Cultures marines n°316 - 33

marché

Entreprise

Le brouillard de caisse toujours d'actualité
Ostréicultrice à La Tremblade,
Danièle Vollet vend ses huîtres sur
les marchés. Elle a entendu parler
des nouvelles obligations autour
des caisses enregistreuses, elle s'est
rapidement équipée. Mais depuis
plusieurs mois, la caisse toute neuve
est bien au chaud dans son carton
d'emballage. « On n'a pas forcément d'électricité sur les points de
vente », se justifie-t-elle.
Ceux qui détiennent une caisse
enregistreuse doivent, depuis le
1er janvier, utiliser un système d'encaissement sécurisé. Le manque à
gagner pour l'État lié à la fraude à la
caisse enregistreuse a été évalué à
10 milliards d'euros par an. Un fléau
contre lequel le gouvernement
a décidé de lutter en imposant
de nouvelles règles au 1er janvier
2018, les contrevenants risquant
une amende de 7 500 euros. « Les
sanctions prévues en cas de nonprésentation du certificat ou de
l'attestation de sécurisation du logiciel ou système de caisse seront
appliquées avec mesure, promet

la direction générale des finances
publiques. Ainsi, cette année, elles
se résumeront, lorsque l'entreprise
est de bonne foi, en un simple
rappel à la loi et l'application de
l'amende sera réservée aux entreprises n'ayant fait manifestement
sciemment aucune démarche
pour se mettre en conformité. »

Plus simple
Danièle Vollet est donc tranquille,
d'autant qu'elle n'est pas dans l'illégalité. Car toutes les caisses doivent être
conformes, mais les caisses ne sont
pas obligatoires... « Le papier peut
suffire, confirme Mickaël Parenteau, responsable de l'agence de
Marennes du CGO. Si vous avez une
vieille caisse non certifiée, il vaut
mieux revenir au papier que de
l'utiliser et risquer une amende. » Le
brouillard de caisse, s'il est bien tenu
en détaillant la date, la désignation
sommaire de chaque opération, le
prix des produits vendus, la TVA applicable et les moyens de paiement

utilisés, reste donc dans les clous des
nouvelles obligations.
C'est par exemple le choix suivi
par Marc Patoizeau. Cet ostréiculteur
charentais ne vend que sur un seul
marché, une fois par semaine. Il va
rester sur le système papier. « Ça
évite des investissements et c'est
plus simple », explique-t-il.
Depuis le 1er janvier dernier, les
caisses, elles, doivent donc répondre
aux nouvelles conditions d'inaltérabilité, de sécurisation, de conservation et d'archivage des données en
vue du contrôle de l'administration
fiscale. « Il n'est pas nécessaire de se
ruiner pour avoir une bonne caisse,
reprend Mickaël Parenteau. On peut
en trouver à partir de 300 euros. »

Balance homologuée
Pour les conchyliculteurs, le souci
n'est pas tant le prix de la machine,
que son exploitation. Car sur les
marchés ou autres points de vente,
il n'est pas toujours possible d'avoir
accès à l'électricité. Certaines caisses

sont nomades, s'utilisent avec
tablettes ou téléphones. Mais ces
modèles plus sophistiqués peuvent
se chiffrer à plusieurs milliers
d'euros...
« Il existe aussi des systèmes de
balance avec kit fiscal d'encaissement qui fonctionnent sur des
batteries rechargeables », indique
Mickaël Parenteau. D'une autonomie
de quinze heures en général, elles
sont moins onéreuses que les caisses
nomades et peuvent convenir pour
les marchés. C'est une autre solution.
Attention, si la balance fournit
un ticket, elle doit être certifiée.
Utiliser une balance avec ticket
et une caisse homologuée à côté
n'est pas possible « car il y aurait
double saisie possible », souligne
Mickaël Parenteau. En revanche, pas
de souci, bien sûr, pour utiliser une
balance qui ne fournit pas de ticket
avec une caisse certifiée, ou avec le
bon vieux brouillard de caisse qui
reste donc d'actualité.
Marion LARRONDE-LARRETCHE

Vyf.pack :
le retour de l'emballage carton

Écrin de saveurs, tel est le nom de
la nouvelle marque des emballages
Blanchet. « Elle permet aux clients
qui ne souhaitent pas personnaliser leurs bourriches d'avoir quand
même un packaging sympa »,
explique Florence Blanchet, P-DG de
l'entreprise. Le produit est décliné
en différentes couleurs et différentes
tailles.
Différentes matières, aussi, sont
comme toujours proposées. Le
couvercle existe donc en contreplaqué, matière noble, mais aussi
en bois déroulé, plus traditionnel,
moins onéreux. Et avec, à chaque
fois, une ouverture sur l'intérieur

Absent pendant quelques années
du paysage ostréicole, Olivier
Ventoso -y-Font, gérant de
l'entreprise Vyf.pack, a repris fin
2015 son activité de fabrication d'emballages en
carton. Réservé jusqu'ici
aux très gros faiseurs,
le produit avec une
impression personnalisée peut désormais se commander
en petites quantités,
à partir de mille unités.
En matière étanche,
certifiée pour le contact alimentaire, recyclable, la bourriche
carton permet « de communiquer et de véhiculer de manière
originale les produits pour les
valoriser au mieux », souligne
le gérant. Elle existe en plusieurs
tailles, de 1,2 à 4 kg en façon bourriche et de forme rectangulaire
pour les 8 kg. Elle possède une poignée intégrée, une fenêtre avec un
film pour voir les huîtres et est livrée
prête à l'emploi. Autre avantage de
cet emballage en carton, « on peut
imprimer sur tous les côtés », sou-

Marion Larronde-Larretche

de la bourriche, pour voir le produit.
Le couvercle en contre-plaqué
permet donc le coup d'œil vers la
marchandise grâce au fraisage d'une
fenêtre. Le couvercle en bois déroulé,
lui, fonctionne comme d'habitude
sur un principe de lamelles, mais
l'entreprise Blanchet a eu l'idée de
mixer, cette fois, les lamelles de bois
déroulé et de contre-plaqué, pour
avoir un espace de communication
sur ce couvercle. « C'est agréable à
l'œil et pour la clientèle qui veut
du 100 % bois, indique Florence
Blanchet. On laisse une belle place
à la matière. »
M. L.-L.

Le code couleur de la nouvelle gamme tourne autour des bleus.

M. L.-L.

Un coup d'œil
dans les emballages Blanchet

Selon les tailles, le produit
accueille 1,2 à 8 kg d'huîtres.

ligne Olivier Ventoso-y-Font.
Vyf.pack fabrique également des
caisses un peu plus grandes, pour
accueillir des poissons par exemple.
M. L.-L.
Cultures MARINES n°316 - mai 2018

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