Cultures marines n°318 - 12

grand angle

Actualité

Le sujet de l'étiquetage revient à l'Assemblée
de l'Alimentation, Stéphane Travert,
a rappelé pour sa part : « Il n'y a
aucun fondement à penser que
les huîtres triploïdes pourraient
nuire à la biodiversité. » « L' obligation d'étiquetage serait très
difficile à mettre en œuvre, a-t-il
complété car les huîtres peuvent
parfois être mélangées au cours
du cycle de production. »

Nourri aux OGM
Le m i n i s t re s o u h a i te d o n c
sur ce sujet « laisser faire les
professionnels » et privilégier « la
base du volontariat ». Cet amendement n'a pas été adopté.
En revanche, celui de la députée
LREM de la Somme, Barbara Pompili, a quant à lui été accepté. À portée
bien plus large, il propose qu'à partir du 1er janvier 2023, les denrées
alimentaires animales ou d'origine
animale issues d'animaux nourris
avec des organismes génétiquement modifiés portent la mention
« nourri aux OGM », et que le mode
d'élevage, ainsi que l'origine géographique figurent sur les denrées

Déposé le 1er février à l'Assemblée
nationale, le projet de loi pour
l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et
alimentaire et une alimentation
saine et durable a fait l'objet d'une
procédure accélérée. Il a ainsi été
examiné en première lecture fin
mai.
Parmi les 2 310 amendements
examinés, plusieurs concernaient
l'étiquetage des produits alimentaires. Celui porté par Sandrine
Le Feur, députée La République
en marche (LREM) du Finistère,
s'intéressait directement aux
huîtres. « Il vise à imposer, à titre
expérimental, l'étiquetage et la
traçabilité des huîtres, a expliqué
l'élue. Il est en effet nécessaire de
différencier les huîtres naturelles
des huîtres triploïdes, qui n'ont
pas le même impact sur le milieu
naturel. »
Le rapporteur Jean-Baptiste
Moreau, député LREM de la Creuse,
a dit partager cette « préoccupation » mais estimer que « ce n'est
pas à la loi de fixer cette distinction ». Le ministre de l'Agriculture et

Députée En marche, Sandrine Le Feur a déposé un amendement pour
demander l'étiquetage des triploïdes.

alimentaires animales ou d'origine
animale. « Nous partageons tous
la volonté de mieux informer les
consommateurs, chez lesquels
on sent une demande très forte »,
a plaidé Barbara Pompili.
Le projet de loi ainsi amendé a
été déposé au Sénat le mercredi

30 mai, il y sera examiné du 26
au 28 juin. « Des sénateurs se
sont déjà engagés à déposer
les amendements nécessaires »,
affirment les ostréiculteurs traditionnels.
Marion LARRONDE-LARRETCHE

Planification maritime : la synthèse des contributions
Le gouvernement a lancé fin janvier
et pour deux mois une consultation
pour inviter les citoyens à « s'informer et s'exprimer sur les visions
d'avenir à l'horizon 2030 pour
les quatre façades maritimes de
l'Hexagone ». Une première synthèse des contributions vient d'être
mise en ligne. Cette concertation
est une des étapes de l'élaboration
des stratégies maritimes de façade.
Au centre de tout ceci, la planification des espaces marins, qui « vise
à organiser l'utilisation de l'espace

maritime afin de concilier les différents usages qui s'y développent
tout en garantissant une bonne
prise en compte des écosystèmes
marins ».
Les projets de stratégie de façade
maritime étaient attendus pour la fin
du mois de juin. L'étape d'après sera
leur évaluation environnementale.
De novembre 2018 à janvier 2019,
une nouvelle consultation aura lieu
auprès du public, des collectivités,
des instances consultatives et des
pays voisins sur les projets de chaque

façade. Puis ces stratégies devraient
être adoptées en mars 2019 ainsi
qu'un dispositif de suivi et un plan
d'actions élaborés dans la foulée.

17 000 votes
Pour cette première consultation,
plus de 76 000 utilisateurs ont visité
le site au moins une fois, quelque
1 700 contributions ont été déposées et 17 000 votes enregistrés.
39 % des contributions concernaient
la façade nord Atlantique - Manche

ouest, 29 % la Méditerranée, 17 % la
Manche est - mer du Nord et 15 %
le sud Atlantique. Mais, ramené à la
densité de population, ce sont les
deux façades atlantiques qui ont été
le plus mobilisées.
Près de 500 personnes ont par
ailleurs participé à l'un des vingt
ateliers organisés sur tout le littoral.
La synthèse de ces contributions
détaillée par façade est consultable
sur internet (www.merlittoral2030.
gouv.fr).
M. L.-L.

f La couverture prévoyance étendue

f Le rayon marée en négatif

Un avenant à la convention collective nationale avait modifié en janvier
2017 les garanties pour incapacité temporaire et les cotisations. Il vient
d'être publié le 24 mai au Journal officiel. Ainsi, les salariés d'une entreprise
conchylicole ayant plus d'un an d'ancienneté percevront des indemnités
journalières complémentaires à compter du 11e jour d'absence sachant que
le code du travail impose que le salaire doit être maintenu par l'employeur
en cas de maladie ou accident non professionnels dès le 8e jour d'absence.
Pour les accidents du travail ou maladie professionnelle, l'indemnisation
débute dès le premier jour d'absence. Pour les salariés ayant moins d'un
an d'ancienneté, un délai de carence de 180 jours est appliqué. Enfin, les
cotisations permettant le maintien de salaire sont pour 60 % à la charge de
l'employeur et 40 % à celle du salarié.

L'observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires a rendu sa copie au Parlement en juin. Pour les produits de la mer, on y
apprend notamment que sur 100 euros de chiffre d'affaires du rayon marée
des sept enseignes inclues dans l'analyse, le coût d'achat des produits est de
75 euros, ce qui donne une marge brute de 25 euros. Les frais de personnel
du rayon sont de 15,1 euros et les autres charges, directes ou communes,
de 18 euros. Parmi les coûts directs, il faut citer les approvisionnements
spécifiques, du type emballages, les fluides (un poste important pour un
rayon réfrigéré et consommateur d'eau), les frais sur les matériels et les
équipements spécifiques pour un montant de 2,3 euros. Au final, la marge
nette avant répartition de l'impôt sur les sociétés est ainsi de -8,1 euros, et
après répartition de l'impôt de -5,2 euros.

Cultures MARINES n°318 - juillet-août 2018

http://www.merlittoral2030 http://www.gouv.fr

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