produits de la mer - n°184 - Juillet-Août 2018 - 28

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G.J.

Le Min de Rouen joue la carte locale

as d'agitation, pas de bruit, pas de
papier ni de crayon pour prendre les
commandes... Le pavillon marée du
Min de Rouen ne ressemble en rien
au célèbre A4 de Rungis. Cette comparaison, Rouen y est confronté en permanence
et veut se démarquer : « Cela ne dit rien à
personne Min de Rouen. Quand les gens
parlent de Min, ils pensent à Rungis, pas
à Rouen, déclare Bertrand Cantrel, directeur des exploitations du Min normand.
Nous avons fait une demande pour changer notre nom : Les halles de Normandie -
Min de Rouen. » S'appuyer sur le côté local
et mettre en avant les produits régionaux
est essentiel pour les acteurs du Min, qui
l'ont bien compris.
À commencer par Cougal. Le mareyeur
fécampois Franck Guéroult a investi les
locaux du pavillon marée après le départ

d'Yber, fin 2016, et a réalisé 450 000 euros
d'investissements pour mettre les installations aux normes. Cougal met en avant la
marque collective Saveur de Normandie,
qui certifie des produits transformés dans
la région, privilégiant des matières premières normandes. « Quand c'est possible, nous nous approvisionnons au
plus près, dans les criées ou directement
auprès des producteurs, comme pour le
bulot pour lequel nous travaillons avec
un pêcheur fécampois », explique Franck
Guéroult. L'entreprise adhère également à
Mr. Goodfish et Pavillon France, « On essaie
d'éduquer les clients sur les produits de saison disponibles en Normandie », poursuit le
directeur de Cougal.
Chez Rouen Marée aussi, la pêche locale
a son importance. L'entreprise a lancé, il y
a trois ans, la marque la Pêche au goût du

M€
d'investissements pour
remettre aux normes
le pavillon marée

2 500

m2
la superficie du pavillon
marée

entreprises
de mareyage

jour, pour promouvoir la pêche française.
À l'origine, les approvisionnements étaient
issus exclusivement de la pêche normande,
mais depuis un an et demi, certains produits
arrivent de la criée des Sables-d'Olonne,
pour augmenter les apports et proposer
de nouvelles espèces. L'entreprise a développé en parallèle un logiciel de traçabilité
permettant au consommateur d'obtenir,
grâce à un QR code, le nom et la photographie du bateau qui a pêché le poisson qu'il achète. « Nous sommes les seuls
à proposer une traçabilité si poussée »,
affirme Pierre Gouix, directeur commercial de Rouen Marée. Cette gamme, distribuée dans les drives locaux, connaît une
croissance à deux chiffres depuis sa création
mais reste une toute petite part des ventes
de Rouen Marée. ■
Guillaume JORIS

[La remise aux normes du pavillon marée continue]
Fin 2016, le Min de Rouen a investi 8 millions d'euros pour
remettre aux normes les parties communes du pavillon
marée. Des travaux ont été réalisés pour faciliter la desserte et réfrigérer les parties communes. Aux entreprises,
maintenant, de réaliser des investissements pour mettre
leurs équipements aux normes. Cougal a déjà réalisé ses
travaux lors de la reprise des locaux fin 2016. Franck Gouix,

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PRODUITS DE LA MER N°184 JUILLET-AOÛT 2018

directeur du groupe Normandie Seafoods dont fait partie
Rouen Marée, vient d'annoncer que les travaux de rénovation allaient être réalisés avant la fin de l'année. « Nous
allons améliorer la qualité des conditions de travail, l'hygiène et la sécurité, déclare-t-il. Les travaux vont permettre
de donner un coup de jeune aux bureaux et d'optimiser
l'organisation pour assumer la croissance des volumes. »

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