Cultures marines n°315 - 14

bretagne nord

Actualité

Le 1er mars, Pascal Lelarge, préfet du Finistère, a pris un arrêté
portant interdiction temporaire
« de la pêche, du ramassage, du
transfert, de l'expédition, de la
distribution et de la commercialisation des coquillages en provenance de la zone conchylicole
rivière de l'aber Wrac'h amont ».
Un arrêté rendu nécessaire suite à
la découverte de norovirus dans
l'analyse de coquillages prélevés
huit jours plus tôt dans un établissement conchylicole, ainsi que
sur la zone de production.

Et de sept pour le président Brest,
réélu à l'unanimité, sans abstention,
ni bulletin blanc, ni bulletin nul lors
de l'assemblée générale du comité
régional de conchyliculture de Bretagne nord qui s'est tenue le 12 mars.
« Un vrai score de république
bananière », commente l'intéressé
en souriant.
Car si Goulven Brest aime à voir
dans cette unanimité une certaine
récompense de dossiers bien menés
et une volonté de continuité, il est le
premier à reconnaître que l'absence
de candidatures montre surtout la frilosité des conchyliculteurs à s'investir
dans les instances de gouvernance.
« Cela fait déjà six mois que je
voulais que le comité change de

f Bientôt un débarquement

en baie de Morlaix ?

président. Je souhaitais même
mettre en place un tuilage pour
que la transmission se fasse sereinement et de façon efficace. » En
vain. Mais le président n'a pas dit son
dernier mot. « J'ai repoussé les viceprésidences au mois de juin pour
qu'on trouve quelqu'un susceptible
de prendre le relais après moi. » Promis juré, ce septième mandat sera le
der des ders. « Sept, c'est largement
suffisant ! »
Un mandat qui sera placé sous
deux axes majeurs : « Le premier
c'est la qualité du milieu, la base.
Le second c'est notre place sur le
littoral et notre capacité à nous
développer. »
Bruno SAUSSIER

CRC

C'est l'appel au secours de professionnels installés dans la baie de
La Fresnaye, en Côtes-d'Armor, qui
a déclenché la riposte. « Ils sont
victimes d'une telle prédation par
les macreuses que nous avons été
obligés d'embaucher un gardien
deux mois plus tôt que prévu »,

confie Florence Bourhis-Madec,
secrétaire générale du CRC de Bretagne nord. Le gardien chargé de
l'effarouchement a donc repris du
service, le mardi 13 mars.
La baie de Saint-Brieuc, qui bénéficie d'un gardien à plein-temps,
et celle de l'Argenon sont moins

Le CRC cherche à prouver
la prédation des goélands
pour obtenir l'autorisation
d'en abattre une cinquantaine.

Démarrage en douceur pour le
centre technique conchylicole de
Porscave, à Lampaul-Pouarzel (29).
La mise en test des premiers géniteurs a été lancée. La Bretagne,
seule région maritime à ne pas
posséder de centre technique sur
les produits de la mer, rejoint ainsi
ses homologues.

Cultures MARINES n°315 - avril 2018

B. S.

f Deux présidents
pour Istr.com

f C'est parti pour Perle 2

Président, c'est un job à
plein-temps. Ça peut effrayer.
Goulven Brest

Effarouchement : la grande offensive

C'est la candidature commune
des cabinets Eurék a/Cochet
environnement et FR environnement nautique qui a été retenue
pour mener à bien l'étude sur
l'optimisation des points de débarquement en baie de Morlaix,
dont celui du Dourduff. Chiffrée
à 49 000 euros, cette étude doit
être validée par la commission
mer et littoral, puis par celle de
programmation, en juin pour
pouvoir être menée. Reste, pour
le CRC, à trouver le financement
d'ici septembre.

Réunis en assemblée générale
le 16 février, les membres de
l'association écotouristique Istr.
com ont élu Thierry Cartron et
Yvon Simon en tant que co-présidents. L'association accompagne
et soutient le développement de
la profession ostréicole dans la
région de Paimpol, via des visites
sur sa concession pédagogique
de Park an Istr, à Port-Lazo.

Bruno Saussier

Goulven Brest : un dernier round, pas plus

f Norovirus en aber Wrac'h

touchées. Mais cela n'empêchera
pas les représentants du CRC de
négocier pied à pied avec l'administration costarmoricaine pour
retrouver leur droit à l'abattage
de 50 goélands argentés, encore
valable il y a quelques années. Une
autorisation qui ne sera renouvelée
que si le comité prouve l'impact des
oiseaux sur la production mytilicole.
Pour cela, le CRC vient de signer
une convention de stage avec Alizée
Bourges, étudiante en master bioressources aquatiques : « Elle devra
évaluer, quantifier et démontrer
la prédation des goélands argentés sur nos trois baies », poursuit
Florence Bourhis-Madec. L'étude
devrait être bouclée pour la fin de
l'été.
B. S.

Landevennec : des moules contaminées au plomb
Jusqu'ici cantonnées aux huîtres, le
réseau de surveillance Rocch réalise
désormais des analyses sur les métaux lourds sur les moules dans la
zone de la rivière du Faou. « C'était
déjà limite en 2017, se souvient le
mytiliculteur Nicolas Le Moal, on
nous avait laissé entendre que
c'était mal engagé pour 2018. »
Le couperet est tombé le 1er mars.
« 2,88 mg/kg de métaux lourds
quand la limite est à 1,5. Je n'ai
plus le droit d'élever mes moules
sur mes concessions de Landevennec », se désole le professionnel.

En 2014, avant les mortalités,
la zone représentait environ 550
tonnes de moules de bouchots et
de filière récoltées par quatre producteurs. Autant dire que l'arrêté
préfectoral passe mal.
Ce qui irrite les conchyliculteurs, c'est que la contamination
au plomb décelée depuis peu
existerait depuis longtemps. « On
dit aux professionnels qu'ils ne
peuvent plus exploiter ce secteur
alors qu'ils y sont depuis dix ans »,
regrette Florence Bourhis-Madec,
du CRC de Bretagne nord, qui

s'inquiète aussi de la santé des professionnels.
Lors de la dernière assemblée générale du CRC, mi-mars, Nicolas Le
Moal a interpellé Hugues Vincent,
le nouveau directeur de la Mer et
du Littoral. « Je mange trois kilos
de moules par semaine, cinq mois
par an. Ai-je des traces de métaux
lourds dans mon organisme ? »
Lui entend bien aller au bout de la
démarche, et se faire prescrire une
prise de sang par l'agence régionale
de santé. Pour commencer.
B. S.

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