Carrières judiciaires - Entrer à l’ENM - L’épreuve de connaissance et compréhension du monde contemporain - 3e - 131

CHAPITRE 2 - EXERCICES PRATIQUES (II)

A. L'État, protecteur légitime contre les menaces à la sécurité
La recherche de sécurité est le fondement de toute société (1). L'État veille à la protection de son peuple contre l'ennemi (2).
1. Le besoin sociétal de sécurité
À l'état de nature, l'homme vit dans le chaos et craint pour sa sécurité, selon Hobbes
dans son ouvrage Léviathan (1651). Il est « un loup pour l'homme », et se bat continuellement pour sa survie. En conséquence, il fait le choix avec ses congénères de conclure
un contrat social. Il confère à un État tout-puissant, semblable au monstre Léviathan de
la Bible, le pouvoir absolu en échange de sa sécurité et de sa tranquilité.
Dans son Traité du gouvernement civil, Locke reprend cette idée en précisant que les
citoyens confient en l'État la sécurité de leurs biens. Ces biens étant entendus au sens
large comme leurs libertés.
La finalité première de l'État serait donc d'apporter la sécurité aux citoyens en pacifiant
la société. Ainsi, selon Spinoza, la véritable fin de l'État, c'est la liberté : celle de pouvoir
vivre sans craindre pour sa vie.
L'État apparait alors comme le protecteur légitime des citoyens, celui le plus à même
de les rassurer. Assurant la cohésion sociale au sein du groupe, il veille à protéger ce
dernier de toute menace extérieure.
2. La sécurisation contre l'ennemi
L'État veille à la défense de son territoire et de sa population. Il gère les conflits extérieurs et procure un sentiment de sécurité à ses citoyens.
La possession de la bombe atomique, puissance nucléaire suprême, est un gage de sûreté.
Cette arme n'est pas tant d'action que de dissuasion. Elle invite quiconque menaçant le
pays à revoir sa position.
La France a ratifié divers traités et fait partie des fondateurs de l'Union européenne. Après
la Seconde Guerre mondiale, il apparaissait nécessaire de répondre aux inquiétudes des
populations meurtries par les ravages du conflit et répétant le célèbre « plus jamais ça »,
par une pacification européenne, une sécurisation des peuples. La création en 1945 de
l'Organisation des Nations Unies, et de son Conseil de Sécurité, participe de cette réponse
collective des États à un sentiment commun d'insécurité, sinon un désir de sécurité.
L'État protège ainsi sa population de toute menace extérieure, mais il est aussi garant
de l'ordre public (B).
B. L'État, garant de l'ordre public
L'ordre public s'entend de la santé, salubrité et tranquilité publique. Pour lutter contre
l'insécurité face à la mort et à la maladie, il s'efforce de garantir la santé publique (1).
Mais la garantie de l'ordre public passe inévitablement par la création de la norme, outil
de sécurisation de la société (2).

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