produit de la mer - n°183 - Juin 2018 - 13

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Sea Value mise sur la conserve bretonne
Une seconde ligne de
production dédiée au thon
en boîte vient de démarrer
dans l'usine Sea Value Atlantic,
à Lignol (Morbihan).

rès de trois ans après sa première
implantation hors Asie, Sea Value PLC
entend pérenniser son développement en
Bretagne. Après un investissement initial
de 2 millions d'euros, le groupe thaïlandais
va diversifier une production concentrée
sur les miettes de thon pasteurisé et stérilisé en emballage souple sous vide.
« L'an dernier, nous avons pu tripler
le volume de production annuel, pour
atteindre environ 3 000 tonnes sur notre
cœur de métier », se félicite Jean-Luc
Douady, responsable industriel de Sea
Value Atlantic, dont les équipes se sont
étoffées. Désormais, le site compte une
vingtaine de salariés en équivalent temps
plein. « Nous ciblons essentiellement

Sea Value PLC
emploie quelque

15 000 salariés
partout dans
le monde, pour
un chiffre d'affaires
estimé à
900 M€, dont
10 % en Europe.

les fabricants industriels de sandwiches,
salades, plats cuisinés, ainsi que les réseaux
de distribution et de restauration partout
en Europe », reprend Patrice Pourquié, responsable commercial de l'entreprise.
Fort de sa réussite, Sea Value Atlantic
vient de déployer une seconde ligne de
production pour un montant d'environ
750 000 euros. Elle consiste à emboîter
des longes de thon crues ou précuites
sur des portions de 133 à 400 grammes,
avant traitement thermique et sertissage.
« Nous avons voulu lancer un produit haut
de gamme, avec un thon certifié sans
usage de DCP et une expertise industrielle
bretonne. Il s'agit de répondre aux besoins

de nos clients, mais aussi des consommateurs sous une marque propre », souligne
Jean-Luc Douady.
Mais entre la vive concurrence sur le
segment et un net regain des cours du
listao, Sea Value PLC mise sur une croissance beaucoup plus modérée ces prochaines années et espère une production de 4 000 tonnes d'ici 2020. Cela dit,
pour le numéro 2 mondial de la conserve,
Lignol est une tête de pont pour le marché européen, pour lequel il peut importer
une matière première exonérée de droits
de douane significatifs.
Bertrand TARDIVEAU

[ Une unité de production taillée pour l'étranger ]
◗ Le site de Lignol s'étale sur 2 000 m2 repris fin 2015 par Sea Value PLC. Il avait été
conçu par Euralis pour répondre aux exigences de la Food & Drug Administration en
matière d'hygiène. C'était le premier en France. Depuis dédié aux produits de la mer,
il est en sus certifié BRC, IFS et MSC. Des musts pour exporter.

Les engagements payants de Chancerelle

ous souhaitons recruter une centaine
de personnes en 2018 sur nos sites de
Douarnenez », chiffre Jean-François Hug,
Pdg de la maison Chancerelle. Objectif :
assurer la croissance d'une activité traditionnelle qui exige du fait-main. En 2017, le
nombre de petites boîtes sorties de l'usine
du Finistère a progressé, avec notamment le
succès des références de maquereau label
Rouge, qui se hissent dans le top 10 des
nouveautés les plus vendues. « Nous avions
identifié le besoin, mais il a fallu deux ans

Chancerelle

142 M€ de CA
en 2017, dont
115 M€ en France.
2 000 salariés
dont 725
à Douarnenez.

de démarches auprès de l'Inao (1) pour
démontrer qu'avec une bonne logistique, le
maquereau frais d'Irlande ou d'Écosse pouvait être utilisé au même titre que le maquereau des côtes françaises, trop rare. »
Côté sardine, Chancerelle a aussi rencontré de jolis succès. Le lancement de la
gamme Sans arêtes a contribué à la progression du chiffre d'affaires, passé de 107 millions d'euros en 2016 à 115 millions d'euros en 2017. Toutefois, « parce que l'atelier
est saturé, qu'il faut beaucoup de place et
un savoir-faire spécifique pour désarêter des
sardines entières », cette gamme signée
Connétable est fabriquée au Maroc ou chez
un partenaire portugais.
Car si Chancerelle prévoit d'investir
7 millions d'euros à Douarnenez, « dont
la moitié dans de nouvelles lignes pour
de nouveaux projets », le groupe mise
aussi sur sa filière marocaine : à Laâyoune,
4 millions d'euros seront investis pour fonder une petite usine de première transfor-

mation de sardine. « Par ailleurs, pour certains produits comme les sprats, le foie de
morue ou les moules, nous nouons des
partenariats, afin que les espèces soient
travaillées le plus près possible de leur lieu
de pêche », poursuit Jean-François Hug.
Un des points clés pour des produits de
qualité. « Mais ce n'est pas le seul. La qualité dépend beaucoup des hommes et des
femmes de l'entreprise. À nous de faire en
sorte qu'ils s'y sentent bien. »
En 2018, Chancerelle va accentuer ses
efforts sur la prévention des troubles musculo-squelettiques et l'amélioration de la
qualité de vie au travail. Le social, tout
comme le sourcing durable, devient une
priorité de sa démarche RSE. Les labels
Entrepreneur + engagé, de la Feef (qui
représente les fournisseurs de la distribution), et Entreprise du patrimoine vivant,
dont elle vise l'obtention en 2018 comme
pour l'Iso 14 001, en témoigneront.
Céline ASTRUC

L'humain est au cœur de la nouvelle communication
de Chancerelle qui revendique « du fait-main et du fait
avec le cœur ».

(1) Institut national de l'origine
et de la qualité
PRODUITS DE LA MER N°183 JUIN 2018

Porté par une belle dynamique
2017, le conserveur poursuit
en 2018 ses investissements
humains et matériels.

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