Cultures marines n°318 - 10

grand angle

Actualité

Jean-Sébastien Évrard

La conchyliculture s'affiche aux assises

Le ministre Stéphane Travert a fait un discours d'une demi-heure à la tribune des assises et profité de sa venue à Sète pour rencontrer les acteurs de la
filière visitant notamment un mas conchylicole dans l'après-midi du jeudi.

Marion Larronde-Larretche

La première étape des plans de
filière réclamés par Emmanuel
Macron a eu lieu en décembre avec
la remise de la copie du secteur des
produits de la mer et d'eau douce.
Un travail collectif, comme l'a rappelé Jérôme Lafon, délégué pêche
et aquaculture à FranceAgriMer,
« dans lequel chacun doit mettre
sa petite pierre à l'édifice. Il faut

Pêche, conchyliculture, criées étaient
représentés pour parler des plans de
filière.

f Une couverture pour les aléas conchylicoles

additionner toutes les forces, tous
les dynamismes pour aller dans le
même sens ».
Message entendu par Philippe
Le Gal : « On a tous les mêmes
intérêts », a déclaré le président du
CNC. Pêche, aquaculture, amont,
aval. « Il est important de sortir des
antagonismes stériles et vains, a
insisté Jérôme Lafon, de savoir les
dépasser pour trouver des intérêts
communs. » « Mais pour avoir des
choses à vendre, a repris Philippe
Le Gal, il faut gérer l'espace où produire et que l'eau soit propre avec
le moins de pollution possible. »
La deuxième partie de ces plans
de filière sera une déclinaison du
document d'origine avec les pistes
d'actions de chaque secteur. Ce
second volet était attendu pour la
fin juin, les conchyliculteurs ayant
demandé un petit délai vu le renouvellement de l'interprofession. Le
président du CNC a toutefois évoqué les trois sujets qui devraient
être mis en avant dans ce plan de
filière pour les cultures marines :
l'espace maritime, les enjeux sanitaires et zoosanitaires et la mise en
place d'outils pour gérer les aléas.

Cultures MARINES n°318 - juillet-août 2018

M. L.-L.

Deux
intervenants
ont participé
à cette table
ronde
sur les aléas.

« On a changé d'époque », a martelé
Éric Zunino, sous-directeur de l'aquaculture et de l'économie des pêches
à la direction des Pêches maritimes et
de l'Aquaculture, lors de la table ronde
consacrée aux aléas conchylicoles.
Les dispositifs utilisés jusqu'ici « ne
peuvent plus être mis en place »,
a-t-il expliqué, du fait d'évolutions réglementaires aux niveaux national et
européen. Le sous-directeur a rappelé que « l'efficacité de ces mesures »
posait question, il s'est référé au
rapport de l'Inspection générale des
finances (« Cultures marines » n° 313) et
demande aux professionnels « de se
prendre en mains ».
Philippe Ortin, élu au Comité national de la conchyliculture, a quant à
lui précisé que trois commissions

J.-S. É

f Plans de filière : un projet collectif

avaient déjà été mises en place au
CNC, et qu'il ne fallait pas se précipiter.
« On doit essayer d'élaborer un plan
qui puisse aller à tout le monde », at-il insisté, et ne pas mettre sur pieds
un dispositif « à fonds perdus », pour
« ne pas grever les entreprises ».
Il n'y a pas encore de calendrier
fixé pour la mise en place d'un tel
système assurantiel. Philippe Ortin
espère que le CNC pourra rendre
« une proposition concrète d'ici la
fin de l'année ». Éric Zunino lui a
répondu que le temps était compté
« si l'on veut un outil tel qu'un fonds
qui puisse bénéficier de la pompe
des financements européens », rappelant que l'actuel Feamp prendrait
fin en 2020.
M. L.-L.

Table des matières de la publication Cultures marines n°318