produit de la mer - n°180 - Mars 2018 - 19

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Minatchy, président de l'Aripa et de l'Association réunionnaise des usines de débarque
et d'exportation de poisson (Arudep). La
situation est d'autant plus critique pour les
pêcheurs que les coûts d'exploitation ne
cessent de grimper. Ils ont doublé avec la
flambée des cours du maquereau qui sert
d'appât. » Une situation qui ne se détend
pas début 2018, d'autant qu'« une remontée des cours des carburants se profile »,
informe Ludovic Courtois.

En cette fin janvier 2018, c'est une première pour Sapmer : « 400 kg de langouste australe
vivante vont être débarqués à La Réunion », s'enthousiasme Paul David, responsable
marketing et commercial au sein de l'armement. Jusqu'alors, les 350 à 360 tonnes de
Jasus paulensis capturées aux abords des îles Saint-Paul et Amsterdam, à près de sept
jours de mer de La Réunion, étaient « à 95 % surgelées bord et expédiées au Japon, pour
un tarif grossiste de 20 à 30 €/kg selon les cours du marché ». En les conservant en viviers,
Sapmer espère les valoriser près du triple, en priorité sur le marché local. Son concept
de « poissonnerie fine »,
le Comptoir, initié au
Port mais déjà décliné
à Saint-Gilles-les-Bains
en partenariat avec le
Potager, servira de point
de vente. « Comme il s'agit
d'un circuit court, le prix
d'une langouste de 200
à 300 grammes n'est pas
inabordable, même sur
le marché local », indique
Paul David. À noter, pour
développer sa marque
Sapmer en métropole,
l'armement va ouvrir
Le Comptoir, plus qu'un lieu de vente, un lieu de
en avril un Comptoir
démonstration culinaire pour valoriser légine, thon, etc.,
à Concarneau.
proposés surgelés mais aussi en conserves et fumés.

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Soutenir une activité pêche
Dans ce contexte, l'aide européenne
accordée dans le cadre du plan de compensation des surcoûts liés à la production sur l'île de La Réunion est bienvenue.
« Pour 2017, le montant redistribué au global, c'est-à-dire pour les pêcheurs comme les
aquaculteurs, le mareyage, la transformation ou la commercialisation, est de 12 millions d'euros », précise le délégué général.
Néanmoins, pour en bénéficier, il faut adhérer à l'Aripa et montrer patte blanche auprès
de l'administration européenne sur tout ce
qui concerne le respect des règles sanitaires
et fiscales. Il faut aussi présenter des fiches
de pêche, etc. « À défaut, les dossiers sont
retoqués. Mais l'investissement en vaut la
peine. L'adhésion pour un pêcheur est de
50 euros et 10 centimes par kilo de poisson mis sur le marché. En retour, l'aide pour
la pêche artisanale côtière est de 1,35 €/kg
et de 0,889 €/kg pour la pêche palangrière
côtière », illustre le responsable.
L'apport de 350 000 euros versé au
CRPMEM par le Syndicat des armements
réunionnais de palangriers congélateurs
(SARPC) dans le cadre du programme
« Légine pour tous », pour soutenir les projets visant à soutenir la pêche artisanale,
devrait lui aussi apporter un peu d'oxygène
et permettre de maintenir à La Réunion une
activité pêche malgré la crise.
Le point est stratégique. « Face à la baisse
des apports, conséquence probable du phénomène El Niño, nous nous sommes engagés en 2017 à assurer aux pêcheurs un salaire
minimum de 60 euros par jour, pour maintenir une activité pêche », indique Sébastien
Camus, président de Réunimer.
Chez les acteurs de la grande pêche, et
notamment celle de la légine, les efforts et
les investissements pour conserver et attirer
les personnels naviguant locaux sont réels.
« Nous organisons des rotations de nos équipages sur trois marées. Chaque marin en
fait deux en mer et une à terre pour profi-

Sapmer tente la langouste australe en viviers

Cap Bourbon fait ses premiers pas
dans la transformation
Jouxtant les bureaux de Cap Bourbon, les 1 000 m2 d'Océane Production,
acquis fin 2016, sont désormais opérationnels. Fumoirs, tunnels de surgélation, tables de découpe n'attendent que l'arrivée d'un responsable
de production pour tourner. « Mais déjà, l'entreprise emploie l'équivalent de trois temps plein pour les activités de conditionnement lancées
en octobre, qui bénéficient de l'expérience de notre filiale boulonnaise
Packopale », indique Tugdual Poirier, directeur d'exploitation de Cap
Bourbon au Port. Darnes de légine ou de grenadier sont mises en
sachets, fermés d'un cavalier aux couleurs de l'entreprise. « Nous
souhaitons développer notre marque pour mieux valoriser nos
captures tant à La Réunion qu'à l'international. » Pour aller vers plus
de produits élaborés, Cap Bourbon s'appuiera
sur le pôle de compétitivité réunionnais Qualitropic, mais pourrait
aussi approvisionner le site avec dess
ressources de Saint-Pierre-et-Mique-as
lon. Enfin, Tugdual Poirier n'exclut pas
ments
d'utiliser cet outil neuf et ses équipements
es
pour faire de la prestation de services
pour des entreprises locales.

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