Produits de la mer - n°181 - Avril 2018 - 47

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Du conteneur au produit fini
Si une partie importante
des produits de la mer
importés ne font que
transiter par la Belgique,
une autre dessert
quelques entreprises de
transformation, parfois
filiales de groupes
internationaux.

orte d'entrée sur les marchés européens, la Belgique, et notamment
les Flandres, accueillent aussi les
filiales de groupes islandais ou norvégiens désireux de capter plus de valeur
ajoutée sur leur matière première, à l'instar
de Marine Harvest. Le géant mondial de la
production de saumon s'est installé à Bruges
en 2006, en acquérant l'entreprise Pieters.
Avec 185 millions d'euros de chiffre d'affaires et une production de 16 700 tonnes
de produits finis aujourd'hui, l'entreprise
se hisse au rang de premier transformateur belge. Ses spécialités : le saumon bien
sûr, mais aussi le poisson blanc, cabillaud et
pangasius en tête, proposés en barquette
sous atmosphère modifiée. Cette production compte pour 60 % de son activité.
Mais au travers d'unités telles que la
Couronne, spécialiste des produits fumés
haut de gamme installé à Ostende, Marine
Harvest monte en valeur ajoutée. « Notre
idée est d'aider les gens à mieux manger du
poisson, sans préparation, via l'innovation,
déclare Philip Verduyn, directeur des ventes
Benelux. Pour y parvenir, nous disposons
d'une usine à la pointe, avec des équipe-

ments permettant les operculages, type Top
Seal, le portionnage, des barquettes poids
fixes ou poids variables. Nous avons investi
dans la technologie Vision, pour assurer le
contrôle des barquettes, et dans un système
d'emballage secondaire totalement automatisé : le pick and place. » Le responsable
rappelle que la production est gérée via un
ERP (logiciel de gestion de la production) et
la communication avec ses clients assurée
via des flux EDI (Échanges de données informatisés) mais surtout que « toute la fin de
ligne a été fortement automatisée avec une
gestion rapide de la mise en lot, cagette et
palette ». L'objectif étant de booster le marché belge en développant l'e-commerce.
Le concurrent Gadus, numéro deux
de la transformation belge, aura-t-il les
mêmes ambitions ? Possible : « L'accès
direct aux marchés consommateurs est
un élément important de notre stratégie », soulignait au moment du rachat
Sigurður Gísli Björnsson, directeur général
de Sæmark Seafood, entreprise du consortium islandais Steinasalir, nouveau propriétaire de Gadus. Le transformateur belge,
cédé par le groupe Icelandic cet été, restera une tête de pont pour la valorisation,
la vente et la promotion des produits islandais en Belgique comme en Europe. Fin
2016, Gadus réalisait 83 millions d'euros de
chiffre d'affaires en transformant et distribuant 7 000 tonnes de poisson, saumon et
cabillaud frais en tête, auprès de la grande
distribution et de grossiste.
À Ostende, le nom Shore s'impose
chaque jour un peu plus dans le paysage.
L'atelier de Morubel, spécialiste de la crevette tropicale congelée, prendra bientôt les
couleurs et le nom de ce groupe qui l'unit
à Telson, positionné sur la crevette grise

[Focus on imports and exports]
In 2016, the small kingdom of Belgium imported 338,000 tons of seafood products, mainly salmon and prawns, for an amount of more than 2 billion euros.
From the imported quantities, 5% are supplied by India. A volume which
reveals the importance of prawn in the country whether for trade or processing. France,The Netherlands, Germany and Spain are the main outlets
for Belgian companies. They export 176,000 tons of seafood products for a
total amount of 1.1 billion euros. Primarily salmon and prawns.

La crevette est une des stars de la transformation belge.

L'industrie
des produits
de la mer
en Belgique :

entreprises, avec
une prédominance
des sociétés
de négoce et
d'import-export

1 100

salariés

Source : Eurostat 2015

aux Pays-Bas, à Rainbow, éleveur de crevettes bio au Costa Rica, et à Ristic, centre
de services en Allemagne. « Nous construisons une société bien identifiée, indique
Chris Meskens, la responsable communication, et le nouveau directeur commercial
Dirk Belmans, accompagne cette mutation. » Sur le site d'Ostende, les conteneurs
en provenance de Zeebruges ou d'Anvers
convergent. Les cargaisons de crevettes
seront décongelées, certaines colorées au
paprika, d'autres seront cuites ou blanchies
avant d'être surgelées en IQF. La montée en
valeur ajoutée est aussi à l'ordre du jour.
« Notamment avec l'ajout de marinades ou
de sauces. Le conditionnement se fait en
sachet plat ou Doypack, mais de plus en
plus en carton. Un emballage de plus en
plus demandé, notamment en Allemagne.
Un marché pour lequel nous avons investi
dans une nouvelle machine et la certification Naturland », poursuit Chris Meskens.
Un vent de dynamisme semble souffler
chez les transformateurs, même si en 2017,
la Belgique a connu la disparition de Setraco.
La société, qui avait rapatrié les équipements
de son partenaire français la Gastronomie
des Fjords pour faire de l'assemblage de ses
produits de la mer congelés et proposer des
plats préparés, n'a pas réussi son passage du
négoce à la transformation. ■

PRODUITS DE LA MER N°181 AVRIL 2018

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