Produits de la mer - n°176 - octobre 2017 - 24

Actu ❘ TENDANCES des MARCHÉS

Avec un quota de 6 770 tonnes, en hausse
de 13  % cette année, la vingtaine de
paires de pélagique français profite d'une
conjoncture assez favorable. La saison a
bien démarré et les prix sont restés fermes
à mi-parcours entre 3 et 3,40  €/kg : vu la
forte demande des conserveurs espagnols. Passer la barre des 3 euros suppose
toutefois des tailles supérieures à 7 kg.
Le tri est un point important par rapport
aux besoins des usiniers qui préfèrent les
tailles comprises entre 7 et 14 kg. La plupart évitent les gros calibres supérieurs à
20 kg. « Ce poisson est plus difficile à travailler
et généralement plus sec », remarque David
Milly, directeur de l'OP Pêcheurs d'Aquitaine. Certains conserveurs espagnols
n'achètent toutefois que du gros thon
blanc. D'autres, plus sélectifs, ne travaillent
que du germon pêché à la canne.
Saint-Jean-de-Luz retient trois catégories de tri : 4-6, 6-8 et plus de 8 kg. Tandis que
la Bretagne en distingue deux : 4-7 et plus de
7 kg. Les acheteurs ne voulant pas mélanger
les tailles pratiquent des tris plus fins.

Exportations françaises
vers l'Espagne
3 300 t
3000

2 €/kg
2500

1 871 t

2000
1500

3,19 €/kg

1 138 t

1000

3,25 €/kg

500
0

2014

2015

2016

source : FranceAgriMer 2017

90 % des exportations françaises de germon
frais se destinent à l'Espagne. La forte demande
des conserveurs ibériques cette saison devraient
poursuivre la tendance.

L.F.

GERMON ❘ Une saison atypique

« Cette saison est particulière, le poisson est
resté au Sud et il se comporte différemment. Les
bateaux font de petits coups et l'équipement de
détection est important  », signale Nolwenn
Gace-Rimaud à l'OP Pêcheurs de Bretagne.
Pêché dans des eaux plus chaudes et
plus proches de la côte, le germon du sud
du golfe s'avère plus fragile. «  L'abondance
de nourriture donne un poisson plus gras mais
plus mou et donc plus délicat à travailler », rapporte David Milly. Fait confirmé par les acheteurs qui observent du moins beau poisson
lorsqu'il est conservé en cuve. Cette pratique, courante à bord des navires irlandais,
convient davantage en eaux froides.
B.V.

SAUMON ❘ Si l'accalmie pouvait durer...
Prix de détail par semestre
du filet frais de saumon atlantique

25

Filet de saumon
moyenne (2011-2016)

20
14,5 14,8 15,3 14,2 14,6 14,5
15 13,5 14,4 14,6 13
12,5 13,2

18,6

20,2

16,6

10
5

En dépassant la barre de 20 €/kg en rayon
au premier semestre, le filet de saumon
enregistre un écart de 30  % par rapport
au filet de cabillaud, du jamais vu. Et les
analystes norvégiens de s'interroger sur
un possible retour en grâce du poisson
argenté en France, à la faveur de la traditionnelle baisse des cours en fin d'été.
D'autant que la détente est plus importante cette année avec des prix descendus
à 45 NOK. « Conséquence directe des fortes
croissances estivales, les plannings d'abattage sont importants », observe Jean-Pierre
Gonda, Pdg de Leroy France. De Norvège,
les prévisions pour octobre s'établissent

201
0-1
201
0-2
201
1-1
201
1-2
201
2-1
201
2-2
201
3-1
201
3-2
201
4-1
201
4-2
201
5-1
201
5-2
201
6-1
201
6-2
201
7-1

0

En 5 ans les prix de détail du saumon en rayon
ont grimpé de 37 %. La baisse conjonturelle
des cours en fin d'été ne permet pas de relancer
la consommation.

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PRODUITS DE LA MER N°176 OCTOBRE 2017

L.F.

source : Kontali

autour de 50 NOK. « On aimerait bien qu'ils
se maintiennent à ce niveau pour essayer de
reconquérir des parts de marché. Dans l'immédiat, il n'y a pas d'effet d'aubaine en France.
L'image du saumon cher pèse pour relancer
la consommation. Et le manque de réactivité
du marché du frais pourrait stabiliser les cours
vers le bas encore un certain temps. Mais à
partir de novembre, et d'avantage encore en
décembre, les prix repartiront à la hausse. »
La situation du saumon fumé paraît plus
figée. « Échaudés par les hausses des précédentes années, les grands fumeurs ont beaucoup contracté. » Quant aux récents retraits
de produits dans les supermarchés français, liés à la présence de listeria monocytogenes, «  ils sont passés inaperçus et n'ont
pas d'impact sur la consommation », estime
Jean-Pierre Gonda. En revanche, les graves
intoxications au Danemark suite à l'ingestion de saumon fumé en Pologne et contaminé par la listeria
listeria,, pourraient infléchir les
ventes en Scandinavie.
B.V.
http://www.fins.is
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