Produits de la mer - n°173 - juin 2017 - 46

Dossier ❘ CRUSTACÉS

CRUSTACÉS 
L'été sur un plateau
À côté de la crevette tropicale, le trio langoustine, tourteau, homard domine, en saison,
le secteur des crustacés, tant son image est porteuse de fraîcheur et de proximité.
Des atouts pour dynamiser la consommation qui se porte aussi,
pour des raisons diverses - volumes, fragilité -, sur de l'import.

Enquête : Dominique GUILLOT

TENDANCES
Langoustine: la vivante,
un marché d'appel

D

e la Demoiselle du Guil', commercialisée à 10 €/kg. Voilà « un bon
coup  »,
», s'enthousiasme Patrice
Goupil, responsable du rayon
marée  de l'Hyper  U  d'Yffiniac (Côtesd'Armor). « On a un « stop trottoir » devant le
magasin et des messages audios : c'est parfait pour un jeudi ! Je ne gagne pas beaucoup
d'argent à ce prix, mais les gens adorent. En
criées, les cours vont monter avec l'arrivée des
touristes. Cela dit, cela n'aura rien de commun avec le moment des fêtes de Noël, où les
prix triplent. »
Cette petite langoustine, Patrice Goupil
l'achète en direct à la criée du soir sur la
côte sud. Elle est chez lui le lendemain. À
ses côtés, sur l'étal, la grosse langoustine

Tourteau : chamboulé
par la Chine

Homard : européen
avant d'être breton

vivante d'Écosse, commercialisée 20 €/kg, a
été gérée par la centrale. « Quand les choses se
tendent au Guilvinec, on est content de l'avoir. »
Comme en 2016, la saison a débuté tôt.
Si les volumes débarqués avoisinent les 800
tonnes, l'OP Pêcheurs de Bretagne a souhaité instaurer une réduction de 50 tonnes
par rapport à l'an passé pour fluidifier le
marché et le positionner autour de 9 à 10 €/
kg. Il faut dire que 40 % de la langoustine
du Guilvinec est achetée par la grande distribution qui en fait un produit d'appel dès
que possible. « Il en va de même pour le tourteau. Mais cette année, ce dernier démarre à
un niveau de prix élevé : entre 8 et 10 €/kg. Pour
passer du volume, il faudrait le proposer à
3,95 €/kg maximum », détaille Patrice Goupil.

8 204

 t
de crustacés passés en
criées en 2016 contre
7 022 t en 2015 pour
65,2 M€ en 2016 contre
58 M€ en 2015

Langouste :
un vent de mieux

Langoustines, tourteaux et homards ne
représentent que 20 % de la consommation de crustacés, contre 70 % pour la seule
crevette tropicale. Leur image, associée à
la fraîcheur, la qualité et la proximité, les
place au cœur des tendances de consommation d'aujourd'hui... et des mouvements qui animent le monde du mareyage
et des grossistes, à l'instar des Viviers de
Béganton, passés sous le giron de Mericq
l'an passé. Le tourteau constitue le produit phare des 2  200  tonnes annuelles
que passe la maison. «  Notre armement
est constitué de trois navires et nous avons
six producteurs avec lesquels nous travaillons en direct, indique Erwan Dussaud, responsable commercial. Cette année, malgré

L'araignée en toile de fond
bondante en 2016, avec une hausse de ses débarques de 12 % accompagnée d'une baisse
de 9 % du prix moyen, l'araignée ne joue pas dans la même cour que le tourteau. Pêchée en
accessoire au casier ou ciblée au filet, elle fait l'objet d'un marché spécifique, de connaisseurs
présents essentiellement dans le grand Ouest. Car, à l'image de la langoustine vivante, l'animal
est fragile et voyage mal hors de l'eau. « En camions viviers, on peut alimenter les marchés du sud
de l'Europe, mais les prix sont très fluctuants, avec des variations de 30 à 40 centimes au cours d'une
semaine », décrit Hervé Roche, responsable du département crustacés chez Reynaud Côte d'Azur.
Tandis que les pêcheurs spécialisés du nord Bretagne déploraient un prix en dessous
de 2 €/kg en avril et soulignaient une concurrence marocaine sur le marché espagnol,
la GMS hexagonale l'affichait à 5 €/kg en prix moyen.

L.F.

A

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PRODUITS DE LA MER N°173 JUIN 2017
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