Produits de la mer - n°181 - Avril 2018 - 57

Actu ❘ TENDANCES des MARCHÉS

AUSTRALIE ❘ Crevettes sous surveillance, une opportunité pour le bio ?

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PIERRE-HENRY THÉUS

BUSINESS DEVELOPER

▼

'arrivée du white spot sur la côte
est de l'Australie en 2016 a eu deux
impacts majeurs dans ce pays. « Un
tiers des vingt fermes de crevetticulture a fermé »,
», indique Pierre-Henry
Théus, business developer. Pour ce
spécialiste du marché australien, cela
représente une baisse de la production
de 1 500 tonnes sur les 4 500 tonnes
de crevettes élevées, auxquelles il faut
ajouter 20 000 tonnes de captures en
sauvages : «
« Monodon
Monodon,, mais aussi crevettes banane (F. indicus ou merguiensis),
sis
), crevettes royales (M.
(M. latisulcatus,
plebejus ou longistylus
longistylus)...»
)...» Sauvages,
la liste des espèces de crevettes est
longue, en élevage par contre, cela se
résume surtout à de la monodon
monodon,, car
« il est impossible d'élever des espèces
non endémiques, telle la P. vannamei ».
Présente sur les étals, la vannamei
est importée d'Asie - Vietnam, Chine
et Thaïlande en tête. Mais depuis 2017,
suite au white spot, « introduit, selon les
autorités, par des crevettes crues d'élevage utilisées comme appât, l'Australie
limite l'importation de crevettes crues
à celles qui sont décortiquées et étêtées ».
». De plus, souligne Pierre-Henry
Théus, les exigences en termes de
contrôles se sont amplifiées : « Chaque
lot doit être certifié comme non porteur du white spot ou de la maladie de
la tête jaune, avant son départ et à son
arrivée sur le territoire. »
Importer ou exporter devient complexe et coûteux, les volumes disponibles pour le marché australien sont
en baisse et les prix flambent pour les
consommateurs. « + 45 %,
%, évalue
Pierre-Henry Théus. Les prix moyens
sur les étals australiens dépassent les
30 €/kg. » Même si le pouvoir d'achat
des Australiens est important, ces derniers regardent les prix. « Des prix élevés peuvent passer si le produit apporte
un plus »,
», estime le business developer qui pense qu'un label « organic »,
facile à obtenir pour un acteur certifié bio en Europe, serait un plus, tant
il constate l'essor de la consommation
bio en Australie, « sauf dans les produits de la mer : il n'y a pas d'offre ! ».
d'offre ! ».
Elle est à développer.
Céline ASTRUC

Australia ❘ Prawns are kept under close watch:
an opportunity for organic production?

he arrival of white spot disease on the
east coast of Australia in 2016 has had
two major impacts in the country. "A third
of the 20 prawn farms have closed down,"
says Pierre-Henry Théus, business developer. For this expert of the Australian market, this represents a drop in production of
1,500 tons out of 4,500 tons of farmed
prawns, to which must be added 20,000 tons
of wild catch: "Monodon
Monodon,, but also the banana
prawn (F. indicus
(F. indicus or merguiensis
merguiensis),
), spencer gulf
prawn, easter king prawn or red spot king
prawn (M.
(M. latisulcatus, plebejus or longistylus)..."
lus
)..." The list of wild prawn species is a long
one, while for farmed prawns, it is mostly
monodon,, because "it is impossible to breed
monodon
non-endemic species, such as P. vannamei."
vannamei."
Present on the fish counter, vannamei
is imported from Asia (Vietnam, China and
Thailand in the lead). But since 2017, following white spot, "introduced, according to
the authorities, by farmed raw prawns used as
bait, Australia limits the imports of raw prawns
to those which are shelled and deheaded." In
addition, Pierre-Henry Théus emphasizes, the
requirements in terms of checks have been
extended: "Each batch must be certified as
being a non-carrier of white spot or of the yellowhead disease, before its departure and on
its arrival in the territory."
Importing or exporting is becoming complex and expensive, the available quantities for the Australian market are falling and
prices are rocketing for consumers. "A rise of
45%," Pierre-Henry Théus reckons. "Average
prices on Australian fish counters exceed
30 €/kg." Even though the purchasing power
of Australians is substantial, they still com-

pare prices. "High prices are understood if
the product brings a plus," believes the business developer who thinks that an australian
organic certification, easy to obtain for a certified organic producer in Europe, would be a
plus, as he notes the incredible rise of organic
consumption in Australia, "except for seafood
products: there is nothing on offer!" It is just
waiting to be developed. ■

La consommation de produits de la mer
en Australie
The consumption of seafood in Australia

350 000 t de produits aquatiques consommées
pour 24,5 millions d'habitants.
60 000 t de crevettes consommées dont 50 %
sont des crevettes d'élevage importées. Face à la
popularité du crustacé et la diversité des espèces,
Greenpeace a établi un classement des crevettes
durables et éthiques.
L'origine locale obtient un prix premium, mais
7 000 t de crevettes australiennes partent sur les
marchés d'export.
350,000 tons, the consumption of aquatic
products for 24.5 million inhabitants.
60,000 tons of prawns consumed, 50% of
which are imported farmed prawns. Given the
popularity of crustaceans and the diversity of
species, Greenpeace has initiated a ranking of
sustainable and ethical prawns.
Local origin gets a premium price, but
7,000 tons of Australian prawns go to export
markets.

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