Produits de la mer - n°165 - septembre 2016 - 29

Actu ❘ TENDANCES des MARCHÉS PETITS COQUILLAGES ❘ Boudés en France, leur avenir peut-il être aux Pays-bas ? Évolution des ventes de coquillages frais en France 8 766 t de petits coquillages frais (hors moules, huîtres, Saint-Jacques) ont été achetés en 2015 par les ménages français. 8,8 % Un chiffre en baisse de par rapport à l'an passé, alors même que la famille coquillages progresse de 1,2 % en volume, grâce aux huîtres. C'est le bulot qui entraîne la catégorie petits coquillages à la baisse avec 508 t de moins vendues en 2015, suivi des palourdes (-77 t) et des coques (- 67 t). Seuls les bigorneaux et les praires se sont mieux vendus avec respectivement 158 t et 28,7 t de plus. Alors que certains distributeurs tentent de les mettre en avant dans des corners spécifiques, les petits coquillages n'arrivent pas à élargir leur public. La chute des ventes de la catégorie « autres coquillages frais » hors moules, huîtres et Saint-Jacques - est même d'importance entre 2014 et 2015 : elle avoisine les 850 tonnes dont plus de 500 tonnes de bulots, locomotive de la catégorie jusqu'à peu. De quoi déstabiliser les pêcheurs de bulots normands qui ont pourtant multiplié les efforts pour valoriser leurs captures. Trouver des marchés à l'export peut être une piste à explorer. « Il existe un vrai intérêt dans les réseaux de poissonneries ou de grossistes pour la restauration vis-à-vis de ces petits coquillages en Hollande », Hollande », indique Inge Bruijnooge, codirigeante d'Adri & Zoon, mareyeur et négociant installé à Yerseke qui se spécialise dans le domaine. « Nous nous sommes fait connaître dans notre pays, comme en Allemagne et en Belgique, avec les moules et les huîtres de Zélande. Aujourd'hui, notre gamme est plus large et progresse. » Entre juillet 2015 et 2016, l'entreprise a vendu 311,3 tonnes de petits coquillages contre 1 600 tonnes de moules, dont 41 venant de France. Dans cet univers des petits coquillages, les vénus, les palourdes, les vernis, les tellines et les clams sont les stars des ventes avec 90 tonnes environ importées des côtes françaises à partir de Rungis, les couteaux et les vongoles d'Italie pèsent aussi leur poids dans les ventes. Le bulot de Normandie « surtout les petits » et les bigorneaux sont en progrès. « Nous avons vendu presque 10 tonnes de bigorneaux »»,, poursuit Inge Bruijnooge. Pour les faire connaître, la dirigeante mise sur les dégustations et la publication d'ouvrages sur l'histoire des produits et la manière de les cuisiner. « Il faut les faire connaître. D'ici peu nous allons sortir un livre sur les coquillages et crustacés de France »»,, informe cette passionnée de coquillages français qui restent rares dans les grandes surfaces hollandaises. C.A. PLIE ❘ Des prix qui grimpent chez nos voisins hollandais Les importations françaises de plie en 2015 Filet frais 63,4 % Congelé entier 0,8 % Filet congelé 11,1 % Source : Eumofa Entier frais 24,7 % En France, en 2014, les débarques de plie ont atteint 3 205 tonnes, les importations ont dépassé les 6 300 tonnes, dont 906 des Pays-Bas. Les acteurs français en ont réexporté 1 860 tonnes. À regarder la structure de ses importations, par rapport aux autres pays d'Europe, la France préfère la plie transformée mais fraîche, a contrario de l'Italie et de l'Allemagne qui la plébiscitent congelée. Paradoxe ! Alors que les taux autorisés de capture de plie ont grimpé en 2016 dans l'UE au-delà des 155 600 tonnes, les débarques sont loin d'atteindre ce chiffre. L'espèce est sous-exploitée, notamment aux Pays-Bas, premier producteur, transformateur et exportateur de l'Union, derrière le Danemark et le Royaume-Uni. Pourtant, le cours du petit poisson plat s'élève dans les criées néerlandaises. Sur l'essentiel des captures, soit des plies de 27 à 35 cm, les prix sont passés de 1 à 1,50 € le kilo fin 2014 à plus de 1,69 €/kg. Les cours des grosses tailles, audeçà de 41 cm, avoisinent depuis 2015 les 2,40 €/kg, mais flirtent parfois avec « les 3 euros, comme en ce début août », », précise le responsable commercial d'A zur seafood, Abdoul Hajji. Pour le mareyeur néerlandais, « la difficulté consiste à faire passer les hausses de prix. Annoncer des filets de plie à 9,50 €/kg entraîne une baisse de la demande. La France est un petit marché, qui oublie la plie dès que le prix des filets dépasse les 7 ou 8 €/kg, en GMS comme en poissonneries. » Azur seafood expédie donc l'essentiel des 100 tonnes de plie qu'il transforme vers l'Italie ou l'Allemagne, les deux grands pays consommateurs du poisson plat. Mais pourquoi les prix grimpentils, alors que l'espèce est disponible ? L'Eumofa répond à la question par la réduction de la flotte sur les dix dernières années, tandis que Abdoul Hajji évoque « les problèmes météo sur le début d'année »,, « les congés des pêcheurs début août » née » et « l'essor de la contractualisation entre les acteurs du surgelé et les pêcheurs, au prix de la criée ou plus ». plus ». Pour faire face au problème, Azur seafood cherche lui aussi des pistes pour stabiliser les prix et éviter ainsi de devoir toujours redéfricher les marchés, notamment en France. En effet, dans l'Hexagone la consommation apparente n'est que de 7 708 tonnes. C. A. 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