Journal Le marin N°3095 - 3 novembre 2006 - (Page 2)

2 1 ligne de T - fixe 2 lignes de T événement Échouement du « Rokia Delmas » : opération de pompage réussie Cela n’aura pas traîné. Dès le lendemain de l’échouement du porte-conteneurs, le chantier de sauvetage s’est mis en place sous la direction de Charles Claden, commandant de l’« Abeille Bourbon » et « senior salvage master » de cette opération. À l’heure où nous mettions sous presse, la première phase de l’assistance, le pompage du fuel à bord était quasiment terminé. L’armateur du Rokia Delmas a une chance dans son malheur, les conditions météorologiques ont été particulièrement favorables, depuis la fin de la semaine dernière, pour le pompage du carburant contenu à bord. Le calme plat, qui régnait dans les pertuis charentais le vendredi 27, a facilité le déplacement de Nelly Olin, ministre de l’Écologie, venue se rendre compte de la situation et lancer les opérations de pompage. À bord de la Gabian, la vedette des Affaires maritimes, la ministre, accompagnée de Xavier Rolin, préfet maritime de l’Atlantique, a approché le Rokia Delmas pour constater le bon déroulement des opérations. « Je me suis inquiétée de la situation et j’ai voulu voir sur place, a déclaré la ministre en débarquant sur le quai de La Pallice, vendredi après midi. C’est une opération exemplaire. Les barrages flottants sont installés pour éviter toute pollution. Il faudra deux à trois jours de pompage. La cargaison est non polluante. Ce sera à l’armateur de prendre ses dispositions pour décharger les conteneurs et renflouer le navire pour le mettre en sécurité dans un port. » Mardi, les opérations d’assèchement de la salle des machines étaient en cours. Il s’agissait de vider suffisamment d’eau pour avoir accès à la tape du réservoir de fuel de propulsion, installer un flexible et commencer le pompage. La quantité estimée est 96 tonnes de fuel lourd. Dans une autre cuve se trouvent 50 tonnes de fuel léger qu’il faut également évacuer. Le même soir, les plongeurs ont réussi à fermer une porte de la machine, ce qui a facilité les opérations de pompage et la connexion sur les soutes arrières, ce qui pourrait laisser penser qu’il n’y a pas de brèche dans cette salle. La connexion avec les cuves de l’arrière a été effectuée. Le pompage a démarré le mercredi 1er à 20 h et dès jeudi matin, 63 tonnes avaient été récupérées. Une cinquantaine de personnes travaillent actuellement à bord. Pour participer aux diverses opérations, un nouvel équipage a été mis à disposition par l’armateur. Deux équipes de six hommes se relaient tous les trois jours à bord. Les membres de l’équipage à bord lors du sinistre, et qui ont été choqués par le naufrage, sont rentrés chez eux. Yves GAUBERT Nelly Olin, ministre de l’Écologie, est venue se rendre compte de la situation. À bord de la « Gabian », la vedette des Affaires maritimes, elle s’est rendue près de l’épave. « C’est une opération exemplaire », a-t-elle déclaré. Charles Claden, le commandant de l’Abeille Bourbon, a été nommé « senior salvage master » et a pris la direction des opérations dès le mercredi 25. Le pompage des soutes avant a commencé vendredi vers 19 h 40. Samedi à 17 h, 180 tonnes avaient été retirées. Dimanche, à 17 h, 360 m3 avaient été pompées sur les 412 m3 de la soute avant bâbord et, lundi, à 9 h 30, la soute était vide. L’Alcyon a alors entrepris de vider la soute avant tribord contenant 191 tonnes de fuel, opération terminée le même jour vers 14 h. Le navire est alors rentré à La Pallice pour vider ses cuves, opération prenant une vingtaine d’heures. APRÈS LES SOUTES, LE DÉCHARGEMENT DE LA CARGAISON Yves Gaubert L e risque de pollution étant, pour l’essentiel, circonscrit, l’étape suivante va être le traitement de la cargaison. Le Rokia Delmas porte 387 conteneurs en pontée dont trois ont ripé. Mais c’est aussi un navire roulier qui contient des bois et grumes dans les trois ponts de la cale. Ils ne pourront pas a priori être déchargés. Pour cela, il faudrait pouvoir ouvrir la rampe arrière. Mais cette opération mettrait en danger ce qui reste d’étanchéité du navire et vu la gîte de 20° sur bâbord, cette rampe ouverte ne serait probablement pas utilisable pour la manutention des grumes. Les architectes navals et experts sont toujours sur place. Il est prévu d’enlever les conte- neurs, dans un premier temps, à un rythme d’un par heure. Il s’agit en effet de voir comment le navire va réagir à ce délestage. Le plan de chargement du porteconteneurs est en effet calculé en fonction de l’effort imposé par chaque conteneur à la coque ou aux conteneurs auxquels il est arrimé. Le déchargement dans des conditions difficiles impose donc de constamment calculer l’impact de chaque opération de retrait de conteneur. C’est donc ces paramètres ainsi que la météo qui dicteront la cadence du déchargement. De telles opérations ne peuvent évidemment être effectuées dans des conditions de mer houleuse. C’est la raison pour laquelle il est actuellement très difficile de prévoir combien de temps prendra le déchargement des conteneurs. Du matériel très spécialisé sera nécessaire pour ce chantier de haute voltige. Deux barges en provenance de Bordeaux et pouvant porter chacune 70 conteneurs sont attendues. La première devrait arriver samedi matin. La barge-grue en provenance des Pays-Bas est restée bloquée à Rotterdam pour cause de mauvais temps et arrivera plus tard. s’il est possible de boucher les brèches pour s’assurer de la flottabilité du navire avant de tenter une opération de remorquage. Encore faudra-t-il localiser très précisément les brèches. « Le bois flottant dans la cale et le manque de visibilité rend l’opération très dangereuse pour les plongeurs, précisait vendredi Xavier Rolin, préfet maritime de l’Atlantique. Le tassement et la déformation du bordé sont constatés mais l’inspection extérieure, sous la flottaison, n’a pas encore eu lieu, là encore, à cause du danger que l’opération représente. » Une plongée d’expertise de l’extérieur de la coque par les plongeurs de la Smit était tout de même prévue mercredi. Y. G. LOCALISER LES BRÈCHES Jeudi un avis de grand frais avec des vents de secteur est empêchaient de commencer les opérations de déchargement. Pour sécuriser le bateau, la ligne de mouillage va être repositionnée et un câble de remorquage de 1 000 mètres va être mis en place à l’arrière. Quelle sera la suite ? Renflouement et remorquage ? Tout dépendra de l’état de la coque, de la possibilité de l’étanchéifier. À toutes ces questions, il est encore trop tôt pour donner des réponses. Il faudra d’abord étudier Un l’origine ➟ dont problème structurel à Delmas adu black-out ? Le blackout a été victime le Rokia été attesté plusieurs fois par des marins sur ce type de navire. D’après divers témoignages, avec une gîte de 20°, les groupes électrogènes se mettraient en carafe, ce qui expliquerait que le moteur n’ait pu être redémarré. Mais l’enquête permettra, sans doute, de préciser ce point. Celle-ci a déjà permis de constater que le soir du naufrage, le navire a perdu trois conteneurs, ce qui explique que des cabosses de cacao aient été retrouvées sur la plage. Les conteneurs tombés à la mer n’ont pas pu encore être localisés. Le déchargement des 387 conteneurs en pontée et des grumes en cale sera une opération délicate. Vendredi 3 novembre 2005

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