Produits de la mer - n°181 - Avril 2018 - 79

Dossier ❘ EMPLOI

Deux idées à explorer
Former des employés de marée via l'insertion
Récupérer les poissons invendus des criées, les transformer et les expédier à des structures de l'aide alimentaire, c'est le travail des cinq associations d'insertion par l'activité économique les Paniers de la Mer. Basées à Plonéour-Lanvern (Finistère),
Saint-Malo, Lorient, Boulogne-sur-Mer et Fécamp, elles forment chaque année près
de 130 personnes en situation précaire au métier d'employé de marée. Leurs salariés ont des contrats de 26 heures par semaine qui durent entre six mois et deux ans.
« Les personnes qui viennent chez nous sont rarement issues du milieu de la mer,
sauf à Boulogne. Leur moyenne d'âge est comprise entre 45 et 50 ans. Nous avons
pas mal de candidatures spontanées, mais c'est Pôle emploi qui fait les prescriptions.
Pour nous, le poisson est un support pour travailler sur leur parcours », explique
Dominique Breton, directeur de la fédération du Panier de la Mer. Certains apprécient le secteur : 25 % des
personnes sortant avec
25 % des personnes qui sortent
un CDI ou CDD vont vers
des Paniers de la Mer vont dans
la marée et le mareyage,
le secteur marée-mareyage.
14 % choisissent l'agroalimentaire, 10 % la restauration et 38 % la
distribution. La fédération regarde avec
intérêt la possibilité de faire passer à certains de
ses salariés un CQP
employé polyvalent des produits
de la mer.

Garder les saisonniers
via un groupement d'employeurs
Chargé d'embaucher pour le compte de ses membres, le groupement d'employeurs tente
de mutualiser les besoins afin d'offrir aux candidats des quasi-temps-pleins, tout au long
de l'année.
Trois groupements d'employeurs existent dans la branche des produits de la mer. Glémo, basé
à Oléron depuis 1999, compte 102 adhérents travaillant principalement dans le tourisme
et l'ostréiculture. « Nous voulions stabiliser les saisonniers afin qu'ils aient un emploi fixe
et ne pas devoir en former chaque année de nouveaux », explique Olivier Poitevin, son
président. Ainsi, une personne recrutée pourra faire le ménage dans les campings l'été et
travailler à l'emballage chez un ostréiculteur hors saison touristique... Pour les adhérents,
il en coûte 15,75 euros de l'heure pour un ouvrier au Smic recruté en CDI.
Le groupement de la Côte des Havres, créé en 2005, compte une quarantaine de membres
quasi exclusivement dans la conchyliculture et l'ostréiculture. Il fournit 70 à 150 personnes
à chaque période de marée. « Pendant les marées, nous repérons les personnes les plus
motivées et leur proposons des temps-pleins dans les ateliers pour le calibrage par exemple.
Chaque année, quatre à cinq personnes partent ainsi en CDI chez les producteurs »,
explique Richard Jaunet, son directeur. Enfin un troisième groupement est en train de se
monter à Arcachon.
DR

make concessions and in particular adjust
the schedules to the employees' needs.
Other ideas are emerging. "Regarding
transportation, it would be useful to set
up carsharing meeting points with specific
schedules, and to create nurseries open
from 6 am," adds Jennifer Leroux.
In order to retain employees, promotion opportunities can be an asset, even
in family businesses. It must be shown
that if fish selling is a hard trade, there are
real possibilities to become a buyer, a marketer or a quality manager... To achieve
this, lifelong training is very efficient. "In
the companies with fewer than 10 staff,
in 2016, 258 employees took professional training, for an average duration of
636 hours. Thirteen professional degrees,
five BTS (equivalent of HND) and DUT
(technology degree) and two professional
A-level courses were thus funded," Peter
Samson points out. He adds that the sector together with social partners have validated a reference document listing the
different trades with the related skills, and
will highlight the different ways to change
from one to another. The drafting of this
document is expected to be completed in
September 2018.
Finally, to attract new people, the sector
also revitalized the certificate of professional qualification (CPQ) for multi-skilled
employees in the seafood product trade.
In 2015, only two training centres offered
it. Following a call for tenders in 2017,
there are now eight, located all along the
coast. A dozen students are trained during each session. The job centre makes
a pre-selection of applicants and organizes information meetings. The point is to
show people the reality of the job so that
they know what they are letting themselves in for. The aim is to limit the number of dropouts.
In the Pays Bigouden for example, a
visit to the fish auction was organized at
5.30 am and 26 applicants spent several
days in the company gaining experience
of the jobs on offer. After training, the
employer agrees to recruit the apprentice
with a temporary contract of six months
minimum. Among the twelve students
who took the training of Pays Bigouden,
two of them gave up in the process. The
other ten stayed in the trade and three or
four of them obtained a permanent contract. This might be the fresh blood that
employers desperately need. ■

PRODUITS DE LA MER N°181 AVRIL 2018

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