Cultures Marines n°317 - 24

arcachon - aquitaine

Actualité

Le 17 mai, l'interdiction de commercialisation qui concernait,
depuis le 26 avril, les coquillages
du banc d'Arguin à l'exception
des huîtres, a été étendue.
L'arrêté préfectoral a inclus non
seulement les huîtres mais il a
élargi le périmètre de l'interdiction à l'ensemble du bassin. La
cause de cette fermeture est un
épisode de Dinophysis dont la
présence dans les coquillages
peut engendrer des troubles
gastriques chez l'être humain.
Un événement qui a appelé une
réaction du CRC.
En termes choisis, l'interprofession a expliqué que le Dinophysis
était « un phénomène naturel »
et « pas une pollution ». Le
CRC a mis aussi en avant l'effet
bénéfique de ces « blooms printaniers » pour « la bonne croissance de nos huîtres ». Enfin,
il a rappelé que ce genre de
phénomène n'était « pas localisé » au seul bassin d'Arcachon.
Pour le CRC, le temps est venu de
banaliser l'événement, en tout
cas, quand il s'agit de Dinophysis.

L'Arlésienne d'un nouvel « Estey »
Le comité régional de la conchyliculture a rouvert le dossier du remplacement de l'Estey, son bateau
dédié au nettoyage des parcs.
Un groupe de travail, composé
d'ostréiculteurs et de l'équipage
du navire, va s'atteler désormais
à écrire le cahier des charges du
nouveau bateau et rendra sa copie
en septembre.
Le travail ne part pas d'une page
blanche. En 2015, le CRC avait
ouvert un appel d'offres pour une
assistance à maîtrise d'ouvrage

en vue de remplacer l'Estey. Les
conclusions de cette étude serviront de base de réflexion. Mais de
nouveaux paramètres vont être
pris en compte. Le nouveau régime
d'intervention de l'Europe dans le
financement du nettoyage du DPM
en est un. « Il faut que l'on se dirige
vers un navire prévu pour de la
réhabilitation de zones comme
le souhaite l'Europe, mais en gardant la capacité à intervenir sur
des parcs », indique Thierry Lafon,
président du CRC.

f Gestion portuaire,

le règlement en débat
Le syndicat mixte qui a la gestion
de quatorze ports ostréicoles sur
le bassin d'Arcachon prépare son
règlement de gestion portuaire.
Le document qui définit les
règles d'usage sur les ports « doit
être validé le 10 juillet », indique
Thierry Lafon. Les discussions
entre le président du CRC et
le syndicat mixte sur le dossier
s'annoncent intenses. « Il existe
entre nous un écart culturel. Il
faut que ce cadre du règlement
portuaire ait un niveau d'acceptabilité suffisant », prévient-il.

f Des ferrailles

réapparaissent à Arguin
La réapparition de ferrailles
d'anciens chantiers ostréicoles,
dans l'ouest du banc d'Arguin,
au niveau de la passe principale d'accès, a fait l'objet d'une
communication de la préfecture
maritime. Dans un avis aux
navigateurs, cette dernière a mis
en garde contre le danger représenté par ces tiges métalliques,
« en bas d'estran » et « invisibles
à marée haute ».

Cultures MARINES n°317 - juin 2018

Une option possible serait alors
de disposer d'un navire et d'une
barge dédiée au chargement des
déchets. « On voit bien que la
solution de la souille (NDLR : zone
d'enfouissement des déchets située
dans le bassin) arrive à son terme.
On est désormais sur une logique
de ramener les déchets anthropiques et coquilliers à terre »,
explique Thierry Lafon. Reste que
les volumes pourraient exploser. « Il
nous faut changer de méthodologie de travail », admet le président
du CRC. Une solution devra notamment être apportée avec le nouveau
navire afin de séparer les sédiments
des déchets coquilliers avant de
ramener ces derniers à terre.
Le dossier du financement du
navire, dont la facture risque de
dépasser le million d'euros, n'est
pas bouclé. Le CRC a dégagé cette
année un résultat positif mais pas
de quoi supporter seul la charge,
notamment au niveau du budget
de fonctionnement. D'autres pistes
de financement sont donc « recherchées », indique Thierry Lafon. L'inscription dans les objectifs à 15 ans
du parc naturel marin du bassin
d'Arcachon de la réhabilitation de
75 % des friches ostréicoles, pourrait
aider à les trouver.

Près de 25 ans après sa mise en service, l'« Estey » reste opérationnel mais
le dossier de son remplacement est revenu sur la table.

Loïc FABRÈGUES

Le groupement d'employeurs en action
Arrivée le 26 mars, à la tête du groupement d'employeurs des métiers
de la mer (GE2M), Julie Combes
n'a pas tardé à mettre la structure
en route. Dès avril, elle a placé son
premier salarié chez Catherine Roux,
ostréicultrice au Cap-Ferret. Pour le
mois de mai, la directrice du GE2M
avait signé 390 heures de mise à
disposition de personnel avec les
entreprises adhérentes au groupement. Des ouvriers ostréicoles pour
la plupart mais aussi un employé
à la coopérative de mareyage de
pêcheurs d'Aquitaine et une salariée
au comité régional de la conchyliculture en soutien administratif.
« Pour l'instant, j'ai des petits
bouts d'emplois mais mon idée
est de mutualiser le tout pour offrir
du travail toute l'année. Cela va
mettre du temps », prévient toutefois la responsable qui s'occupait
précédemment d'un groupement

d'employeurs de 180 salariés, en
Dordogne. Le bouche-à-oreille autour du GE2M doit faire son œuvre.
Il a débuté. Le nombre d'entreprises
adhérentes à la structure s'est déjà
étoffé depuis son lancement. Elles
sont désormais une vingtaine. Le
vivier de personnel à disposition des
entreprises s'élève lui à une dizaine
de personnes.
« Je cherche des candidats avec
un mental et pas de contre-indication au port de charge. Il faut aussi
qu'ils soient polyvalents. C'est la
clef pour pérenniser les emplois.
Les entreprises doivent, elles,
transmettre un apprentissage »,
explique Julie Combes. Le gros du
personnel dont dispose la directrice
n'a pas fait ses armes en ostréiculture
mais a l'habitude de travailler dehors
pour le secteur du BTP notamment.
Des personnes avec qui Julie
Combes va s'employer à maintenir

L. F.

le CRC réagit

Loïc Fabrègues

f Fermeture des huîtres,

Directrice du GE2M depuis la fin
du mois de mars, Julie Combes
a rapidement mis la structure
en marche.

le lien afin de disposer d'un vivier
de personnel fidèle au GE2M. « Le
groupement appartient à ses
adhérents, rappelle la directrice. Il
faut qu'ils m'informent de leurs
besoins. »
L. F.

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