Mémentos LMD - Les institutions de la Ve République 2017-2018 - 10e - 88

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MÉMENTOS LMD - LES INSTITUTIONS DE LA V RÉPUBLIQUE

CE, ass., 8 avril 2009, MM. Hollande et Mathus : « Considérant qu'en raison de la place qui,
conformément à la tradition républicaine, est celle du chef de l'État dans l'organisation constitutionnelle des pouvoirs publics et des missions qui lui sont conférées notamment par l'article 5
de la Constitution, le président de la République ne s'exprime pas au nom d'un parti ou d'un
groupement politique ; que, par suite, son temps de parole dans les médias audiovisuels n'a
pas à être pris en compte à ce titre ; qu'il n'en résulte pas pour autant, compte tenu du rôle
qu'il assume depuis l'entrée en vigueur de la Constitution du 4 octobre 1958 dans la définition
des orientations politiques de la Nation, que ses interventions et celles de ses collaborateurs
puissent être regardées comme étrangères, par principe et sans aucune distinction selon leur
contenu et leur contexte, au débat politique national et, par conséquent, à l'appréciation de
l'équilibre à rechercher entre les courants d'opinion politiques ; »

2) Le Premier ministre : un pilier de l'exécution de la politique
présidentielle
Le chef de gouvernement est chargé de mettre en œuvre les orientations fixées par le
chef de l'État et d'en assumer la responsabilité devant le Parlement. En le déchargeant
des tâches accessoires et contingentes, il lui permet de se concentrer sur l'essentiel et le
permanent. Le rôle du Premier ministre a été comparé à celui d'un lieutenant, d'un
fusible, d'un « paratonnerre » (Pierre Mauroy, 1982), d'un « serviteur » (Michel Rocard,
1989) ou d'un « collaborateur » (F. Fillon en 2007). Ce rôle, parfois ingrat, fut qualifié
d'« aussi complexe et méritoire qu'essentiel » par le général De Gaulle. Cela n'exclut
pas que le Premier ministre puisse avoir une réelle influence politique. Celui-ci peut,
en effet, faire valoir son point de vue auprès du chef de l'État et bénéficier d'une relative
marge de manœuvre dans l'exécution de sa politique, usant de son pouvoir d'arbitrage
sur les ministres et de son influence sur la majorité parlementaire. En particulier, il
dispose d'une autonomie dans la gestion de la politique intérieure, notamment en
matière économique et sociale.

Pour aller plus loin
Le rôle second du Premier ministre selon les titulaires de la fonction
Georges Pompidou, 24 avril 1964 : « Est-ce à dire que le Premier ministre soit réduit au rôle
de modeste conseiller, d'exécutant subalterne, de soliveau ? (...) je n'en crois rien (...) les décisions ne sont prises qu'après accord entre le président de la République et le Premier ministre
(...). Pour l'impulsion, la ligne générale, la continuité, je tiens le rôle du chef de l'État pour
essentiel, mais [le fonctionnement du régime] suppose une large identité de vue entre le président de la République et le Premier ministre ».
Jacques Chirac, 16 juin 1975 : « La majorité a un chef naturel et un seul, c'est le président de
la République. (...) À partir de là, le rôle du Premier ministre est un rôle de coordination ».
Pierre Mauroy, 7 juin 1981 : « Notre tâche, au gouvernement, consiste à mettre en œuvre les
orientations présidentielles. La répartition des rôles est donc claire. L'un montre la voie, l'autre
fraie le chemin ».
François Fillon, 4 juillet 2007 : « Ma mission, aujourd'hui, c'est une mission de maître
d'œuvre, c'est-à-dire de mise en œuvre des engagements du président de la République
choisi par les Français (...) quand il y a une sorte de compétition qui s'instaure entre le Premier
ministre et le président de la République, cela ne peut conduire qu'à une certaine incapacité à
conduire les réformes ».
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