Cultures marines n°316 - 24

techniques d'élevage

Dossier

Aquaculture multi-trophique : entre

f Le Ceva défriche la culture d'algues

f Parc marin d'Iroise :

Bruno Saussier

En surface, rien ne différencie une concession d'aquaculture multi-trophique intégrée des classiques filières
de moules.

Le 25 avr il, l 'Agrocampus de
Rennes recevait une quinzaine
de professionnels, chercheurs et
représentants de l'administration
ou d'instituts techniques. Point
commun : tous travaillent, étudient
ou souhaitent développer l'aquaculture multi-trophique intégrée
(AMTI) en France. Une technique de
production qui cultive de multiples
espèces appartenant à différents
maillons de la chaîne alimentaire
et interagissant sur un même site
d'élevage. Objectif annoncé : poser
les bases durables de cette technique d'élevage encore peu usitée
où les rejets de l'un nourrissent
l'autre. Un atelier qui s'inscrit dans
le cadre du projet Integrate (voir
ci-contre).
« Notre objectif est, à partir
des différentes expérimentations conduites, d'identifier les
avancées obtenues en AMTI
afin de produire un guide des
bonnes pratiques », résume Marie
Lesueur, ingénieure de recherche
à la cellule étude et transferts de
l'Agrocampus ouest de Rennes.

Cultures MARINES n°316 - mai 2018

poursuit Bertrand Jacquemin. Soit
l'ostréiculteur est confronté à un
recrutement naturel et nous allons travailler sur des techniques
de récolte ; soit il est possible
d'ensemencer artificiellement
les poches à huîtres ou un autre

collective

support. » Exclusivement consacré aux algues et coquillages dans
un premier temps, la concession
AMTI du Ceva pourrait intégrer à
terme oursins et holothuries.
B. S.

La culture
d'algue en est là
où se trouvait
l'agriculture voici
8 000 ans.
Bertrand Jacquemin

Actuellement en demande de renouvellement, la concession AMTI
du Centre d'étude de valorisation
des algues de Pleubian (Côtesd'Armor) devrait bientôt être mise
en chantier. Chargé de cordonner
des essais de cultures pilotes dans
le cadre du projet Integrate (voir
ci-dessus), le Ceva va également
s'impliquer dans la mise au
point de la culture d'algues
d'espèces d'intérêt. « Ce sont
des algues pour lesquelles il y
a un marché, traduit Bertrand
Jacquemin, chef de projet au
Ceva. Nous allons nous concentrer sur l'algue verte codium
et les algues rouges palmaria
palmata et porfiria purpurea. »
D a n s u n p re m i e r t e m p s,
les chercheurs du Ceva vont
tenter de développer des techniques de cultures sur ces trois
espèces. Ensuite, ils essayeront
de valoriser l'exploitation du
nori afin d'offrir un complément
d'exploitation aux ostréiculteurs.
« Le porfiria pousse naturellement sur les poches d'huîtres,

Parce qu'il était déçu de voir que
le parc marin d'Iroise offrait la possibilité d'un projet d'aquaculture
depuis huit ans et que personne
ne se manifestait, Goulven Brest, le
président du comité régional de la
conchyliculture de Bretagne nord
a décidé que le CRC allait porter
son propre projet pour le bien
de tous. « Nous nous sommes
employés à créer quelque chose
de novateur afin de montrer que
l'AMTI est tout à fait pertinente »,
souligne Benoit Salaun, conseiller
technique au CRC.
Le projet intégrera huîtres
creuses, huîtres plates, moules,
pétoncles, ormeaux et algues
dans un premier temps, puis éventuellement oursins et holothuries.
« Nous souhaitons en faire un
démonstrateur, disponible pour
tout un chacun, à la fois en
termes de résultat et de visites
sur le site. » Aucun élevage de
poissons n'est prévu. « C'est un
autre métier. » Pour le moment,

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