Conclusion La France est sortie de la procédure pour déficit excessif dans laquelle elle se trouvait depuis 2009. La situation est pérenne (déficit de 2,6 % du PIB en 2017, puis 2,3 % en 2018 et 2,8 % en 2019). Parallèlement. la dette publique se stabilise et représente 97 % du PIB en 2017. L'élection du Président Macron le 7 mai 2017 a marqué un infléchissement dans le cadre de la politique fiscale dans le respect des critères de Maastricht. Pour les particuliers, 80 % des ménages échapperont d'ici à 2020 à la taxe d'habitation. Cet impôt obsolète (les valeurs locatives ont été fixées en 1970) conduit à ce que deux ménages qui vivent dans des logements similaires ne paient pas le même impôt. Les salariés ont vu le montant de leur fiche de paie s'accroître grâce au transfert de cotisations sociales (3,15 points) vers une augmentation de 1,7 point de la contribution sociale généralisée. L'ISF a été remplacé par l'IFI. Seuls les biens immobiliers demeurent dans l'assiette de cet impôt. Le but est d'exonérer les valeurs mobilières et les liquidités qui peuvent être mises au service des entreprises et du développement économique. Corrélativement les revenus de capitaux mobiliers et les plus-values sur les cessions de valeurs mobilières sont taxés à un taux proportionnel de 30 % (PFU) qui inclut les prélèvements sociaux au lieu d'être soumis obligatoirement au barème à taux progressif. Ces mesures favorisent les titulaires de revenus élevés ou de patrimoine mobilier important. Le Président Macron est devenu « le Président des riches ». D'autant plus qu'il vient d'annoncer la suppression prochaine de l'« exit tax ». Quant aux entreprises, le taux de l'impôt sur les sociétés sera ramené à 25 % d'ici 2022 et le CICE sera remplacé par une baisse des cotisations sociales patronales en 2019. La lutte contre la fraude fiscale (80 à 100 milliards d'euros par an) doit demeurer une priorité car la fiscalité est aussi au service de la justice sociale. Un nouveau projet de loi contre la fraude fiscale a été présenté au Parlement. Il prévoit notamment la création d'une police fiscale, des amendes pour les avocats qui élaborent des montages frauduleux et la publication des noms des plus gros fraudeurs (principe du « name and shame ») et sera accompagné d'un aménagement substantiel du « verrou de Bercy ». La mise en place du prélèvement à la source pour le recouvrement de l'impôt constituera le défi majeur de l'année 2019.