Cultures marines n°316 - 16

bretagne nord

Actualité

Sur le même principe que la baie
du mont Saint-Michel, la baie
de Paimpol va bénéficier d'une
convention signée entre le CRC, le
centre d'action sociale, culturelle
et d'insertion, et l'établissement
et service d'aide par le travail pour
trente jours annuels de nettoyage.
La première opération s'est déroulée sur quatre jours, début avril,
pour ramasser tous les déchets, y
compris conchylicoles.

B. S.

Samedi 7 avril, la journée était
dédiée au Brexit. Réunis dans un
amphithéâtre de l'IUT de Saint-Malo, une cinquantaine de pêcheurs,
conchyliculteurs et agriculteurs
ont bénéficié des lumières de la
députée européenne Isabelle Thomas, de la rapporteuse générale
en charge de l'Europe au conseil
économique, social et environnemental de Bretagne (Ceser) Isabelle
Amauger et de l'économiste Thierry
Pouch sur les possibles conséquences du Brexit.
Répondant à une saisine de JeanYves Le Drian en 2016, le Ceser a
planché sur la question. « Le Brexit
va engendrer une réduction
des marges des importateurs
bretons et provoquera un risque
majeur pour les productions à
faible valeur ajoutée, a résumé
Isabelle Amauger. Au premier rang
desquelles l'agroalimentaire. »
Cinquième client de la Bretagne
dans le domaine, le Royaume-Uni
représente 8 % des exportations
sur ce secteur.
Un millier de navires européens
a accès aux eaux britanniques
actuellement, dont 102 bateaux
bretons. « Si les Anglais récupèrent
leurs eaux nationales, le rétrécis-

f Zones de dépôt
Vendredi 6 avril, le comité de suivi
des zones de dépôt de Port-Lazo
et Kerarzic a tenu sa deuxième
réunion depuis sa mise en place.
Parmi les avancées du dossier, le
comptage des véhicules fréquentant les deux sites. Il ne démontre
pas la hausse du trafic.
Les professionnels de chaque
secteur doivent participer à l'opération de ramassage des déchets
qui aura lieu le 8 juin, journée mondiale des océans. Une promesse à
tenir car ceux qui seraient tentés
d'y couper pourraient se voir privés de leur concession.

Bruno Saussier

Le Brexit ouvre la porte à la concurrence

f Convention de nettoyage

Sylvain Cornée, président du syndicat mytilicole d'Ille-et-Vilaine, et
Pascal Lecler, président du comité départemental des pêches, écoutent
attentivement les membres du Ceser.

sement géographique de la zone
de pêche aura un impact direct
sur les professionnels, s'inquiète
Sylvain Cornée, président du syndicat mytilicole d'Ille-et-Vilaine. Si
la pêche réduit sa zone de travail,
ce sera forcément plus dur pour
nous, mytiliculteurs, d'obtenir
des concessions en mer. » L'autre
sujet de préoccupation majeure
concerne les accords commerciaux en place. « Actuellement, les
importations de moules britanniques se font à la fin de la saison
des moules de bouchots, de

Sur le port mytilicole du Vivier-surMer (Ille-et-Vilaine), les baptêmes
de bateaux ne sont pas si fréquents.
Alors quand Lionel Dupuy, patron
de la société la Sirène Dupuy, inaugure son nouvel amphibie, le gratin
de la mytiliculture s'y presse. Et pas
seulement pour les petits fours,
mais parce que l'Eurêka, le nouvel

Depuis la mi-mai, les travaux sur
la réserve d'eau du port du Viviersur-Mer ont débuté sur la zone est.
Il s'agit de créer une zone de stockage autour de la lagune, de curer
la réserve d'eau afin de retrouver
son volume initial et de créer un
parking pour les amphibies. C'est
le premier volet de l'opération de
densification et d'extension du
port mytilicole.

outil de l'entreprise, est plutôt
majestueux.
Long de 12 mètres et large de
5,30 mètres, ce chaland amphibie
en aluminium a été construit en dix
mois par l'entreprise Navalu, à Bouin
(Vendée). Sa principale particularité
est d'avoir des roues rétractables qui,
une fois rentrées, sont totalement

Cultures MARINES n°316 - mai 2018

B. S.

f Un nouveau bateau
au Vivier-sur-Mer

Bruno SAUSSIER

La Sirène Dupuy a trouvé son « Eurêka »

f Début des travaux

Après l'arrivée de l'Eurêka (lire cicontre), le port mytilicole de la baie
du mont Saint-Michel s'apprête à
voir débarquer d'ici début juin un
autre gros bateau flambant neuf. Il
s'agit de l'Antarès 2, un amphibie
de 19 m de long sur 5,65 m de
large, fabriqué par le chantier naval
vendéen Delavergne et destiné
à la SEM Hurtaud-Restoux, qui
prendra bientôt le nom de SEM
Antarès edulis 35.

janvier à avril-mai. La concurrence
est donc limitée sur cette petite
partie de l'année. En cas de déréglementation, ils pourront développer la conchyliculture et nous
concurrencer toute l'année. »
Un argument qui n'effraie pas
Isabelle Thomas. « Les règles
d'accès au marché doivent être
les mêmes pour tous. Nous allons
dire aux Britanniques que s'ils
ne respectent pas les règles, ils
n'auront pas accès au marché. »

Une fois remontées, les roues laissent une coque lisse et très rapide.

hors d'eau. « On consomme moins,
on va plus vite et c'est plus confortable pour travailler car on peut
aller dans l'eau plus loin quand il
fait mauvais et qu'on veut atterrir »,
résume, comblé, Lionel Dupuy. Un
investissement de 400 000 euros HT,
et un changement du tout au tout
pour le patron et ses cinq employés
qui, jusque-là, embarquaient sur le
vieil Éole, déjà trentenaire.
« Avec son moteur de 350 chevaux, l'« Eurêka » file à 25 km/h sur
terre et 8 nœuds sur mer. On gagne
une demi-heure sur l'aller-retour
quand on va sur nos bouchots du
super-Est, précise Alexis Dupuy.
Il est un peu moins long que le
précédent mais plus large et mieux
conçu, donc on a plus de capacité. » À 20 ans, Alexis représente la
troisième génération de la famille.
D'ici quatre ou cinq ans, il reprendra
avec sa mère les parts de son père,
qui compte profiter de sa retraite.
B. S.

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