PdM Guide des Espèces 2018 - 16

❘ LABELS, QUALITÉ ET DURABILITÉ ❘

Plus de 20 ans après
sa création, le Marine
Stewardship Council peut se
féliciter du parcours accompli.
Ses objectifs pour les années
à venir n'en sont que plus
ambitieux.

urabilité des stocks de poisson, minimisation de l'impact environnemental,
efficacité de la gestion : les trois principes fondateurs du référentiel pêcheries du MSC, construit à partir de 1997, restent
inchangés. Mais ils se déclinent aujourd'hui en
28 critères, revus tous les cinq ans, traduisant
l'évolution de la compréhension scientifique et
des meilleures pratiques de gestion halieutique.
Les pêcheries sont évaluées selon ces critères par
des organismes de certification indépendants,
dans le cadre d'un processus complet et transparent, et certaines sont tenues de procéder à des
améliorations spécifiques dans un délai précis afin
de conserver leur certification.

Mais les pêcheries ne sont pas les seules
impliquées pour qu'un produit de la mer
soit commercialisé sous le label MSC.
Négociant, transformateur et distributeur doivent disposer d'un certificat
de conformité au référentiel chaîne
de garantie d'origine du MSC, afin
d'assurer une traçabilité totale. Les
consommateurs y sont sensibles,
notamment aux Pays-Bas, où l'écolabel obtient dans un sondage la note
maximale sur les questions de transparence et
de fiabilité.
Aujourd'hui, 315 pêcheries sont certifiées
MSC dans 36 pays. Elles totalisent 9,9 millions de tonnes de produits de la mer, soit
plus de 12 % des captures mondiales. Plus de
3 700 entreprises dans 94 pays ont un certificat chaîne de garantie d'origine, autorisant
26 000 produits à arborer le logo MSC dans
le monde.
In fine, les consommateurs ont acheté plus de
730 000 tonnes en 2017 de produits certifiées
MSC, témoignant de leur confiance dans ce

MSC : 20 ans après

label. Les distributeurs semblent avoir respecté
leurs engagements. Qu'il s'agisse de Walmart
en 2006, d'Ikéa en 2015, etc. Dans le monde,
les grands noms optant pour le MSC continuent
de se faire connaître. De quoi justifier les ambitions du MSC : inclure dans son programme un
tiers de captures mondiales de poissons sauvages à l'horizon 2030.
Le poids du MSC en fait cependant une cible
de choix pour certaines ONG qui voudraient le
voir aller plus loin dans ses critères de durabilité,
quitte à brouiller son image auprès du public. ■

Ils l'ont adopté
"

À l'époque, on annonçait la fin de la pêche pour cause de
surexploitation de la ressource. Nous avons craint d'avoir du mal
à recruter. Pour faire connaître nos pratiques de pêche durable,
nous avons choisi de les faire certifier par un organisme extérieur.
Le MSC avait de l'avance sur les autres
programmes.
En 2010, nous avons été les premiers
certifiés MSC en France pour le lieu
noir en mer du Nord, puis, en 2012,
avec la Compagnie des pêches
Saint-Malo, pour le cabillaud et
l'églefin en mer Arctique nordest. Aujourd'hui, sur le surgelé,
nous aurions du mal à vendre
en Suisse, en Allemagne
et même en France sans
la certification MSC. »

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GUIDE DES ESPÈCES 2018 PdM

JEAN-FRANÇOIS HUG,
PDG DE CHANCERELLE
Nous défendons depuis longtemps la pêche durable.
"
Dès 2002, nous avons proposé du thon pêché à la
canne. Nous avons obtenu l'écolabel MSC dès 2008 sur
nos conserves de sardine et de thon Connétable. Le
MSC a su développer des référentiels pour une pêche
durable et pour la traçabilité des
produits de la mer fiables. Ils
sont basés sur des évaluations
indépendantes menées par
des organismes de certification accrédités et répondent
aux critères internationaux de
bonnes pratiques les plus stricts.
De plus, le MSC est reconnu
dans de nombreux pays très
avancés sur la question de
la pêche durable. »
DR

BRUNO LEDUC,
DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT D'EURONOR

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