Cultures marines n°318 - 22

arcachon - aquitaine

Actualité

f Un excédent pour le CRC
L'exercice 2017 du comité régional de la conchyliculture se solde
par un excédent comptable
de plus de 170 000 euros. Audelà des économies de gestion
réalisées, « je suis toujours très
prudente et pessimiste sur les
subventions à percevoir dans
mon prévisionnel. À l'arrivée,
on a eu une bonne surprise »,
explique Aurélie Lecanu. La
réhabilitation du domaine public
mar itime a dégagé notamment un « beau solde positif »,
poursuit la directrice du CRC.
Le nombre de marées réalisées
a été plus important que celui
envisagé. L'argent dégagé par
cette activité restera sur cette
ligne budgétaire. Le CRC entend
l'utiliser pour financer ses projets
dans le domaine. Il envisage
notamment de remplacer l'Estey,
son navire pour le nettoyage des
parcs (« Cultures marines » n° 317).

Arguin : l'ostréiculture rentre dans les clous
Un an après la publication du décret
d'extension et de modification de la
réserve naturelle du banc d'Arguin,
Didier Lallement, préfet de la
Gironde, a signé le 7 juin, les arrêtés
d'application. Cinq textes au total
qui, entre autres, autorisent la pêche
maritime, délimitent des zones de
mouillage et surtout crée trois zones

d'implantation, sur une surface de
45 hectares, pour l'ostréiculture. « La
délimitation des zones sur la carte
correspond à nos propositions »,
se félicite Thierry Lafon, président
du comité régional de la conchyliculture.
La partition écrite, il appartient
désormais à la direction départe-

f L'hippocampe
sous observation
Une journée de recensement des
hippocampes par des plongeurs
sous-marins a eu lieu le 9 juin
dans le bassin d'Arcachon. L'opération, organisée par Ocean'obs,
servira à nourrir les données de
l'observatoire participatif de la
biodiversité marine. Cet observatoire est implanté depuis 2012
sur le bassin. Le parc naturel
marin, qui a participé à la journée,
intégrera les données dans ses
indicateurs de suivi du milieu.
Deux espèces d'hippocampes,
Hippocampus hippocampus et
Hippocampus guttulatus, sont
présentes dans le bassin.

f L'huître s'affichera

sur les bus
L'huître d'Arcachon - Cap-Ferret
bénéficiera d'une opération de
promotion qui commencera
début juillet avec une semaine de
présence sur le mobilier urbain
autour du bassin d'Arcachon. Ces
affiches seront ensuite visibles
du 15 juillet au 15 août, sur les
bus opérés par Kéolis entre la
gare de Bordeaux et l'aéroport
de Mérignac. C'est le résultat d'un
partenariat noué entre le CRC
et la société qui gère le réseau
de transport en commun de la
métropole de Bordeaux.

Les 45 hectares alloués à l'ostréiculture au banc d'Arguin comprennent
les passages entre les concessions.

mentale des Territoires et de la Mer
(DDTM) de la Gironde de la mettre
en musique. « Dans les trois zones,
nous allons procéder au recensement des parcs existants, identifier
les exploitants actuels et évaluer
l'état des parcelles », informe-t-elle.
Un travail sur le cadastre sera ensuite
engagé dans chaque zone. « Il s'agit
de le structurer afin d'offrir la possibilité à chacun de venir travailler
dans le respect des règles », poursuivent les services de l'État.
La régularisation de l'ostréiculture
sur le banc impose une surface de
repli dans l'intra-bassin pour chaque
concessionnaire et la densité sur
le banc ne devra plus dépasser
8 000 poches à l'hectare. Les ostréiculteurs doivent encore s'entendre
sur le nombre de concessions dont
chacun pourra disposer à Arguin.
Ce point doit être abordé lors du
conseil du CRC du 4 juillet.
La DDTM, dont le travail sur Arguin
devrait courir jusqu'à « la fin 2019 »
prévient aussi que « toute activité
identifiée en dehors des zones définies par l'arrêté fera l'objet d'une
mise en demeure ». « Le recalage
des concessions dans les zones est
à la marge », assure Thierry Lafon
pour qui l'important est surtout de
vérifier « la bonne tenue des parcelles et le respect des densités ».
Tout ce travail reste, cela dit, soumis à
l'issue qui sera réservée au décret de
modification de la réserve, attaqué
devant le conseil d'État.
Loïc FABRÈGUES

Le stock protégé pour faire face aux fermetures
Après trois ans d'absence, Dinophysis a fait sa réapparition dans le
bassin d'Arcachon. La contamination a été aussi forte que soudaine.
Aucune trace de Dinophysis dans
l'eau dans la semaine du 7 au
13 mai au Teychan, et la semaine
suivante, les relevés ont fait état
de 2 300 cellules au même endroit.
Interdites à la commercialisation
à partir du 17 mai, les huîtres du
bassin d'Arcachon n'ont été rouvertes à la consommation que le
8 juin. Cette fermeture s'est traduite
par un manque à gagner pour
la plupart des professionnels. Un
tiers des entreprises ostréicoles du
bassin a cependant pu continuer
son activité.

Cultures MARINES n°318 - juillet-août 2018

« Nous avons 101 entreprises qui
ont fait une déclaration de mise en
stock protégé », indique Gladys KingWan, chargée de mission au groupement de défense sanitaire ostréicole.

Pas la solution à tout
La grande majorité des entreprises dispose d'une installation
en circuit fermé pour stocker leurs
huîtres. Elle leur permet, sous certaines conditions, de continuer à
vendre leur production. Une vingtaine a préféré faire une déclaration
de stockage à sec. Ce dispositif
qui nécessite d'avoir au moins un
réfrigérateur permet de continuer à
vendre les huîtres des autres bassins.

Mais la revente de l'huître venue
d'ailleurs a ses limites. « Selon la
zone géographique du point de
vente, cela passe ou pas. À Bordeaux, ils veulent de l'Arcachonnaise », indique Mireille Mazurier.
L'ostréicultrice de Gujan-Mestras,
dont l'entreprise est équipée en
circuit fermé, a pu tenir les deux premières semaines de fermeture avec
sa propre production. « Il est difficile
d'évaluer les conséquences de
la fermeture mais il est vrai que
le début de la saison est poussif.
La météo et les grèves n'ont rien
arrangé », indique Matthieu Perucho, ostréiculteur au Canon qui y
tient une dégustation.
L. F.

Table des matières de la publication Cultures marines n°318