Produits de la mer - n°181 - Avril 2018 - 126

Discovering ❘ IN SITU

A harvest which requires some savoir-faire
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1 et 2. Habileté exigée. Placées en plein vent, les filières
obligent le capitaine à manœuvrer tout en délicatesse
pour se positionner à flanc sans prendre ses hélices
dans les aussières.
Skills are required. Placed in full wind, the longlines
force the captain to manoeuvre smoothly to position
the boat on the flank without getting the propellers
caught into the hawsers.
3 et 4. La production. Les descentes de 4 mètres sont couvertes de moules. Contrairement aux moules de bouchots
qui sont maintenues par un filet de catinage, les moules
de filières sont libres et peuvent être dégrappées à la
main. L'exceptionnelle vitesse de pousse offre aux Mytilus
edulis de l'île Dumet une taille supérieure de 12,5 %
par rapport aux moules d'élevage classique.
Production. The 4 meters long ropes are covered with
mussels. Contrary to mussels grown on posts held by a
pole culture net, longline mussels are free and can be
declumped by hand. The exceptional speed of growth
gives Dumet Island's Mytilus edulis a size which is
12.5% higher than traditionally-bred mussels.

5. Récolte. Une grue et un simple grappin permettent
de lever les filières à hauteur de travail. Spacieux,
le pont du navire mytilicole peut accueillir jusqu'à
30 géobox (bacs en plastique), soit 15 tonnes de moules.
Harvest. A crane and a simple grapnel lift the longlines
to working level. Spacious, the deck of the harvesting
boat can accommodate up to 30 geoboxes (plastic
bins), or 15 tons of mussels.
6. Ambition. Fier de son produit, Jordan Chevalier
espère atteindre une capacité de production
de 600 tonnes d'ici l'année prochaine.
Ambition. Proud of his product, Jordan Chevalier hopes
to reach a production capacity of 600 tons by next year.

En bref
◗ 70 filières sont actuellement
immergées sur la concession
de l'île Dumet. 15 de plus sont
attendues pour la saison 2019.
◗ 100 mètres, la longueur des
filières sur lesquelles viennent
se fixer 100 suspentes
de 4 mètres, où les moules
sont élevées.
◗ 8 mois, le temps que passent
les moules immergées sur
les filières.

Jordan Chevalier. C'est là tout l'enjeu de Liorzhou ar Mor :
arriver à convaincre le consommateur que l'ouverture de ses
moules de filières est naturelle. « On a toujours appris aux
gens qu'une moule qui baille est morte alors que ce n'est
pas le cas. Bien sûr, si vous lui tapez dix fois sur le bec et
qu'elle ne se referme pas, c'est qu'il y a un problème. »
Tombé dans le métier « officiellement à seize ans »,
Jordan Chevalier est un enfant du sérail. Son grand-père,
Yves-Marie, était un mytiliculteur charentais installé en baie
du mont Saint-Michel après les mortalités. Son père, Alain,
a développé les moules sur bouchots au Vivier-sur-Mer (Illeet-Vilaine). « Ce sont des métiers complètement différents. Sur les bouchots, on travaille avec les marées, sur
les filières, on part quand on veut. » Mais ce n'est pas pour
autant plus tranquille. « Nous, du 1er avril au 15 décembre,

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Unlike the latter which withstands being removed from
the water, the mussel of Dumet Island grows so quickly that
it does not keep well on the fish counter. "Twelve hours
after harvest, it tends to yawn on the counter," admits
Jordan Chevalier. This is the challenge of Liorzhou ar Mor: to
convince consumers that the opening of the mussel shell is
only natural. "People have always been taught that a yawning mussel is dead although it is not true. Of course, if you
tap it ten times on the beak and it does not close, then there
must be a problem."
Jordan Chevalier has worked in this trade ever since he
was "officially sixteen", and he indeed comes from the
right family: his grandfather, Yves-Marie, a man from the
Charentes, was a mussel farmer in the mont Saint-Michel
Bay after the mussel mortality predicament. His father, Alain,

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