Carrières judiciaires - Entrer à l’ENM - L’épreuve de connaissance et compréhension du monde contemporain - 3e - 63

CHAPITRE 1 - EXERCICES PRATIQUES

La France, conserve un rayonnement dans les arts, par la défense d'une politique
culturelle (A), qui bien que menée depuis de nombreuses années connait néanmoins des
critiques internes et une concurrence externe (B).
La France, est depuis longtemps garante de l' « exception culturelle » sur la scène
internationale. Du château de Versailles, en passant par le Musée du Louvres, et par
l'Académie française, la France promeut le développement de ses œuvres d'arts. La
politique culturelle de la France en matière culturelle est double. Elle tend d'une part à
la conservation et à la protection de ses œuvres contribuant ainsi à son rayonnement,
mais également à la démocratisation de la culture permettant alors un meilleur accès à
ces œuvres, et surtout permettre le développement d'autres œuvres comme celles qu'a
pu réaliser Basquiat.
Le budget que la France réserve pour la sauvegarde et la protection de ses œuvres
d'art est très important par rapport à ses voisins européens permettant ainsi de conserver
une hégémonie en la matière. L'importance que la France dévoue aux arts se concrétisera
notamment en 1959 par la direction du Ministère de la Culture confié alors à André Malraux.
Cependant, la volonté de la France est plus ambitieuse que la simple conservation
des œuvres d'art.
Depuis plusieurs années, la France est animée par une politique qui est celle de
la démocratisation de la culture. Il s'agit de permettre non plus seulement l'accès aux
œuvres d'art, mais de reconnaître les œuvres artistiques développées par des citoyens.
Par cette politique ambitieuse, la France met un terme au constat érigé par JeanFrançois Gravier au sein de son ouvrage, au titre évocateur, intitulé Paris et le désert
français. C'est cette politique culturelle qu'a défendue Olivier Duhamel puis Jack Lang et
son concept de « vitalisme culturel ». Il s'agit alors de promouvoir les arts et la culture
en finançant des ambitions artistiques comme la mise en place du « FIACRE », concernant l'indemnisation des entreprises artistiques. Or, si la France peut véritablement être
considérée aujourd'hui comme la « mère des arts » comme le suggérait Du Bellay, cette
« exception culturelle » qu'est la France fait l'objet de nombreuses critiques aujourd'hui,
et paraît par ailleurs concurrencée.
La reconnaissance de toutes les cultures par la remise en cause de l'éthnocentrisme
culturel vivement critiqué par Lévy Strauss dans son ouvrage Race et Histoire ne s'est
pas faite sans difficultés.
Reconnaître toutes les cultures, c'est alors briser une hiérarchie instituée entre les
œuvres d'art traditionnellement reconnues et les autres œuvres faisant l'objet d'une
émancipation. C'est ce que déclare Alain Finkielkraut dans son ouvrage La Défaite
de la pensée où il critique l'indifférenciation des œuvres classiques et des « œuvres
populaires ». Si la France prône une politique qui est celle qui tend à tout reconnaître
comme ayant valeur d'œuvre d'art, comment les œuvres non classiques pourront-elles
se distinguer sur la scène internationale aux côtés des œuvres d'art exposées au Louvre
notamment ?
Par ailleurs la politique culturelle menée en France connait de nombreuses critiques
concernant l'interventionnisme trop prégnant de l'État dans ce domaine. L'État est à
l'origine investi de prérogatives régaliennes, or, comme l'étudie Marc Fumaroli dans son
ouvrage L'État culturel, l'État ne doit pas consacrer un investissement si important dans
la promotion des œuvres d'art. Si la politique culturelle en France connait de nombreuses
critiques aujourd'hui, le concept de « France, mère des arts » semble quelque peu concurrencé par les voisins européens.
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