Cultures marines n°316 - 18

pays de la loire

Actualité

Pollution : la région révise son plan de lutte

f Moules : une pousse

bien partie
Les tempêtes, précipitations et
températures froides de ce début
d'année n'auront finalement pas
eu de prise sur la production mytilicole, exception faite de la baie de
l'Aiguillon. Sur le littoral ligérien,
le même constat est établi avec
une mortalité quasi inexistante
et une pousse qui a démarré. Les
précipitations massives du début
d'année, avec un gros apport
d'eau douce et froide notamment
dans l'estuaire de la Loire, ont par
ailleurs eu pour effet de chasser les
étoiles de mer qui avaient envahi
la zone à l'automne dernier.

Avec 11 % seulement des masses
d'eau en bon état sur le territoire
des Pays de la Loire, la lutte contre
la pollution des eaux, surtout celle
aux nitrates, est devenue un enjeu
majeur. C'est dans cette optique
que les élus et professionnels
travaillent depuis début 2017 à
réviser leur programme d'actions. Il
débouchera sur un projet d'arrêté,
dont l'entrée en application est
prévue pour septembre 2018.
Les acteurs de ce projet, mené par
la préfète de région, ont examiné,
dispositif par dispositif, ceux qu'il fallait faire évoluer. « Il y a deux enjeux
essentiels : la restauration de la
qualité des captages d'eau potable
et la lutte contre l'eutrophisation

f Inquiétude des élus

sur l'éolien offshore

Conflit : l'expert judiciaire pour aller en justice
Faire appel à un expert judiciaire
pour résoudre un conflit avec un
fournisseur, un voisin ou même

Cultures MARINES n°316 - mai 2018

S. P.

sur un vieux gréement

Sandrine PELLETIER

Un soin particulier est apporté à la communication avec les agriculteurs afin de limiter les apports en nitrates
dans les eaux ligériennes.

f Un bar à huîtres
Début mai ouvrira à Pornic un
bar à huîtres. Jusque-là, rien de
bien original, mais celui-ci s'est
installé à bord d'un ancien langoustier de 1953 tout droit venu
de Saint-Malo. Cette idée originale
est sortie de la tête de Mélanie
Lebras, de son frère Christophe et
de son compagnon Denis Viaene.
Le vieux gréement, dernier langoustier à vivier à voile, labellisé
Bâtiment d'intérêt patrimonial en
2014, gardera son nom Fleur des
Ondes qui a fait sa réputation
en Bretagne nord. Les huîtres
proposées seront locales et pour
étoffer l'offre, le trio proposera
également des huîtres bretonnes
et vendéennes.

« On a aussi précisé les dates où
les couverts végétaux sont obligatoires, car avoir des sols nus l'hiver
augmente le risque de fuite de
nitrates, précise Laure Letessier. On
encadre par ailleurs la destruction
chimique de ces couverts pour
qu'une amélioration du problème
nitrates ne puisse pas augmenter
le problème pesticides. » Les épandages de fertilisants sur les couverts
hivernaux ont également été limités.
Il est enfin prévu d'instaurer un
système de remontée d'informations obligatoire auprès des services
de l'État sur l'utilisation de l'azote par
les agriculteurs.

Sandrine Pelletier

Le gouvernement a décidé de
renégocier, voire d'annuler, les
contrats passés avec les porteurs
de projets d'installation d'éoliennes offshore. Les élus locaux
et départementaux s'inquiètent
des retombées négatives, en particulier sur un volet économique.
Ils rappellent que l'État avait luimême défini les conditions de
la mise en place du parc éolien
des îles d'Yeu et de Noirmoutier,
conditions auxquelles s'est plié le
département.
Parallèlement à cela, les enquêtes
publiques sur ce projet de parc
éolien, qui devrait permettre
une autonomie énergétique de
la Vendée à 50 % pour 2025, se
tiennent du 4 avril au 23 mai. Des
procédures qui s'annoncent mouvementées tant la mobilisation
des opposants au projet est forte.

des eaux douces et marines »,
précise Laure Letessier du service
ressources naturelles et paysage de
la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du
logement (Dreal). Des enjeux non
négligeables au vu du classement
de la région en zone vulnérable à
la pollution par les nitrates depuis
février 2017. En cause, le dépassement des seuils fixés réglementairement sur les cours d'eau et les eaux
souterraines.
Parmi les mesures envisagées, il
y en a d'ordre pédagogique avec
le renforcement des analyses de
reliquats d'azote dans le sol à la sortie
de l'hiver pour favoriser l'équilibre de
la fertilisation et éviter les surdoses.

Depuis plusieurs années, Emmanuel Parlier est assermenté auprès
de la cour d'appel de Poitiers.

une collectivité est loin d'être un
réflexe pour les professionnels de
la conchyliculture. Pourtant, ces
spécialistes des cultures marines
sont au service de la profession.
« Dès lors qu'un conflit apparaît,
ou même face à des mortalités
inexpliquées, les ostréiculteurs ou
les mytiliculteurs devraient avoir
le réflexe de consulter la liste des
experts attachés à la cour d'appel
de Poitiers via internet et à appeler l'un d'entre eux qui les conseillera sur les démarches à suivre »,
explique Emmanuel Parlier, expert
en cultures marines assermenté
auprès de la cour d'appel de
Poitiers, également président de
l'entreprise Flex sense.
Les experts assermentés, nommés par le juge, interviennent dès
que le plaignant assigne la partie

adverse au tribunal. Ils recueillent
les informations concernant le
litige auprès des deux parties afin
d'établir son rapport circonstancié
qu'il donne au juge, « rapport que
le juge va suivre dans 85 % des
cas », affirme Emmanuel Parlier.
Mais cette expertise commandée par le juge a un prix qui sera
dans un premier temps à la charge
du plaignant. Une somme qui lui
sera remboursée si le plaignant
gagne le procès. « Il est important
que les professionnels sachent
qu'ils ne sont pas seuls et qu'ils
peuvent dans certains cas déclencher l'arsenal juridique. Ils doivent
se saisir des outils à leur disposition pour faire valoir leurs droits »,
affirme Emmanuel Parlier.
S. P.

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