DS Occitanie 2017 - 4

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Occitanie

Jeudi 27 avril 2017 dossier le marin

Sète veut jouer dans la cour des grands

D

es bilans positifs ces
deux dernières années, des trafics stabilisés... L'optimisme revient. «  Il faut encore
faire grandir nos ambitions, sourit
Jean-Claude Gayssot, qui présidera son premier conseil d'administration portuaire à Sète le 12 mai.
Le plan stratégique table sur
4,6  millions de tonnes en 2020
(NDLR : 3,8  millions en 2016), et
250  000  passagers. C'est réalisable. »
Le président du port énumère
les enjeux liés au port. En premier
lieu, la solidification des trafics de
base. Les investissements engagés depuis 2008 ont remis le port
à flot. 130 millions ont été investis
par la région pour la remise en état
des infrastructures, l'achat d'outillages - un portique et deux grues
mobiles Liebherr de 120  tonnes
de charge - et la construction des
nouveaux quais J et H et du môle
Masselin. Côté privé, Sea Invest,
Lafarge, Silos du sud, Orsero ou
Sintax ont déjà mis 70 millions sur
la table.
En 2017, trois sujets sont à l'ordre
du jour  : le bétail, le pétrole et le
rail. La Sepab va construire un parc
à bestiaux de 3 500 m2 à 4 500 m2
afin de conforter sa place de premier exportateur de bétail sur pied

de l'Union européenne. Ekol, un
logisticien turc, devrait mettre en
route sa deuxième liaison mer-rail
vers la région parisienne et ensuite
vers Zeebrugges. Ce qui, avec le
canal du Rhône à Sète, étoffera les
services multimodaux.
Les voitures et les vracs pourraient aussi bénéficier d'un coup
de pouce. Le port espère aussi retrouver une activité conteneur. Les
négociations se poursuivent avec
P&O Ports (DP World) et ConHexa
pour le terminal frigorifique.
Le pétrolier BP va investir 50 millions dans le transfert de son sealine à l'intérieur de la darse, en
créant un appontement et un nouveau terre-plein de 18  ha. La plateforme sera issue de 750 000 m3
dragués par la région dans un
stock de sédiments mis en réserve
lors de la construction du bassin
Zifmar en 2000. La mise en service
est attendue pour 2020.

L'effet « quai H »
Côté passagers, la croisière a
le vent en poupe. La mise en service du quai H, livré en octobre
dernier, a ouvert les vannes. Avec
des paquebots plus gros -  jusqu'à 300 mètres de long -, la massification fait passer le nombre de
croisiéristes de 24 000 en 2016 à

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Hélène Scheffer

Avec près de 300 millions d'euros investis entre 2008
et 2020 par le public et le privé, Sète remonte la pente.
Et espère continuer à faire mieux.

L'« Oosterdam », grand paquebot accueilli en 2016.

45 000 en 2017, avec 50 escales.
Grâce à la confirmation d'un gros
tour-opérateur, ce chiffre devrait
passer à 100  000 en 2018, pour
70 escales. Des méga-yachts pourraient aussi être accueillis sur les
anciens quais du centre-ville, enfin libérés.
Pour les ferries, 120 000 passagers ont transité entre Sète et le
Maroc en 2016. L'armateur italien
GNV veut en transporter 140 000
en 2017. «  Pourquoi ne pas élargir le regard vers l'Algérie, les
Baléares et Corse ? », s'interroge
Jean-Claude Gayssot, pensant à
la nouvelle gare maritime, promise
pour 2020 (50  millions d'euros,
études lancées en 2017).
S'il est président du port, l'ancien ministre des Transports et an-

cien vice-président de la région
entend garder une vision globale.
«  En cumulant nos quatre ports
de commerce, on arrive à 7 ou
8 millions de tonnes. On pourrait
devenir le plus petit des grands
ports maritimes français. Toutes
les tailles sont nécessaires,
même les plus petites. Je me méfie de la course au gigantisme,
qui conduit à l'hypertrophie et la
saturation. Il ne s'agit pas d'une
gouvernance unique mais d'un
effort commercial qui pourrait
être partagé dans un cadre collectif.  » Même si Jean-Claude
Gayssot se veut avant tout pragmatique : « Il ne faut rien précipiter. »
Hélène SCHEFFER

Des toits photovoltaïques pour le port
*62 000 m
de panneaux photovoltaïques. C'est, à terme, la surface
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couverte sur les bâtiments du port. Premier hangar public à être équipé,
le hangar frigorifique. Selon les appels d'offres, plusieurs opérateurs vont
ensuite intervenir selon les lots contre un loyer et sept autres hangars
publics devraient suivre en 2017, pour 34 000 m2 de surface couverte,
soit la consommation électrique de 1 400 foyers. Les toitures sont
garanties pour 20 ans.

Canal du Rhône à Sète : quelles suites après 2020 ?
*100 millions
d'euros. C'était en 2010 l'évaluation du budget nécessaire

pour doper la capacité d'emport des péniches sur le canal du Rhône à
Sète et la faire passer de 1 000 à 2 500 tonnes. Une première enveloppe
de 50 millions d'euros a été dégagée dans le cadre du contrat de
plan État-région (CPER 2007-2014). 25 millions supplémentaires
portant sur 12 chantiers ont été signés dans le CPER 2015-2020. En
détail : 8 millions de la région Occitanie ; Voies navigables de France,
8 millions ; Union européenne, 9 millions. En 2016, le canal a vu transiter
300 péniches et 300 000 tonnes. La suite donnée à cette première
phase du chantier demeure incertaine.
http://www.delom.com
Table des matières de la publication DS Occitanie 2017
