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MÉMENTOS LMD - PRINCIPES FONDAMENTAUX DE DROIT CONSTITUTIONNEL

pouvoirs, habilitation à prendre des décrets-lois). Il n'en demeure pas moins que le
gouvernement agit en état de quasi-subordination vis-à-vis du parlement.
Sur le plan politique, l'instabilité gouvernementale préserve heureusement, pour l'essentiel, la continuité de la politique menée, du fait du maintien, malgré les remaniements
successifs, du même personnel politique : si les gouvernements passent, les ministres,
eux, restent ou reviennent (tels Briand, Daladier ou Chautemps). Et c'est autour du
même pôle, de centre droite ou de centre gauche, que se constituent les gouvernements et se bâtissent les politiques.
Exemple

Parmi les gouvernements qui se sont succédé, on peut citer les gouvernements d'Union
sacrée présidés par Viviani, Briand ou Painlevé entre 1915 et 1917, puis le gouvernement
formé autour de Clémenceau (1917-1920), nommés par le président de la République
Poincaré pour faire face au conflit mondial. Par la suite, entre 1936 et 1938, le gouvernement du Front populaire dirigé par le socialiste Léon Blum, gouverna la France avec le
soutien d'une coalition des partis de la gauche (SFIO, PCF, Parti radical-socialiste).

Ce régime de la IIIe République aura permis :
- la consécration des grandes libertés républicaines (libertés d'association, de réunion,
de la presse, libertés syndicale et religieuse, principe de laïcité...) ;
- des avancées sociales (école primaire gratuite et obligatoire, réduction de la durée
maximale de travail à 40 heures hebdomadaires, hausse des salaires, instauration
des premiers congés payés, développement de la politique culturelle et sportive) ;
- de surmonter la première guerre mondiale.
En revanche, les défaillances du régime et les scandales impliquant la classe politique
contribuèrent à l'instauration d'un climat d'antiparlementarisme et au développement
de courants anarchiste, bonapartiste, ou fasciste, souvent violents.
Surtout, le pouvoir exécutif est trop affaibli et le parlement trop occupé à régler ses
querelles internes pour réagir à la montée en puissance du nazisme et au déclenchement de la seconde guerre mondiale. Après la signature de l'armistice, le vote par
l'Assemblée nationale, le 10 juillet 1940, d'une loi constitutionnelle attribuant les pleins
pouvoirs au Maréchal Pétain, conduisit à l'instauration de l'État français à Vichy, c'est-àdire à une dictature sous domination allemande dont on connaît les conséquences
dramatiques.

Pour aller plus loin
Le régime de Vichy
Nommé le 16 juin 1940 à la présidence du conseil par le dernier président de la IIIe République,
Albert Lebrun, le Maréchal Pétain reçoit de l'Assemblée nationale, en vertu de la loi du 10 juillet
1940, tout pouvoir pour rédiger une nouvelle Constitution fondée sur les valeurs du travail, de
la famille et de la patrie. Le 11 juillet 1940, trois Lois constitutionnelles jettent les bases d'un
régime autoritaire, dans lequel tous les pouvoirs sont concentrés aux mains du « chef de l'État
français », doté de la plénitude du pouvoir gouvernemental, chargé d'exercer le pouvoir législatif en conseil des ministres, et d'exercer le pouvoir constituant. Les chambres sont ajournées
et ne seront jamais remplacées. Sur cette base, Pétain, puis son président du conseil Pierre Laval
entre 1942 et 1944, exercèrent un pouvoir sans partage, en collaboration avec le régime nazi.
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