Produits de la mer - n°178 - décembre 2017-janvier 2018 - 23

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REGARDS CR ISÉS
Un bon équilibre régional
En 2010, le département de Loire-Atlantique a créé une SAEML (société anonyme
"
d'économie mixte locale) qui regroupe les ports de pêche et de plaisance de
La Turballe et du Croisic. Cette structure, baptisée Loire-Atlantique Pêche et Plaisance,
a repris la gestion du Croisic dont la CCI abandonnait la concession,
tandis que La Turballe tentait de survivre à cinq années de fermeture d'anchois.
Six ans plus tard, nos criées connaissent leur troisième meilleur chiffre d'affaires
depuis 1987 ! La pêche est bonne, les cours sont fermes et les stocks de l'Atlantique
sont à 60 ou 70 % du RMD.
La Turballe accueille encore une dizaine de paires de
pélagiques, des chalutiers classiques, des petits métiers.
Quand Le Croisic se spécialise un peu plus sur le vivant
(bouquet, langoustine...). La criée reçoit même par la
route des crustacés ou des saint-jacques des Côtesd'Armor, qui se valorisent bien ici. La confiance des
acheteurs comme des pêcheurs est de retour.
Avec Les Sables, qui ont absorbé Yeu, et les autres
criées vendéennes, nous avons un bon maillage,
un équilibre régional. »
B.S.

Max Palladin, directeur général
de Loire-Atlantique Pêche et Plaisance.

Il faut valoriser la qualité

Nous travaillons avec les grandes surfaces françaises et à l'international.
Un créneau difficile, qui nécessite beaucoup de relances », indique Caroline
Stephan, commerciale dans la société de mareyage fondée par son père voilà
35 ans. L'entreprise créée au Croisic est désormais installée à La Turballe. Elle
travaille surtout avec l'Espagne et le Portugal, notamment pour le poisson.
Près de 2 800 tonnes sont travaillées par an par la maison Stephan, dont
80 % partent vers la péninsule ibérique. Un camion dessert au quotidien
Barcelone, un autre, en soirée, permet de
livrer toute l'Espagne en A pour C. Caroline
Stephan confie : « Nous souffrons du manque
d'apports. Surtout, il faut gérer les fluctuations
d'arrivées d'espèces. Le merlu, la sole, les
céphalopodes... Même si parfois les volumes
sont là, comme pour le merlu, les prix moyens
augmentent. Les prix moyens de la criée, qui
intègrent les volumes de sardines et d'anchois,
faussent un peu la donne. Sans cela, le prix
moyen serait plutôt proche de 5 €/kg. Il faut
valoriser la qualité pour réaliser des marges. »
D.G.

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La Turballe profite des investissements réalisés en 2011 : « Huit millions d'euros pour rénover les quais, revoir le froid dans les cases afin que
les mareyeurs puissent développer de la valeur
ajoutée, détaille Max Palladin, directeur général de Loire-Atlantique Pêche et Plaisance. La
capacité de stockage a été augmentée pour faire
face aux apports importants lors des pêches saisonnières. » En effet, 60 % des apports de La
Turballe sont liés à la sardine, au merlu, au germon et à l'anchois. Des espèces à volumes.
Même si en 2016, les apports d'anchois ont
baissé de 44 %, le germon et la seiche ont
pu compenser. « Les céphalopodes, seiches et
calmars, demeurent les principales espèces en
valeur de La Turballe »
Turballe », rappelle Max Palladin.
Elles sont prisées par les marchés espagnols
et italiens ! Et, en 2017, le merlu, sur lequel les
navires ciblant le bar se sont reportés, a contribué à la hausse des apports « plutôt bien valorisés », poursuit Max Palladin.
Au Croisic, criée récemment mise aux
normes, merlan, seiche, saint-pierre et saintjacques ont fait progresser la valeur des
ventes en 2016. Mais langoustine, araignée
et merlu font partie, avec la saint-jacques
et le merlu, des cinq espèces qui génèrent
70 % des volumes et de la valeur de la criée,
où cette année une vente de civelles a
même eu lieu !
Y aurait-il un effet vente à distance sur
la bonne tenue des cours dans ces deux
criées ? Probablement ! « En quatre ans, la
part des achats distants à La Turballe est passée de 4 à 30 %. Au Croisic de 0 à 50 % », chiffre
le bilan de la SAEML. Nulle surprise si en juillet dernier, la criée du Croisic investissait
dans un service vidéo, facteur de réassurance pour l'acheteur distant.
Ensemble, les deux criées comptent une
centaine d'acheteurs - mareyeurs, poissonniers, conserveries françaises ou espagnoles... Ils sont aussi nombreux que les
navires qui y débarquent !
La criée enregistre aussi les volumes
achetés de gré à gré pour le thon et la
sardine. Des espèces qui ne passent pas
aux enchères ou peu. « Depuis cinq ans,
2 000 tonnes de sardines y passent, précise
Max Palladin.
Palladin. Depuis que notre agent commercial met en adéquation les demandes des
usines et l'offre des bateaux en termes de quantité et de qualité. » Pour l'anchois, principalement acheté par les usines, la criée essaie
de sensibiliser les pêcheurs à l'idée de réserver leurs derniers traits pour les mareyeurs
et détaillants. « Ces derniers pourraient alors le
valoriser en ultra-frais », confie Max Palladin.
L'avenir dira si la démarche séduit. ■

Caroline Stephan,
de la maison Stephan.

PRODUITS DE LA MER N°178 DÉCEMBRE-JANVIER 2018

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