Cultures marines n°314 - 35

écloseries

Dossier

Une diversification encore timide

« Nous sommes prêts »
Même si aujourd'hui ces écloseries sont concentrées sur leur activité d'huîtres creuses, il n'en reste

pas moins qu'elles sont à l'écoute
d'une éventuelle percée d'un nouveau marché. « La demande sur
les huîtres plates et les palourdes
est très confidentielle, mais on
connaît la technologie et si le
marché redémarre, nous sommes
prêts », assure Jean-Yves Legoff de
la Sodabo.
« Il faut maîtriser la zootechnie
qui est plus compliquée que celle
de l'huître creuse, mais en s'y
penchant sérieusement, on peut
produire et dépasser le marché »,
assure, quant à lui, Stéphane Angeri
dont la production d'huîtres plates
correspond aujourd'hui à 1 % de

la production des creuses chez
France naissain.
Si la diversification reste encore
marginale chez certains, elle est en
revanche bien réelle chez d'autres.
Marinove assure que la demande
est suffisante pour lancer des
études et même des productions.
« Nous produisons déjà des
huîtres plates dans des volumes
conséquents pour ce type de
produit depuis trois ans et, cette
année, nous démarrons la production de palourdes », avance
Laurent Terrien, directeur général
de Marinove.
Sandrine PELLETIER

leur activité, soit à destination de
vénériculteurs pour ce qui est de
l'élevage de palourdes. Le constat
est le même chez France naissain,
« quelques clients nous font une
demande pressante d'huîtres
plates et de palourdes, mais ça
reste très marginal, souligne Stéphane Angeri. On se doit d'être à
l'écoute et de fournir à nos clients
ce qu'ils souhaitent ».

La diversification, les écloseries
y pensent, mais toutes ne franchissent pas le cap. Même si elles
assurent être prêtes et avoir déjà
travaillé sur le sujet, à l'image de
Jean-Yves Legoff de la Sodabo,
« nous avons fait de l'huître
plate et de la palourde il y a
longtemps, mais aujourd'hui on
s'est recentré sur l'huître creuse ».
C'est un marché de niche qui est
surtout destiné aux productions
étrangères. Quand on parle diversification, c'est surtout d'huîtres
plates et de palourdes dont il s'agit,
soit à destination d'ostréiculteurs
qui veulent eux-mêmes diversifier

Huîtres plates ou palourdes, le marché de la diversification est encore confidentiel et orienté vers l'exportation.

Marinove se tourne vers les huîtres plates

« Nous avons engagé la diversification vers les huîtres plates, et
nos clients sont satisfaits du rendement et du produit fini », explique
Laurent Terrien, directeur général
de Marinove. Une diversification qui
fait suite à la demande de clients,
des ostréiculteurs installés en Atlantique ou en Méditerranée. Chaque
année, la clientèle renouvelle ses
demandes et ce sont ainsi 10 à
15 tonnes de plates qui ont été vendues en 2017, et 2018 s'annonçait
bien avec une belle ponte et des
volumes qui devaient être supérieurs à 2017.
Une production compromise
par des dégradations subies mijanvier (lire page 24), « nous ne

sommes pas certains de relancer
une ponte cette année et en tout
état de cause nous avons pris au
moins six mois de retard sur la
production des huîtres plates », se
désole Fabrice Massi, directeur de
production.
L'activité palourde fait aussi
l'objet d'un besoin plus pressant de la part de la clientèle en
France mais également dans le
sud de l'Europe. « La demande
est suffisamment conséquente
pour que nous décidions d'aller
vers ce produit et nous avons réussi à sélectionner des palourdes qui
répondent à la demande de nos
clients », se réjouit Laurent Terrien.
La sélection est un véritable

enjeu pour Marinove qui y apporte
une attention particulière. Le travail
porte sur l'esthétique du produit,
mais également son taux de survie
et sa performance de croissance afin
que celui-ci ne pousse ni trop vite
ni trop lentement. « Notre mode
de fonctionnement est toujours le
même. Nous faisons des tests en
écloserie afin de maîtriser le sujet,
puis on monte un pôle génétique
pour assurer la qualité du produit
aussi bien esthétiquement qu'en
termes de tenue », explique Laurent
Terrien.

Des efforts sur la palourde
Suite à cela vient la phase commerciale et, en 2017, les efforts ont

été concentrés sur la palourde qui
devait voir un lancement fort en
2018. Mais là encore, les dégâts
subis par l'entreprise vont entraîner un décalage de production
estimé à un mois et demi. « Ces
productions complémentaires
que sont la palourde et l'huître
plate représenteront à terme 30 à
40 % de la production globale
de l'entreprise, sans pour autant
diminuer la produc tion des
huîtres creuses », insiste Laurent
Terrien qui ne se ferme pas la porte
pour l'avenir à une éventuelle
diversification vers la saint-jacques
et le pétoncle.
S. P.
Cultures MARINES n°314 - mars 2018

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