222 MÉMENTOS LMD - DROIT ADMINISTRATIF GÉNÉRAL Cette irresponsabilité accompagnée de quelques exceptions se fondait sur le principe selon lequel « le roi ne peut mal faire » devenu plus tard, « le souverain ne peut mal faire », au moins lorsqu'il met en œuvre ses compétences régaliennes. Le souverain agissant dans l'intérêt général, admettre une réparation pour les dommages causés par lui constituerait une forme de remise en cause de son autorité. Le Conseil d'État, par l'arrêt Rotschild du 6 décembre 1855 puis le Tribunal des conflits par l'arrêt Blanco du 8 février 1873, ont établi le principe de cette responsabilité. Elle est donc aujourd'hui très largement admise. Ses conditions de mises en œuvre sont même souvent plus intéressantes que celles du droit civil. C'est ce que montrent les deux fondements de la responsabilité administrative : la responsabilité pour faute et la responsabilité sans faute.