Cultures Marines n°317 - 30

pays de la loire

Dossier

Les gisements de moules et d'huîtres recensés
Suite aux mortalités, ostréicoles
d'abord et mytilicoles ensuite,
les professionnels ont souhaité
connaître la quantité des gisements naturels d'huîtres et de
moules en baie de Bourgneuf. Un
outil pour les ostréiculteurs afin
d'identifier les lieux et le nombre
de géniteurs dans la baie. Un levier
pour les mytiliculteurs qui apprendront quelle quantité de moules
est encore présente dans la baie et
pourront déterminer si le dragage
est de nouveau envisageable sur
le secteur.

montré des mortalités d'environ
70 % pour le premier secteur contre
à peine 10 % pour le second.
Concernant le recensement des
gisements de moules, 150 points
de collecte ont été réalisés directement sur l'estran et 150 points en
zones immergées avec une benne

de prélèvement, soit huit strates sur
1 114 hectares.

Gisement insufﬁsant
Pour les huîtres, c'est le prélèvement à pied qui a été retenu avec
108 points de collecte sur 12 strates

Cette étude, menée par Hugo
Koechlin sous l'égide du CRC, du
Corepem et du Smidap, est financée en partie par la région des Pays
de la Loire dans le cadre des aides
du plan d'urgence mytilicole. Le
projet mené entre septembre 2017
et septembre 2018 repose sur deux
volets, dont l'un concerne les mortalités mytilicoles et l'autre l'étude
des gisements.
Pour le premier volet, le suivi
des mini-poches de naissain local
déposées en baie de Bourgneuf et
près du Pouliguen a d'ores et déjà

CRC des Pays de la Loire

Fort écart de mortalité

Les cadras permettent le recensement des gisements, mais pour les
moules, les quantités relevées sont trop faibles pour être exploitées.

et 242 hectares. L'étude sur les gisements de moules a débuté mi-février
pour durer un mois et demi au bout
duquel des résultats sont apparus.
« Des moules ont été localisées sur
certains sites, mais pas suffisamment pour permettre une exploitation. Nous avons trouvé très peu de
naissain et les moules adultes sont
très touchées par les prédateurs »,
souligne Hugo Koechlin qui a pu
voir sur certains secteurs des tapis
d'étoiles de mer laissant peu de
chance aux moules.
« Pour les zones de prélèvement
à pied, nous avons posé un cadra
de 0,5 m² et pour les prélèvements
en mer, le ramassage s'est fait dans
une benne de 0,1 m² puis nous
avons fait les ratios pour avoir les
mêmes bases. Ensuite, les moules
prélevées ont été mesurées et
pesées individuellement », ajoute le
jeune homme. L'étude du gisement
des huîtres est en cours sur les roches
de Bouin et d'après les premiers
résultats observés, des gisements
« énormes » ont été observés et pas
de mortalité. « 70 % des huîtres observées ont la taille commerciale,
elles sont belles et bien en chair. Par
contre il y a très peu de naissain »,
conclut le biologiste.

Une enquête exhaustive va cartographier la filière
de laquelle toutes les entreprises
ostréicoles, mytilicoles, écloseries et
nurseries seront visitées à partir de
la fin de l'année et pendant 18 mois.
Ce recensement à grande échelle

CRC des Pays de la Loire

Edifice, c'est le nom donné à l'étude
qui va être menée par l'université
de Nantes à la demande du CRC. Il
s'agit de mettre en place une enquête socio-économique au cours

Un volet prospective

Le recensement complet des ressources humaines et productives
des entreprises sera réalisé afin d'avoir une vue globale de la filière.

concerne la Vendée et l'ensemble
du département de la Loire-Atlantique, elle implique donc les CRC des
Pays de Loire et de Bretagne sud. Ce
diagnostic de la filière conchylicole
permettra d'actualiser des données
existantes. Elle sera l'occasion d'effectuer une analyse des évolutions
récentes comme la taille des entreprises ou l'adaptation de celles-ci
face aux mortalités. Elle déterminera
également l'empreinte de la filière
sur la région et permettra de mesurer son poids économique. Cette
étude sera menée en collaboration
avec les syndicats professionnels et
l'agence de gestion comptable.

Cultures MARINES n°317 - juin 2018

« On est souvent en déficit
d'informations sur notre secteur
d'activité et connaître notre poids
économique sera un véritable

atout pour négocier avec les collectivités et l'État, explique Marion
Petit, directrice du CRC des Pays de
Loire. C'est d'autant plus vrai avec
les mortalités : comprendre comment les entreprises ont fait face
nous donnera plus de visibilité. »
C'est Véronique Le Bihan, de
l'université de Nantes, qui ira à la
rencontre de chaque professionnel au sein de leur entreprise afin
de s'assurer de l'exhaustivité de
l'enquête. Un questionnaire sera élaboré et il portera sur les effectifs, le
recensement du matériel, la gestion
des risques ; autant d'éléments qui
établiront l'état de santé de la filière.
Le deuxième volet de cette vaste
étude porte sur la prospective avec
l'établissement de « scénarios sur
l'avenir de la filière d'ici cinq ans à
vingt ans, poursuit Marion Petit, en
prenant en compte les besoins et
les enjeux de demain ».

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