Harmenu Vella. La planification,
l'autorisation et, finalement, le succès de l'aquaculture dans l'Union
européenne sont entre les mains de
nos régions et des États membres.
Nous comptons sur vous pour soutenir l'investissement. »
Parce que la croissance visée est
toujours de 25 % d'ici 2020 (par rapport à 2014), la Commission a publié
des lignes directrices, disponibles
dans toutes les langues de l'Union,
pour aider les États et les régions à
mieux planifier les projets d'aquaculture et leur permettre de s'adapter
aux règles environnementales.
M. L.-L.

Aquaculture européenne : une reprise remarquée

Pétrolier battant pavillon panaméen de l'armateur iranien National Iranian Tanker Company,
le Sanchi a pris feu le 6 janvier,
après une collision avec un
céréalier hongkongais à 300 km
au large de Shanghai. Avec la
totalité de l'équipage disparue,
soit 32 marins, le bilan humain
est lourd. Le bilan écologique
aussi : le navire, transportant
136 000 tonnes d'hydrocarbures
légers, a coulé le 13 janvier au
large des îles Ryukyu, un archipel
japonais au sud des îles principales. Les nappes d'hydrocarbures s'étalaient mi-janvier sur
20 km 2 d'après les autorités et
médias chinois.
Cultures MARINES n°314 - mars 2018

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