produits de la mer - n°184 - Juillet-Août 2018 - 7

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J.S Évrard

Carole Delga, présidente
de la région Occitanie.

« L'Occitanie représente 90 % de la filière pêche méditerranéenne en France et 10 %
de la production conchylicole nationale. C'est dire que la pêche et l'aquaculture
ont ici un vrai poids économique, qui permet à des familles entières de vivre »,
chiffre, dans un discours empreint d'humanité, la présidente de région Carole
Delga. Elle annonce vouloir se tenir aux côtés des professionnels pour valoriser au
mieux des ressources halieutiques qui partent à 80 % sur les marchés espagnols
ou italiens, mais aussi pour protéger ces ressources fragilisées par la pollution.
« Et non par la surpêche, comme le laisse entendre Bruxelles au regard du plan
de gestion drastique proposé pour la durabilité des pêches en Méditerranée »,
souligne Bernard Pérez, du comité régional des pêches d'Occitanie, en rappelant
les conclusions du projet EcoPelGol, conduit par des scientifiques et portant sur la
rareté et la petite taille des sardines et anchois. Le soutien de la région ne sera pas
que politique, plusieurs millions d'euros sont sur la table pour réussir.

Projets conchylicoles

Moules de pleine mer

Stocks protégés mis à l'abri

Dans le cadre du projet Littoral 21, le développement
de la mytiliculture en pleine mer est prévu. Et pour
éviter de mettre cette moule de filière en concurrence frontale avec celle d'Espagne, dont la production en volumes est bien supérieure à celle d'Occitanie, Emmanuel Fournier, coprésident du Syndicat des
ostréiculteurs et des mytiliculteurs de Loupian, mise
sur des labels : le bio et à terme une IGP. En attendant,
la production pourra arborer la marque collective Sud
de France, qui distingue les productions locales.

Dans les lagunes de Thau, les fermetures sanitaires pénalisent l'activité conchylicole. Si elles
ne peuvent être réellement évitées, car liées à
des aléas climatiques, les professionnels, soutenus par la région Occitanie, pourraient en réduire
l'impact grâce à la mise à l'abri de stocks protégés et aux outils de surveillance et d'anticipation des incidents sur la qualité de l'eau - déjà en
place. Philippe Vaudo, des Huîtres de Bouzigues,
explique que « cela permettrait de sortir nos lots
commercialisables de l'étang
pour les placer et les stocker dans
des bassins alimentés par de l'eau
de mer, classée A, à proximité de
Frontignan ». Tous les professionnels pourraient y avoir accès. De
quoi éviter les ruptures de commercialisation qui nuisent toujours à l'image d'une zone de
production.

M.L.L.

Vue d'un chantier ostréicole du bassin de Thau.

En 2017, 8 000 tonnes de poissons ont été vendues sous les criées
d'Occitanie. Des volumes en baisse, qui menacent leur équilibre. Pour
autant, comme le souligne Didier Codorniou, président du Parlement
de la mer d'Occitanie, « ces criées sont des outils qui permettent aux
territoires d'exister et on ne peut imaginer que l'une disparaisse au
bénéfice d'une autre. D'ailleurs, si Port-la-Nouvelle fermait, le bénéfice irait aux Espagnols ! Mais il faut mettre les criées en cohérence
entre elles, pour donner aux pêcheurs de la souplesse dans leurs lieux
de débarques ».

S.L.R.

Mutualisation ou mise en cohérence des criées de Méditerranée

LE MINISTRE A DIT :

J.S Évrard

L'Occitanie accueille les Assises

Stéphane Travert, ministre de l'Agriculture
et de l'Alimentation en charge de la pêche.
■

Brexit

« Même si les acteurs de la
Méditerranée peuvent se sentir moins concernés, je souhaite
insister sur le fait que la période
de transition et le maintien d'un
statu quo jusqu'à fin 2020 sont loin
d'être acquis. Si le 30 mars 2019,
le Royaume-Uni coupe les ponts
avec l'Union européenne, les conséquences seraient brutales. Si le pire
n'est jamais certain, il convient de
s'y préparer, vous comme nous. »
■

Thon rouge

« Je souhaite, pour le thon rouge,
que les négociations de novembre
prochain au sein de l'Iccat
débouchent sur l'adoption par cette
organisation d'un plan de gestion,
se substituant enfin à un plan de
reconstitution, après une décennie
d'efforts et de restrictions. »

+ Le thon rouge au cœur
des débats, lire p. 32
■

Écolabel public

« D'ici 2020, la restauration
collective devra s'approvisionner
à 50 % en produits locaux, sous
signes de qualité ou issus de
l'agriculture biologique. Pour
la pêche, le gouvernement a
cité explicitement l'écolabel
public des produits de la pêche
parmi les produits répondant à
cette obligation. Cet écolabel,
conforme aux lignes directrices
de la FAO sur la pêche responsable et sur l'écoétiquetage, a
été enrichi de critères sociaux et
économiques (valorisation par la
qualité) respectant la définition
du développement durable. »

PRODUITS DE LA MER N°184 JUILLET-AOÛT 2018

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