produit de la mer - n°180 - Mars 2018 - 37

L.F.

Dossier ❘ ALGUES ET COPRODUITS MARINS

« La demande croît, indique le directeur
Henri Courtois, mais ce qui ne fait pas
de la filière l'eldorado que certains voudraient voir. Rien que sur le réseau bio,
il y a encore beaucoup de potentiel et
demain, la GMS sera plus demandeuse.
Néanmoins, tant que nous n'aurons pas
bien verrouillé l'accès à la ressource, nous
ne pourrons pas être partout. Déjà, nous
délaissons des opportunités de marché
car nous souhaitons satisfaire nos clients
dans un esprit de proximité et de traçabilité. Il est urgent de lancer l'algoculture. »
Algues Service propose une gamme de
quatre tartares, des algues fraîches en sel,
des chutneys et des biscuits apéritifs, et va
bientôt lancer une mayonnaise.
À Lézardrieux, Aleor investit depuis
2006 dans la culture de wakamé et
d'autres espèces, plus confidentielles. La
société a développé un outil de production basé sur la stabilisation en séchage
à basse température. Christophe Caudan,
le directeur, évoque lui aussi la demande
supérieure à l'offre. « Nos approvisionnements sont relativement sécurisés mais
nous restons sur un produit naturel. Or, en
aval, notre clientèle, sur le food et la cosmétique, est composée d'industriels qui
ont besoin d'apports fiables. Il peut alors
arriver de faire appel à l'importation, mais
je le fais en totale transparence, comme

récemment avec l'Irlande. » Aleor propose
des produits nettoyés, séchés, conditionnés : autant de matière première, notamment pour la gamme d'accompagnement
I Sea, distribuée par la société batave Seamor. « Nos clients innovent et le food évolue positivement. Mais nous ne sommes
pas encore des légumiers de la mer. »
L'innovation, de la mer à l'assiette, c'est
aussi et toujours le créneau des Bigoudens
de Marinoë. « Nous sommes des pionniers et toujours en développement, rappelle Marie-Dominique Plan, la créatrice
de l'entreprise avec son mari
Patrick. Notamment en
termes d'élevage, avec une
approche « pilote » dans le
Finistère sud, en vue de créer
er
une ferme marine. » Marinoë
oë
propose du frais, du salé, de
la conserve et du déshydraté.
raté.
En 2017, ses chips d'alguess ont
reçu le trophée Natexpo.. Elles
viennent compléter une gamme
d'une cinquantaine de références,
érences,
qui compte tarama végétal,l, salade,
dessert... avant tout disponible
ibl en
réseau bio et épiceries fines.
La grande distribution concerne plus
directement Globe Export, détenteur de
la marque Algues de Bretagne, repris par
la célèbre société Hénaff, en quête de

À savoir

% des algues
produites et importées
en France servent
à la fabrication
de gélifiants.

Source : Programme
Idealg

diversification. Ce rapprochement, qui
va se traduire par une modernisation du
site de Rosporden, devrait aider les tartares et salades, kombu royal et autre laitue fraîche ou encore les originales Perles
de saveurs, à entrer au référencement dans
les enseignes. Idem pour les Ouessantines,
passées en 2015 sous la bannière Guyader.
La PME bretonne est rompue aux négociations avec la grande distribution.
Retour à Lesconil, avec Algolesko, qui
gère 150 hectares de concessions en mer...
avec des aléas. L'année dernière, des incidents ont limité la récolte à 50 tonnes.
Des mesures ont été prises pour sécuriser
l'élevage et une autre concession pourrait
voir le jour à Moëlan. « Nous nous positionnons comme des producteurs et des
prétransformateurs, indique Timothée
Serraz, le directeur. Nous commercialisons kombu, wakamé et dulse en frais,
frais salé, déshydraté et, c'est notre spécificité, en IQF. Traitées individuellement, les
feuilles permettent d'avoir des copeaux
surgelés à cœur. Les industriels des plats
préparés, charcuteries et autres soupes
sont séduits, pour les produits vegan par
exemple. Un italien en fait des burgers ! La
mouvance explose. Nous avons une carte
exceptionnelle à jouer, avec des algues bio
tracées depuis l'écloserie et élevées dans
des eaux d'une super qualité. » ■

PRODUITS DE LA MER N°180 MARS 2018

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