Produits de la mer - n°165 - septembre 2016 - 25

Actu ❘ FOCUS GALICE La Galice a toujours été la plus grande productrice de conserves en Espagne. C'est encore plus vrai aujourd'hui tant l'activité traditionnelle s'avère être dynamique. M ême si, comme en France, le nombre des conserveries a bien chuté depuis l'âge d'or de la « lata », conserve en espagnol, dans les années soixante, la Galice en recense encore « 65 aujourd'hui, chiffre Felicidad Fernández Alonso, des relations internationales de l'Anfaco. Elles assurent une production de près de 300 000 t... sur 343 000 t au niveau national. Des chiffres toujours en croissance depuis les années 2000 ». Selon la FAO, le chiffre d'affaires de la conserverie espagnole dépasse 1,5 milliard d'euros. Le thon reste la principale espèce emboîtée, l'industrie espagnole étant adossée à un amont qui réalise 70 % de la production européenne. Les principaux marchés sont dans un ordre croissant : l'Italie, la France et le Portugal. Mais la Galice peut compter sur un beau panier d'espèces variées pour alimenter son industrie. Cela dit, face aux problèmes de toxines rencontrées parfois sur les moules ou face à la faiblesse des stocks de sardines et de maquereaux, mais surtout pour tenter de rééquilibrer les coûts élevés du travail face à la concurrence d'Amérique du sud ou de Chine, les conserveries font largement appel à l'importation de matière première. Ainsi les entreprises deviennent parfois très dépendantes des fluctuations des monnaies et des cours du thon de l'Équateur, de la sardine et de l'anchois du Maroc, des maquereaux du Portugal, des anchois salés d'Argentine, des coquillages du Vietnam, des encornets du Pérou, des moules du Chili... Mais, entre sa production issue de l'offre aquatique locale et celle liée aux importations, les conserveurs galiciens se démarquent du reste de l'Europe par la largeur de la gamme proposée d'a d'a minima 100 références : conserves à l'huile, au naturel ou à l'escabèche, variétés des coquillages ou céphalopodes proposés pour les tapas ou les solutions repas. Les conserveurs galiciens sont en quête de diversification et de valeur ajoutée. Leur marché national est néanmoins à maturité et la croissance passe par l'export. Avec de bons résultats puisque la valeur a doublé depuis 2000 pour atteindre 528 millions d'euros. La filière, regroupée en cluster autour de Anfaco-Cecopesca, défend bec et ongles ses intérêts à l'international et investit en permanence dans l'innovation. Cette structure multifacettes dispose ainsi d'un laboratoire pour la sécurité alimentaire certifié ISO 17025 (le plus exigeant dans le domaine) et d'un site technologique : « Les conserveurs doivent se penser transformateurs d'aliments à part entière plus que simple conditionneurs »»,, juge Carlos Ruiz Blanco, coordinateur. Les principales recherches portent sur la réduction de la D.G. La conserverie mise sur l'export À savoir Bonito del norte : cette spécialité est un thon blanc capturé dans la mer Cantabrique entre juin et octobre, sur sa route migratoire, après avoir engraissé au large des Açores. consommation d'énergie obtenue par exemple, en utilisant des autoclaves à induction magnétique. Mais les recherches sont permanentes pour optimiser les courbes temps/température dans la stérilisation, pour améliorer le processus de décongélation, pour préserver les saveurs et les qualités organoleptiques des produits de la mer emboîtés. L'objectif est aussi de réaliser des gains de productivité, pour développer des produits susceptibles de faire la différence avec les produits d'importation à bas coûts. ■ [Un centre technique et de promotion] L'industrie de la conserve de Galice, et plus globalement celle de l'agroalimentaire, dispose d'un outil efficace pour promouvoir ses produits, défendre ses intérêts, mutualiser ses recherches. Créé voilà 112 ans, l'Anfaco-Cecopesca fonctionne comme un cluster et regroupe 230 entreprises en Espagne. Son cœur d'activités réside en Galice, où se concentre l'essentiel des conserveries. « Notre rôle est de défendre la filière face aux autorités et à l'administration, européenne notamment, et surtout d'accompagner l'innovation, indique Felicidad Fernández Alonso, responsable des relations internationales. Le secteur doit investir pour améliorer constamment la qualité et la sécurité alimentaire ». Installé aux côtés d'un musée, le laboratoire de Anfaco réalise contrôles qualité sur les intrants et les sortants de production, audits, etc. Un nouveau bâtiment accueille le Cytma, centre technique dans lequel les entreprises peuvent s'investir dans des projets de recherche avec des universités ou d'autres entreprises privées ; des préséries peuvent ainsi être testées. PRODUITS DE LA MER N°165 SEPTEMBRE 2016 ❘ 25 ❘

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